Vive la révolution

Vive la révolution (VLR) est un groupe maoïste-libertaire[1],[2],[3] qui succède en juillet 1969 à Vive le communisme, apparu en 1968, dirigé par Roland Castro et Tiennot Grumbach et fondé par 40 personnes, venant en majorité de l'UJC (ml) maoïste et du Mouvement du 22 mars de Nanterre. À la différence de nombreux groupes révolutionnaires marxistes-léninistes, VLR se distingua par son aspect festif et libertaire.

La manchette du n°1 de Tout ! publié par Vive la révolution.

Tout !

VLR se dote d'un journal homonyme, lequel devient bientôt Tout ! (sous-titré « Ce que nous voulons : tout »). Les 17 numéros publiés se signalent par une partie iconographique dominante et l'utilisation abondante d'à-plats d'encres de couleurs « psychédéliques » — usage issu de la presse underground britannique comme Oz —, qu'ils furent parmi les deux premiers, avec Actuel, à introduire en Europe continentale. Enfin, par un ton très libre et très virulent. Sont notamment abordés des thèmes polémiques pour l'époque, entre autres le féminisme radical et l'homosexualité « revendicative ».

Personnalités marquantes

Parmi ses animateurs, il y eut l'architecte Roland Castro, l'écrivain militant de la cause homosexuelle Guy Hocquenghem, les sociologues féministes Nadja Ringart et Françoise Picq (qui participeront à la création du MLF en 1970[4]), le futur diplomate François Bujon de l'Estang, Marc Hatzfeld, le préfacier et coauteur du Livre noir du communisme, Stéphane Courtois, et Jean-Paul Ribes, journaliste et futur président du Comité de soutien au peuple tibétain[5].

Parmi les dessinateurs occasionnels, il y a Wolinski et Siné.

En 1971, lors de la répression d'une manifestation interdite par la préfecture, un des jeunes militants de VLR, Richard Deshayes, qui portait secours à une manifestante à terre, fut aveuglé et défiguré par une grenade lacrymogène tirée par les brigades spéciales d’intervention. La photo de sa figure ensanglantée fit la une de Tout ! et le tour de la France sous forme d'affiche[6].

VLR s'est autodissous en avril 1971 mais Tout ! a continué de paraître jusqu'au numéro de juillet.

Bibliographie

  • Christian Beuvain, Florent Schoumacher, Chronologie des maoïsmes en France, des années 1930 à 2010, revue électronique Dissidences, n°3, printemps 2012, texte intégral.
  • Mathieu Dejean, Comment le maoïsme a séduit une partie de la jeunesse des années 68 en France, Les Inrockuptibles, , [lire en ligne].

Notes et références

  1. Perrine Kervran, Anäïs Kien l'appellent « le maoïsme libertaire » dans Les années Actuel : contestations rigolardes et aventures modernes, Le Mot et le reste, 2010, page 47.
  2. Guy Gauthier, Le Cinéma militant reprend le travail, Corlet, 2004, page 82.
  3. Mathieu Dejean, Comment le maoïsme a séduit une partie de la jeunesse des années 68 en France, Les Inrockuptibles, 9 mars 2018, [lire en ligne].
  4. Françoise Picq, MLF : 1970, année zéro, Libération, 7 octobre 2008.
  5. Olivier Penot-Lacassagne, Christophe Bourseiller, Contre-Cultures !, CNRS, 320 p. (livre numérique Google), n. p. : « militant de Vive la Révolution. »
  6. Roland Castro, La fabrique du rêve (livre numérique Google), Archipel, 2010, 302 p.

Lien externe

  • Quelques numéros de Tout ! en lecture libre, pdf.

Articles connexes

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