Ushio Amagatsu

Ushio Amagatsu, né le à Yokosuka, est un danseur et chorégraphe japonais contemporain, fondateur en 1975 de la compagnie Sankaï Juku.

Ushio Amagatsu
Ushio Amagatsu lors du spectacle Toki en 2006
Naissance
Yokosuka au Japon
Activité principale Danseur et chorégraphe
Style Danse contemporaine
Récompenses Laurence Olivier Awards (2002)

Biographie

Ushio Amagatsu suit une formation en danse classique et moderne à Tokyo, et s’intéresse de même aux danses traditionnelles Japonaises. Personnalité importante du butō, il fut l'un des fondateurs du groupe Dairakudakan (1972-1979) avant de créer sa propre compagnie Sankaï Juku qui fera son succès[1]. Présenté au festival de Nancy en 1980, sa chorégraphie Kinkan Shonen lance véritablement sa réputation internationale[2]. En 1980 toujours, il est programmé au Carré Silvia-Monfort : « La situation était difficile pour les jeunes artistes à Tokyo », explique-t-il « il y avait peu de lieux où se produire. Danser à Paris a été la chance de ma vie. Nous avons, depuis, toujours été soutenus par la France. Dès 1981, le Théâtre de la Ville a coproduit mes spectacles. »[3]. Les spectacles de la compagnie sont systématiquement soutenus par Gérard Violette, au sein du Théâtre de la Ville, où ils sont présentés en création mondiale jusqu'en 2018[4],[5],[6],[7].

À la suite d'un accident tragique survenu à un membre de sa compagnie lors d'une performance à Seattle, Amagatsu délaisse la radicalité du butō pour se consacrer à une esthétique plus raffinée, à un « théâtre d'images ». Ses spectacles, jouant sur la lenteur des déplacements, la stylisation et la contemplation esthétique poussée à l'extrême[8], s'attachent à dépeindre visuellement alternativement des scènes inspirées le plus souvent de cataclysmes et de symboles de la tradition japonaise[9]. Leur forme respecte une structure systématique en sept tableaux d'une durée fixe d'une heure et demie[1]. Ushio Amagatsu a également mis en scène des opéras dont Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók dirigé par Péter Eötvös au Forum international de Tokyo en 1997 et Les Trois Sœurs de Péter Eötvös en 1998 ainsi que Lady Sarashina en 2008 du même compositeur pour l'opéra national de Lyon.

En 2002, le spectacle Hibiki est récompensé à Londres par un Laurence Olivier Awards dans la catégorie « meilleur spectacle de danse contemporaine »[10]. Ses créations se succèdent. Ainsi, Toki, en 2005, qui se joue dans un demi-cercle cerné par sept dalles noires, ou encore Tobari, en 2008, plus lugubre. Fin 2017, il subit une opération pour un cancer de la gorge qui nécessite quatre mois d’hospitalisation. Une nouvelle chorégraphie, Arc, est créée en 2019 : pour la première fois, il ne fait pas partie des danseurs sur scène[11].

Principales chorégraphies

  • 1977 : Amagatsu Sho (Hommage aux anciennes poupées)
  • 1978 : Kinkan Shonen (Graine de kumquat)
  • 1979 : Sholiba
  • 1981 : Bakki
  • 1982 : Jomon Sho
  • 1984 : Netsu No Katachi
  • 1986 : Unetsu (Des œufs debout par curiosité)
  • 1988 : Fushi
  • 1988 : Shijima (L'obscurité se calme dans l'espace)
  • 1991 : Omote (La Surface pâturée)
  • 1993 : Yuragi (Dans un espace en perpétuel mouvement)
  • 1995 : Hiyomeki (Dans une légère vibration et agitation)
  • 1998 : Hibiki (De la résonance du plus lointain passé)
  • 2000 : Kagemi (Au-delà des métaphores des miroirs)
  • 2003 : Utsuri (Jardin virtuel)
  • 2005 : Recréation de Kinkan Shonen
  • 2005 : Toki (Un moment au temps des armures)
  • 2007 : Tobari (Comme si dans un flux inépuisable)
  • 2010 : Kara Mi (Pulsation dédoublée)
  • 2012 : Umusuna (L'endroit où nous sommes nés) pour la Biennale de la danse de Lyon
  • 2015 : Meguri (Cycle), Kitakyushu Performing Art Center
  • 2019 : Arc

Prix et distinctions

Notes et références

  1. Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes, par Rosita Boisseau, Éditions Textuel, Paris, 2006, p.12-13.
  2. Jean-Marc Adolphe, « Amagatsu Ushio », dans Philippe Le Moal (dir.), Dictionnaire de la danse, Éditions Larousse, , p. 10-11
  3. « Ushio Amagatsu en quatre dates », Le Monde, (lire en ligne)
  4. Ushio Amagatsu sur le site de la compagnie Sankai Juku.
  5. Marie-Christine Vernay, « «Hibiki» n'apporte rien sur l'art ancestral japonais. Du butoh sans but », Libération, 19 décembre 1998.
  6. Bérengère Alfort, « Cher monsieur Gérard Violette...», ballroom-revue.net, 29 septembre 2014.
  7. (en) Bruce Baird et Rosemary Candelario, « The Routledge Companion to Butoh Performance », éditions Routledge, 2018, (ISBN 9781315536118), pp. 352-353.
  8. Marie-Christine Vernay, « Avec Hiyomeki, le groupe japonais prouve qu'il a évolué vers une chorégraphie plus ample, moins mortifère, superbement éclairée. Sankai Juku joue du butoh debout », Libération, (lire en ligne)
  9. Vers une théorie de la pratique théâtrale: voix et images de la scène, Patrice Pavis, éditions Presses universitaires du Septentrion, 2007, (ISBN 9782757400098), p.261.
  10. (en) « Winners of the 2002 Laurence Olivier Awards », sur London Theatre,
  11. Rosita Boisseau, « Danse : le butô organique de Sankai Juku », Le Monde, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Ushio Amagatsu, Dialogue avec la gravité, Actes Sud, , 43 p. (ISBN 978-2-7427-3052-0)
  • Ushio Amagatsu et Guy Delahaye (photographies), Sankaï Juku, Actes Sud, (ISBN 978-2-7427-4499-2)
  • Ushio Amagatsu (trad. du japonais par Anne Regaud-Wildenstein), Ushio Amagatsu : Des rivages d'enfance au bûto de Sankai Juku, propos recueillis par Kyoko Iwaki, Arles, Actes Sud, , 148 p. (ISBN 978-2-330-01911-2)

Articles connexes

Liens externes

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