Vergobret

Le vergobret est un personnage de la société celtique qui possédait la magistrature suprême dans de nombreuses cités gauloises, particulièrement les Éduens.

César nous renseigne sur son rôle à plusieurs reprises dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules en le désignant sous les termes de princeps civitatis, principatus, magistratus[1].

Rôle et fonctions

Élu chaque année sous l'égide des druides[2], le vergobret possédait le droit de vie et de mort, celui de commander l'armée pour une action défensive. Il lui était cependant interdit de quitter les limites du territoire de son peuple :

« Les lois des Éduens interdisaient à ceux qui géraient la magistrature suprême de franchir les frontières[2]. »

Il ne pouvait donc commander l'armée en dehors des frontières, ce qui obligeait à nommer un général et ce qui permettait d'éviter qu'il n'accapare le pouvoir au-delà du terme de sa magistrature[3].

Le vergobret était choisi parmi les personnages les plus puissants et l'on a retrouvé des monnaies à leur effigie chez les Éduens (statère à l'effigie de Dumnorix par exemple ?) et les Rèmes.

Attestations archéologiques

Une des rares attestations archéologiques du vergobret provient des fouilles du docteur Allain en 1978 sur la zone des temples à Argentomagus (Saint-Marcel dans l'Indre) où une olla (vase) en terra nigra porte, gravée après cuisson, l'inscription suivante : « […] vercobretos readdas ». Objet d'une brève mention dans la revue Gallia en 1980[4], l'inscription a ensuite donné lieu à une publication développée, comprenant photo et transcription, dans la Revue archéologique du centre de la France (RACF). Le vase est visible au musée d'Argentomagus. La signification de l'inscription serait de type : « le vergobret a sacrifié / consacré / donné »[5].

Quelques noms de vergobrets nous sont parvenus : Liscos (en - 58), Valétiacos (en - 53), Convictolitavis (en - 52) chez les Éduens ; Celtillos (?) chez les Arvernes. Pour les Lémovices, deux noms sont probables : Sedullos, tué à Alésia, est dit dux et princeps Lemovicum, « chef militaire et civil », ce qui correspond probablement au titre de vergobret.

De plus, dans la ville gallo-romaine d'Augustoritum a été trouvée une inscription sur pierre, signe d'une romanisation encore incomplète : elle cite un certain « Postumus, vergobret, fils de Dumnorix » (ce dernier n'ayant aucun rapport avec l'homonyme éduen)[6].

Les Lexoviens semblent aussi avoir disposé de cette magistrature au sein de leurs institutions. Certaines de leur monnaies, postérieures à la conquête, portent en effet le terme Vercobretos.

Notes et références

  1. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, I, 16.
  2. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, VII, 33.
  3. Christian Goudineau et Christian Peyre, Bibracte et les Éduens, À la découverte d'un peuple gaulois, éditions Errance, 1993.
  4. Gallia 38-2, p. 327.
  5. P.-Y. Lambert 2003 et X. Delamarre, 2003.
  6. Jean-Pierre Bost et Jean Perrier, Un vergobret à Augustoritum, Travaux d'archéologie limousine, tome 10.

Bibliographie

  • David Kremer, Ius latinum, le concept de droit latin sous la République et l'Empire, Paris, de Boccard, 2006, p. 165-167
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