Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités
Les Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités (UEEH) sont une association organisant des rencontres de discussions politiques LGBT depuis 1979.
Histoire
La première université a lieu du 15 au [1],[2], sur le campus universitaire de Luminy, sous le nom de Université d'été homosexuelle (UEH), à l'initiative du Groupe de libération homosexuelle (GLH) de Marseille[3],[4],[5] avec l'appui du maire de la ville Gaston Defferre. Elle rassemble 400 militantes et militants, et c'est à cette occasion qu'est créé le Comité d'urgence anti-répression homosexuelle (CUARH).
Le GLH de Marseille organisera trois sessions des U.E.H. en 1979, 1981 (du 26 juillet au 6 août[6]) et 1983[7]. Cette université a été organisée tous les deux ans jusqu’en 1987. Parmi les fondateurs il y avait Jacques Fortin, président du GLH de Marseille[8].
En 1999, après une interruption de dix ans face à l’hécatombe de la pandémie du SIDA, l'initiative est relancée sous le nouveau nom de Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités par un collectif fondé en association. En 2001, les UEEH mettent en place une action permettant d'évaluer qualitativement de nouveaux documents de réduction des risques sexuels[9] en plus des nombreux ateliers, documentaires, conférences-débats, spectacles, et soirées techno[10]. À cette époque, le budget permet de salarier une personne à l’année et environ 800 personnes assistent à l'évènement[1]. Malgré cela, à la suite de différends politiques, l’équipe d’organisation démissionne et convoque des assises en 2003.
En 2003 la semaine fut raccourcie à un week-end pour faire des assises et définir de nouvelles bases plus portées sur l'autogestion, le féminisme. Le sous-titre « rencontres Lesbigaytransqueers »[11] exprime une volonté d'inclure des évènements non-mixtes.
Les treizièmes rencontres se sont déroulées du 16 au à Marseille. La thématique est alors internationale [12].
En 2009, les UEEH ont 30 ans[1] et les quinzièmes rencontres ont eu lieu du 16 au sur le campus de Luminy[13], à l'École Supérieure des Beaux-Arts de Marseille (qui soutient l'initiative depuis 1979), sur le thème « Relations intercommunautaires et Féminismes » : Une semaine d'ateliers et de réunions, dont un jour de colloque public sur le thème du féminisme, et une semaine (quelques jours en amont et quelques jours en aval) pour la préparation et le rangement. En effet, depuis 2008, les UEEH tendent à être un évènement autogéré, et sont fréquentées par plus de lesbiennes et de personnes trans. Entre 180 et 200 participantes et participants y ont pris part en 2009.
En 2010, les UEEH s'organisent autour d'un colloque sur le thème : « Corps et Identité »[11].
En , les UEEH ont organisé des assises, afin de faire le point sur ce qu'elles étaient devenues et ce vers quoi elles voulaient s'orienter. Les assises ont conduit à une refonte de l'organisation de l'association[réf. nécessaire] afin de mieux mettre en pratique le projet d'autogestion féministe voulu par les assises de 2003.
En 2014[14], les UUEH sont primées par les internautes de Yagg[15].
En 2016, elles sont accueillies pour la première fois au lycée agricole de Valabre[16].
Notes et références
- « Nicolas Favelier: "Les UEEH sont une formidable boîte à idées militante" », Yagg, (lire en ligne, consulté le ).
- Jacques Girard, Le mouvement homosexuel en France : 1945-1980, La Découverte (réédition numérique FeniXX), , 212 p. (ISBN 978-2-348-02572-3, lire en ligne).
- Espineira, Thomas et Alessandrin 2012.
- Le GLH de Marseille était une association loi 1901 déclarée en préfecture sous le titre de Centre ouvert de recherche populaire sur la sexualité (CORPS).
- Mathias Quéré, Qui sème le vent récolte la tapette : une histoire des Groupes de libération homosexuels en France de 1974 à 1979, éditions tahin party, , 154 p. (ISBN 978-2-912631-35-0 et 2912631351, OCLC 1082452668, lire en ligne), « L'UEH, un tournant pour le militantisme homosexuel », p. 131.
- Thomas Dupuy, Les années Gai Pied : 1979-1992 : tant et si peu, l'homosexualité il y a 30 ans, Des Ailes sur un tracteur, (ISBN 979-10-90286-17-7, OCLC 910871758, lire en ligne), p. 53
- Olivier Fillieule, Sophie Beroud, Thomas Hirsch et Camille Masclet, Changer le monde, changer sa vie : Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud Littérature, , 1116 p. (ISBN 978-2-330-10067-4, lire en ligne).
- Frédéric Martel, Le rose et le noir : les homosexuels en France depuis 1968, Seuil, (lire en ligne).
- Gabriel Girard, « Réduire les risques, Reducing risks », Politix, no 108, , p. 99–119 (ISSN 0295-2319, DOI 10.3917/pox.108.0099, lire en ligne, consulté le ).
- « La chronique de Clémentine Autain Sous le soleil », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
- « UEEH 2010: rencontres LesbiGayTransQueer à Marseille », sur Yagg, (consulté le ).
- « Tour du monde gay à l'université d'été », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
- « Une marche pour l'égalité des droits », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
- « Les UEEH cherchent des contributions pour leur colloque 2014 - Yagg », Yagg, (lire en ligne, consulté le ).
- « Les Prix du Refuge / Institut Randstad / Yagg remis à l'IREPS et aux UEEH - Yagg », Yagg, (lire en ligne, consulté le ).
- Sabrina Guintini, « Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités, un lieu où la notion de fierté est centrale », La Marseillaise, (lire en ligne).
Autres sources
- Karine Espineira, Maud-Yeuse Thomas et Arnaud Alessandrin, « Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités », dans La Transyclopédie : tout savoir sur les transidentités, Des Ailes sur un tracteur, (ISBN 978-1-291-10322-9, OCLC 851921127)
- « UEEH Archives », sur Yagg (consulté le )
- « UEEH Archives », sur Mémoire des sexualités (consulté le )
- Chauvin, Sébastien,, « Mouvements politiques et associatifs », dans Sociologie de l’homosexualité, (ISBN 9782707154699 et 2707154695, OCLC 857794189, lire en ligne)
- Antoine Idier (dir.), LGBT+ : Archives des mouvements LGBT+, une histoire de luttes de 1890 à nos jours, Paris, Textuel, , 255 p. (ISBN 978-2-84597-697-9).