Viol en Inde

Le viol en Inde est cité par Radha Kumar comme un des crimes les plus communs contre les femmes[1] et par l'autorité des Nations unies par rapport aux droits humains comme « problème national »[2].

Durant la partition de l'Inde, le viol était un problème répandu[3]. On estime qu'à cette époque, jusqu'à 100 000 femmes ont été enlevées et violées[4],[5].

Cas notoires

Affaire du viol collectif de New Delhi

À la suite de l'affaire du viol collectif de New Delhi, les attitudes et réactions de certaines autorités politiques et religieuses sont conservatrices[6] :

  • Abu Asim Azmi, président du parti Maharashtra Samajwadi dit : « Je soutiens la peine de mort pour les violeurs de Delhi, mais il devrait aussi y avoir une loi selon laquelle les femmes ne devraient pas porter moins de vêtements et ne devraient pas sortir avec des garçons qui ne sont pas de leur parenté. Quelle est la nécessité de se promener la nuit avec des hommes qui ne sont pas de la famille ? On devrait mettre fin à ceci. » (I support death penalty for the Delhi rapists but there should also be a law that women should not wear less clothes and roam around with boys who are not their relatives. What is the need for roaming at night with men who are not relatives? This should be stopped.)
  • Mamata Banerjee, la ministre en chef du Bengale-Occidental : « Avant, si hommes et femmes se tenaient par la main, ils se seraient fait attraper et réprimander par leurs parents, mais maintenant tout est si ouvert. C'est comme un marché ouvert avec des options ouvertes. » (Earlier if men and women would hold hands, they would get caught by parents and reprimanded but now everything is so open. It’s like an open market with open options.)
  • Le parlementaire Rajpal Saini : « Pourquoi les femmes au foyer et les étudiantes ont-elles besoin de téléphones portables ? Ça les encourage à des conversations futiles et à prendre contact avec des gens hors de leur foyer. » (Why do housewives and school going girls need mobiles? It encourages them to make futile small talk and get connected with people outside their homes.)

Affaire du viol collectif de Subalpur

Après le viol de New Delhi, le parlement indien avait durci les lois concernant les sanctions contre les auteurs de violences sexuelles. Néanmoins, le , dans un village nommé Subalpur situé dans l'État du Bengale-Occidental, une jeune femme de 20 ans a subi le viol collectif de sa communauté[7] après une sentence rendue par le chef du village.

La victime, célibataire, avait été aperçue accompagnée d'un jeune homme issu d'un village voisin, avec qui elle entretenait une relation amoureuse. Toutefois, l'idylle a bouleversé le chef du village qui s'est empressé d'établir un conseil coutumier local. La jeune femme et son partenaire ont été ligotés à un arbre tout au long du débat entretenu par le conseil qui devait rendre son verdict sur l'avenir de ces derniers.

Une fois la sanction rendue, les deux accusés devaient payer respectivement une amende de 27000 roupies soit environ 317 euros pour être libérés. Le jeune homme s'est engagé à acquitter la somme tandis que la famille de la jeune indienne a annoncé ne pas pouvoir payer. Le chef aurait alors autorisé des villageois à violer collectivement la jeune femme. Selon des spécialistes, ce genre de châtiment est extrêmement rare dans ce village. Malgré tout, de nombreux cas semblables à celui de Subalpur avaient été recensés dans d'autres communautés tribales telles que chez les Jat de l'Haryana.

Ce nouveau viol amplifie un peu plus les tensions entre les différents partis politiques qui ne semblent pas trouver de solutions pour appréhender ces violences.

Législation

À la suite du viol collectif et du meurtre de l'étudiante en , à New Delhi, un débat s'engage en Inde, et le rapport d'une commission d'experts, dirigée par le juge Jagdish Sharan Verma, stigmatise « les biais de genre » et « l'état d'esprit de la société ». Il appelle à des « changements systémiques dans l'éducation et les comportements sociétaux ». Le , le Parlement indien adopte une loi « anti-viol » contre les agressions sexuelles. Elle condamne tous les violeurs à au moins 20 ans de prison, ou la prison à perpétuité ou à la peine de mort en cas de décès de leur victime[8].

Viol conjugal

Le viol conjugal n'est pas reconnu comme un délit dans le cadre juridique indien, sauf si les époux concernés décident de suivre une procédure de divorce[9].

Annexes

Annexes connexes

Notes et références

  1. Radha Kumar, The History of Doing : An Account of Women's Rights and Feminism in India, Zubaan, , 203 p. (ISBN 978-81-85107-76-9), p. 128
  2. « India’s women: Rape and murder in Delhi », Economist.com (consulté le )
  3. Dubravka Žarkov, The Body of War : Media, Ethnicity, and Gender in the Break-Up of Yugoslavia, Duke University Press, , 286 p. (ISBN 978-0-8223-3966-3, lire en ligne), p. 172
  4. Urvashi Butalia, Writings on Human Rights, Law and Society in India: A Combat Law Anthology, Harsh Dobhal (ISBN 81-89479-78-4), p. 598
  5. Viols en série au pays de Gandhi sur Envoyé spécial, 12 juin 2014.
  6. Indian political and religious leaders give slut-shaming advice on how not to get raped sur Feministing, 9 janvier 2013.
  7. Frédéric Bobin, « Indignation en Inde après un viol collectif dans un village », sur Le Monde,
  8. « Le débat sur les violences sexuelles agite la société indienne », sur Le Monde,
  9. « Le viol conjugal n'est pas un crime », sur Arte,

Liens externes

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