Université de Téhéran
L’université de Téhéran (en persan : دانشگاه تهران) est la plus vieille et la plus grande université de Téhéran. En Iran, elle se nomme parfois Mère Université (en persan : دانشگاه مادر)[1]
L'université prépare au concours annuel d'admission dans les universités iraniennes. L'école admet aussi des étudiants du monde entier et est connue pour ses sujets de recherche variés. De nombreux anciens élèves de l'université finissent parmi l'élite politique du pays.
L'université possède plus de 150 facultés, 3 500 enseignants et 32 000 étudiants plus 340 étudiants étrangers. L'UT offre 116 diplômes de bachelor, 160 diplômes de master et 120 doctorats.
Histoire

L'histoire de l'établissement d'universités en Iran et de l'université de Téhéran en particulier date de l'année 1851 et de la fondation de Dar-ol Fonoun. En 1928, le professeur Mahmoud Hessaby propose la fondation d'un centre qui couvrirait pratiquement toutes les sciences à Ali Asghar Hekmat, qui était alors ministre de la Culture.
En janvier 1933, pendant une réunion du cabinet, le sujet fut discuté. Ali Asghar Hekmat, le ministre de l'éducation de l'époque a dit :
- Bien sûr, il n'y a pas de doute sur la position et la gloire de la capitale, mais la seule déficience flagrante est que cette ville n'a pas d’« université ». C'est dommage que cette ville reste loin derrière les autres grands pays du monde.
Ses mots ont eu un profond impact sur tous les participants à la réunion, causant l'acceptation de la proposition. Allouant un budget initial de 250 000 tomans, le ministère de l’Éducation était autorisé à chercher un emplacement adéquat pour la fondation de l'Université et à prendre les mesures nécessaires pour construire le bâtiment aussi vite que possible.
Ali Asghar Hekmat en collaboration et avec les conseils d'André Godard, un architecte et archéologue français qui travaillait pour le ministère de l'Éducation, a vite commencé à chercher un emplacement adéquat. Sur ordre de Reza Shah, le site des jardins Jalaliyeh fut sélectionné. Le jardin Jalaliyeh était situé au nord du Téhéran d'alors, entre le village d'Amirabad et la bordure nord de Téhéran. Ce jardin, plein de parterres de fleurs fut fondé au début du XXe siècle pendant les dernières années du règne de Naser ad-Din Shah, sous ordre du prince Jalal ad-dawlah.
Le plan principal de l'Institut fut dessiné par André Godard, Markov, Maxime Siroux et Mauser. Les influences de l'architecture moderniste du début du XXe siècle sont toujours visibles sur les sites principaux de l'université aujourd'hui.
L'université de Téhéran a été inaugurée officiellement en 1934. Le campus Amir-abad (Karegar nord) fut ajouté en 1945 après que les troupes américaines aient quitté le terrain à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'université a admis des femmes étudiantes pour la première fois en 1937(J.Lorentz).
En 1971, la construction du nouveau bâtiment dessiné par Abdolaziz Farmanfarmayan était terminée, accueillant la bibliothèque centrale de l'Université, qui met à la disposition du lecteur 600 000 livres, une large collection de manuscrits persans, nombre d'entre eux étant uniques et 1 800 périodiques du monde entier.
Mohammad Maleki (en), prisonnier politique sous le shah, devient président de l'Université au lendemain de la révolution de 1979. Mais dès , il est condamné par les mollahs à cinq ans de prison. Arrêté à maintes reprises en raison de son opposition au clergé islamiste, il a été arrêté de nouveau en août 2009 dans le cadre de la répression contre les protestations post-électorales.
En 1986, par voie de décret du ministère de la Santé, la faculté de médecine de l'université s'est séparée pour fonder l'université de sciences médicales de Téhéran, qui est maintenant l'école de médecine la plus prestigieuse du pays avec 13 000 étudiants.
Campus
En ce moment, l'UT est constituée de 40 facultés, instituts et centres de recherche et d'éducation. L'université se compose de 6 campus :
- Le campus central Pardis, sur l'avenue Enghelab ("avenue de la Révolution").
- Le campus Kargar Nord
- Le campus de Karaj
- Le campus de Varamin
- Le campus de Qom
- Le campus Choka
Facultés
Initialement, l'Université de Téhéran comptait six facultés :
- Faculté de théologie
- Faculté de science
- Faculté de littérature, philosophie et sciences de l'éducation.
- Faculté de médecine
- Faculté technique et d'ingénierie
- Faculté de droit, science politique et économiques
Plus tard, d'autres facultés furent fondées :
- Faculté des beaux arts (1941)
- Faculté de médecine vétérinaire (1943)
- Faculté d'agriculture (1945)
- Faculté d'administration des entreprises (1954)
- Faculté de l'éducation (1954)
- Faculté des ressources naturelles (1963)
- Faculté d'économie (1970)
- Faculté de langues étrangères (1989)
- Faculté des études environnementales (1992)
- Faculté d'éducation physique
Entre 1986 et 1992, les facultés de médecine, de dentisterie et de pharmacie ont fait sécession pour devenir l'Université de sciences médicales de Téhéran, qui est toujours située sur le campus central Pardis.
Instituts
L'université de Téhéran coordonne quatre instituts majeurs :
- L'institut de Biochimie et de Biophysique
- L'institut de Géophysique
- Le centre de recherches international pour la coexistence avec les déserts.
- Centre de recherche en histoire de la science.
L'institut de géophysique est responsable de l'établissement des calendriers solaires et lunaires chaque année (dirigé par le Dr Iraj Malekpour), et enregistre tous les évènements sismiques en Iran.
Prix et récompenses
De nombreux étudiants et professeurs de l'université de Téhéran ont gagné des prix internationaux. La plus notable de ces récompenses est le prix Nobel qui a été accordé à Shirin Ebadi en 2003.
L'Université de Téhéran a été désignée pôle de science (قطب علمی) par le ministère iranien de la science et de la technologie dans les domaines de l'"électromagnétique appliquée", de la "nano-électricité" et des "contrôles et process avancés" [2].
En 2005, l'université des sciences médicales de Téhéran a été classée meilleure université dans le domaine de la recherche en Iran. En 2006, l'université de Téhéran a gagné le titre pour la "ligue de simulation avancée dans le cadre des compétitions Robocup en Allemagne[3].
Rôle politique

Il est possible que, pour un occidental, l'Université de Téhéran soit plus connue pour ses rôles clés dans les évènements politiques de l'histoire récente.
Ce sont encore des étudiants dissidents qui se sont confrontés aux soldats 20 ans plus tard, en juillet 1999 (voir Protestations étudiantes en Iran, juillet 1999). Ces manifestations pro-démocratie ont été appelées le « Tienanmen de l'Iran » par un journaliste de Time Magazine.
L'UT a toujours été un bastion des mouvements politiques et de l'idéologie. À l'UT, les dirigeants du régime actuel font leurs discours les plus virulents chaque vendredi.
Depuis la révolution islamique de 1979, le campus principal de l'université et les rues adjacentes ont été le lieu des prières du vendredi à Téhéran.
Le rôle politique de l'université de Téhéran dans l'arène politique iranienne est devenu si prononcé qu'en , c'est un membre du clergé qui est devenu chancelier de l'université en remplacement du Dr Faradji-dana. L'ayatollah Abbasali Amid Zanjani (عباسعلی عميد زنجانی) ne possède pas de diplôme universitaire et est connu pour ses liens étroits avec Khomeini pendant la révolution. C'est la première fois qu'un membre du clergé remplace un universitaire à la tête d'une institution universitaire majeure en Iran. Il a cependant écrit quelques livres et a travaillé pour la faculté de Droit en tant qu'expert sur la jurisprudence islamique[4].
Personnalités liées à l'université
Étudiants

De nombreux anciens élèves de l'UT ont été ministres ou conseillers présidentiels. Les exemples notables sont :
- Jamshid Amouzegar, ancien élève, Premier ministre
- Ali Akbar Velayati, ancien élève, ministre
- Mir-Hossein Mousavi, ancien élève, ministre
- Manouchehr Eghbal, ancien chancelier, ministre
- Mohammad Taddayon, ancien chancelier, ministre
- Kamal Kharrazi, ancien élève, ministre
- Mohammad Reza Aref, ancien élève, ancien vice-président
- Bijan Namdar Zangeneh, ancien élève, ministre
- Mostafa Tajzadeh, ancien élève, ancien vice-ministre
- Hassan Ali Mansour, ancien élève, Premier ministre
- Habibolah Bitaraf, ancien élève, ministre
- Ahmad Khorram, ancien élève, ministre
- Elaheh Koulaei, professeur, ancien député
- Abdollah Ramezanzadeh, professeur, porte parole de l'administration du président Mohammad Khatami.
- Mohammad Hashem Mohaymeni, Gouverneur de Gorgan
- Ezzatollah Sahabi, ancien élève, politicien
- Mohammad Beheshti, ayatollah
- Ali Motahari, ancien élève, député

Les autres anciens élèves notables sont :
- Brigitte Simon-Hamidi, iranologue, chercheuse en langue et littérature persane
- Darya Safai, militante des droits des femmes belgo-iranienne ;
- William Chittick, ancien élève
- Heydar Ghiaï-Chamlou, ancien élève, professeur et architecte
- Hossein Gol-e-Golab, professeur
- Dr Mozaffari Shapour,professeur, Docteur en science appliquée École des Mines de Paris, Ingénieur des Mines École Polytechnique
- Professeur Lotfi Zadeh, ancien élève, inventeur de la logique floue
- Shirin Ebadi, prix Nobel 2003, ancien élève et professeur.
- Abbas Kiarostami, ancien élève
- Mahmoud Hessabi, fondateur de l'université
- le philosophe de renommée mondiale Sayyed Hosein Nasr, fut doyen de la faculté et vice-chancelier académique de l'université de 1968 à 1972.
- Yousef Sobouti, fondateur de IASBS, est un ancien élève
- Ehsan Yarshater, ancien élève
- Hooshang Seyhoon, ancien élève, architecte
- Hossein Bashiriyeh, ancien élève, politologue
- Behzad Ghorbani, biologiste éminent
- Mohsen Vaziri-Moghaddam
- Moslem Bahadori, physicien
- Mohammad Ghouchani, journaliste
- Hossein Alizadeh, musicien
- Elahi Qomshe'i, philosophe
- Ostad Ali Asghar Tajvidi, artiste
- Mehdi Golshani, ancien élève
- Ali Paya, philosophe
- Davar M. Boghaei, ancien élève
- Mansooreh Hosseini, artiste
- Shahrnush Parsipur, romancière
- Behjat Sadr, artiste
- Mohammad Ali Eslami Nodooshan, auteur
- Hamid Jafarkhani, ancien élève
- Jalal Al-e-Ahmad, intellectuel
- Mohammad Moin, linguiste célèbre
- Ahmad NikTalab, Linguiste, poète et écrivain
- Samuel Rahbar
- Ali Javan
- Toffy Musivand
- Zahra Rahnavard, ancienne élève, universitaire et épouse de l'ancien Premier ministre Mir-Hossein Mousavi
- Homa Darabi, universitaire et militante des droits des femmes
- Mahmoud Sadeghi, homme politique iranien.
- Touran Mirhadi, enseignante et chercheuse, cofondatrice de l'Encyclopédie pour les jeunes
- Lilit Teryan, sculptrice
- Sahar Moghadass, chanteuse, musicienne et danseuse[5]
Docteurs honoris causa
- Émile Benveniste, linguiste français (1945)[6]
- Henry Corbin, philosophe, traducteur et orientaliste français (1958)[7]
- Jacques Duchesne-Guillemin, linguiste et orientaliste belge (1974)
- Roman Ghirshman, archéologue, explorateur et historien français
- Louis Vanden Berghe, archéologue, historien de l’art et iranologue belge
Références
- Avant celle-ci, une école polytechnique nommée Dâr-ol Fonun a été fondée en 1851 La plus vieille université de la Perse est l'université Gundishapur « Wikipedia », sur wikipedia (consulté le )
- voir قطب علمی (fa)
- http://pages.ut.ac.ir/news/links/contentsfa.asp?id=706 (fa)
- BBC Persian
- (en-US) « Tehran Magazine Issue # 1050 Sahar is a well known Iranian Pop singer – TEHRAN MAGAZINE Official Website » [archive du ], (consulté le )
- http://www.college-de-france.fr/site/professeurs-disparus/emile_benveniste.htm
- http://www.tebyan.net/islam/miscellaneous/islamologues/2012/3/7/203207.html
Source
- Lorentz, J. Historical Dictionary of Iran. 1995. (ISBN 0-8108-2994-0)
Voir aussi
Articles connexes
- Éducation supérieure en Iran
- Académie de Gundishapur
- Nizamiyyah
- Liste d'universités en Iran
- Dar-ol Fonoun
- Francologie (discipline proposée par l'université de Téhéran.
Liens externes
- (en) Site de l'université de Téhéran
- Faculté de langues étrangères, université de Téhéran (la fenêtre sur le monde de l'université de Téhéran)
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