Vitrail de Marie-Madeleine (Chartres)
Le Vitrail de Marie-Madeleine à Chartres est le deuxième vitrail du bas-côté sud de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, numéroté 046 dans le Corpus vitrearum.
Le vitrail fut offert par les porteurs d'eau.
La verrière a été exécutée entre 1205 et 1215, elle est contemporaine de la cathédrale actuelle reconstruite après l'incendie de 1194. Elle a été restaurée en 1897 par Gaudin, en 1919 par Bonnot (restitution de panneaux de bordure), puis dans les années 1980[1].
Elle a été classée aux monuments historiques en 1840[1].
Composition du vitrail
La verrière est composée de trois grands cercles divisés en trois ou quatre compartiments, alternant avec des losanges et des demi-médaillons, sur un fond de mosaïque à écailles[1].
Les grands cercles sont formés par une bordure centrale bleue semée de perles jaunes, elle-même bordée d'une double bordure blanche et rouge. Les compartiments des grands cercles sont délimités par les ferrures du vitrail, et présentent des scènes sur fond bleu. La division du cercle correspond à celle d'une carte en T, une scène supérieure prenant un demi-cercle au-dessus de deux quarts de cercle.
Entre ces grands cercles et le long de la bordure, les demi-médaillons sont délimités par les ferrures du vitrail, bordées d'une bordure extérieure blanche et rouge et d'une bordure intérieure blanche et bleue. Ces médaillons présentent des scènes sur fond rouge.
Au niveau de ces demi-médaillons, les grands cercles sont séparés par des losanges délimités par les ferrures, qui présentent des scènes sur fond rouge bordées de blanc et de bleu.
Entre ces figures, le fond est formé d'écailles bleues à cœur rouge. La bordure est formée de palmettes et de rinceaux[1].
Thématique
Marie de Magdala (déformé en Marie-Madeleine) est une figure rassemblant plusieurs histoires, dont il n'est pas certain qu'elles concernent la même personne : la pécheresse du repas ches Simon le Pharisien (Lc 7:36-50), Marie de Béthanie la sœur de Lazare (Jn 11:1-57), Marie de Magdala délivrée de ses démons et premier témoin de la Résurrection de Jésus, et parfois également Marie l'Égyptienne[2].
À la suite de Grégoire le Grand, l'Église considère qu'il s'agit d'un même personnage[3], l'image même du repentir. De ce fait, contrairement à l'usage iconographique, elle est souvent représentée sans nimbe, étant considérée comme initialement pécheresse.
Ont été ajoutées des scènes légendaires de l'arrivée de Marie-Madeleine en Provence quatorze ans après la Passion (avec Maximin d'Aix, Lazare, Marthe de Béthanie et Martille sa suivante)[4], et de sa mort après une vie de pénitence, que l'on retrouve dans la Légende Dorée (pour la fête de Marie-Madeleine le )[4]. En revanche, les nombreux épisodes légendaires décrivant la conversion de Marseille ne sont pas figurés, ni sa vie contemplative de trente ans dans la grotte de la Sainte Baume[4].
Marie-Madeleine représente « les trois excellentes parts qu'elle a choisies, savoir, la part de pénitence, de la contemplation intérieure, et de la gloire céleste »[4].
Description des panneaux
Le vitrail se lit de bas en haut et de gauche à droite.
(VI) Mort et naissance au Ciel de Marie Madeleine. De bas en haut, et de gauche à droite[2],[5] :
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(V) Évangélisation de la Provence. De gauche à droite[2],[5] :
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(IV) Le médaillon suivant raconte le récit de Marie-Madeleine après la mort du Christ, seul témoin à la fois de la résurrection de Lazare et de la Résurrection de Jésus-Christ[3]. Marie a cette fois-ci un nimbe. De bas en haut, et de gauche à droite[2],[5] :
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(III) Résurrection de Lazare (Jn 11:43-44). De gauche à droite[2],[5] :
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(II) La première série de scènes décrit Marthe et Marie, et la résurrection de Lazare (Jn 11:1-57). Marthe y est représentée avec un nimbe, mais non pas Marie, présentée ici comme pécheresse. De bas en haut, et de gauche à droite[2],[5] :
La scène de l'enterrement de Lazare est divisée en deux, une scène d'intérieur où pleurent les femmes, une scène d'extérieur où les hommes inhument Lazare[5]. | |
(I) Les donateurs : les porteurs d'eau[2],[5]. Les porteurs d'eau ne sont pas représentés au naturel, mais selon la représentation classique de la personnification des cours d'eau[5]. De gauche à droite :
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Notes et références
Références
- Notice no IM28000407, base Palissy, ministère français de la Culture
- Vie de Sainte Marie-Madeleine, vitrail 46, Les vitraux de la Cathédrale de Chartres.
- La cathédrale de Chartres, Malcom Miller, Pitkin guides 1985. (ISBN 978-0-85372-788-0) (reliée). (ISBN 978-0-85372-789-7) (brochée).
- La Légende dorée, chapitre Sainte Marie-Madeleine.
- Bay 46 - Life of St Mary Magdalen, Chartres Cathedral - the Medieval Stained Glass, The Corpus of Medieval Narrative Art.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Vie de Marie-Madeleine, vitrail 46, La Cathédrale de Chartres.
- Bay 46 - Life of St Mary Magdalen, Chartres Cathedral - the Medieval Stained Glass, The Corpus of Medieval Narrative Art.
- The Mary Magdalen Window, Alison Stones, Images of medieval art and architecture.
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