Urinoir

Le terme urinoir , ou pissoir en Suisse, désigne d'une part une installation sanitaire, destinée à être utilisée pour uriner, le plus souvent par un homme en position debout, et d'autre part un édicule, appelé également vespasienne, disposé sur la voie publique ou dans un lieu public.

Urinoir dans des toilettes publiques.

Intérêts

Les urinoirs sont installés pour l'efficacité, parce que l'utilisation est plus rapide et qu'aucun siège n'est nécessaire, pour l'occupation de l'espace, parce qu'un urinoir prend moins de place, pour l'hygiène, parce que l'urinoir protège des projections d'urine, pour le confort, parce que l'usage est en position debout, et pour la simplicité, parce que le nettoyage est aisé.

En permettant la séparation de l'urine l'urinoir présente l'intérêt de permettre une réutilisation des nutriments contenu dans l'urine de façon beaucoup plus aisé et efficace que sur des toilettes non-séparatif.

Chasse d'eau

Chasse d'eau automatique.

La plupart des urinoirs intègrent un système de chasse d'eau pour rincer l'urine de la cuvette de l'urinoir afin de prévenir les mauvaises odeurs. La chasse d'eau peut être déclenchée par l'une de ces méthodes :

  • poignées manuelles : chaque urinoir est équipé d'un bouton ou un levier court pour activer la chasse d'eau ;
  • commande vocale de rinçage : dans certaines régions du Japon, notamment les zones industrielles de Honshu, de nombreux urinoirs sont dotés d'une activation vocale du système de rinçage. Ces systèmes de chasse d'eau sont déclenchés par les mots « lavage », « feu » ou « détruire la crasse » dans plus de 30 langues différentes ;
  • rinçage synchronisé : système traditionnel rinçant automatiquement à intervalles réguliers : des groupes de dix urinoirs connectés à un seul réservoir supérieur, qui contient le mécanisme de synchronisation ;
  • rinçage automatique : type de chasse d'eau fonctionnant avec des détecteurs infrarouges. Pour prévenir les faux-déclenchements de la chasse d'eau automatique, la plupart des détecteurs infrarouges exigent qu'une présence soit détectée pendant au moins dix secondes, comme quand une personne se tient devant l'urinoir.

Généralités

Cette forme de cuvette a pour avantage d'être plus petite que celle des toilettes classiques, d'utiliser moins d'eau, et de se situer à la bonne hauteur.

Les urinoirs peuvent contenir un bloc désodorisant contenu dans un récipient en plastique. Une grille a aussi pour fonction d'empêcher des objets solides comme des cigarettes ou du papier de boucher les plomberies.

En 1917 cet objet a été transformé en œuvre d'art sous le titre de Fontaine par Marcel Duchamp.

Des urinoirs pour femmes, appelés urinettes, sont disponibles depuis peu mais le marché semble être très limité.

Curieusement le nom allemand pour cet objet est Pissoir qui, bien que d'origine française, n'existe plus dans notre langue[Note 1]. Le même mot est utilisé dans toutes les familles des langues slaves, ainsi que le turc.

Urinoir sans eau

Urinoir sans eau en céramique.

Le système consiste en un siphon contenant un « liquide occlusif », plus léger que l'urine, la recouvrant donc, ce qui évite le contact entre l'urine et l'air. Ceci empêche les mauvaises odeurs. Le système peut être aussi une membrane en silicone. Ce dispositif a pour but d'économiser une part importante de la consommation d'eau, ainsi que les frais d'assainissement pour les collectivités[1].

L'urinoir sans eau à membrane est un système qui transforme l'urinoir à eau en urinoir sans eau. Le système sans eau est composé d'un système qui remplace la bonde traditionnelle d'un urinoir classique à eau, la valve qui s'insère dans le système remplace le siphon, et l'ogive contenant un gel anti-bactérien et parfumant fait office d'eau. La valve en silicone appelée plus communément membrane fonctionne de la manière suivante : une fois que l'urine circule dans l'urinoir, la valve s'écarte et se referme après chaque passage. Elle évite donc la remontée des mauvaises odeurs. L'ogive, une partie visible au fond de l'urinoir permet de diffuser un léger parfum agréable pour l'utilisateur. De plus l'ogive rend l'urinoir totalement hygiénique.

Il existe également un autre type d’urinoir sans eau et sans odeur où un système d’aspiration est intégré dans l’urinoir. Les odeurs de la crépine sont aspirées et renvoyées dans la décharge de l’urinoir.

Urinoirs féminins

Lorsque sont apparues les toilettes publiques, on y a placé à l'occasion des urinoirs pour femmes, mais l'effort n'a pas été poursuivi, du fait de la faible considération apportée aux femmes au début du XXe siècle. Alors que les urinoirs pour hommes sont généralisés dans les toilettes publiques, les urinoirs spécialement conçus pour être utilisés par des femmes ne représentent qu'une niche de marché.

C'est au XXIe siècle que l'exploitation commerciale des urinoirs féminins débute véritablement, et leur diffusion ne cesse de croître en raison de leurs avantages : utilisation rapide et hygiénique, consommation d'eau plus restreinte et gain de place. (Mais l'utilisatrice qui ne souhaite pas utiliser un urinoir peut toujours recourir à un siège dans des toilettes classiques.)

Les modèles proposés aujourd'hui se ressemblent beaucoup sur le plan de la conception et ils reprennent la forme et l’organisation des urinoirs pour hommes, en les adaptant à l'anatomie féminine. Les modèles contemporains sont prévus pour une utilisation en position fléchie légèrement adaptée, dite « de la skieuse ». C'est celle que les femmes prennent spontanément dans les toilettes publiques lorsque celles-ci ne sont pas propres.

Trois modèles sont présents sur le marché : le « Lady P » de Sphinx Sanitair, le « Lady Loo » de GBH et le « Girly » de Catalano. Avec ce dernier modèle, il n'y aurait aucun contact, grâce à la forme innovante de la vasque[2] ; une publicité en allemand assure qu'il peut servir pour les deux sexes[3] : « Das Girly System ist speziell für Sie gedacht. Aber auch für Ihn » (avec un jeu de mots intraduisible). Comme urinoir unisexe, par exemple à la maison, il a été récompensé par plusieurs prix pour son design.

L'utilisatrice peut soit se placer dos à l'urinoir en position semi-accroupie[4], soit se tenir debout, face à l'urinoir[5].

Rangée d'urinoirs féminins

Dans une salle, les urinoirs peuvent être disposés de deux manières différentes :

  1. en rangées (généralement avec une cloison de séparation, qui protège des regards latéraux), ou
  2. dans des cabines, comme pour des toilettes classiques. Dans ce cas, il n'y a plus de gain de place.

La disposition en cabines reste assez souvent en usage, les femmes pouvant ressentir de la gêne avec la disposition en rangées.

Les urinoirs féminins sont particulièrement adaptés aux situations de forte affluence, comme dans les discothèques, les clubs, les festivals et autres salles de congrès[6].

Notes et références

Notes

  1. Pissoir est en fait un ancien mot de la langue française, attesté pour la première fois en 1489 selon le Dictionnaire étymologique de Bloch-Wartburg. Il a subsisté en allemand pour la raison que donne Joseph Vendryes (Introduction linguistique à l'histoire) : « Le mot pissoir est moins choquant en allemand qu'en français. L'emprunt étranger atténue la brutalité de la chose qu'on veut exprimer; il joue le rôle d'un euphémisme. »

Références

Voir aussi

Articles connexes

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