Umberto Boccioni

Umberto Boccioni est un peintre et sculpteur futuriste italien, né le à Reggio Calabre, mort le [1] à Vérone.

Biographie

Umberto Boccioni est le fils de Raffaele Boccioni et de Cecilia Forlani, tous les deux originaires de Morciano di Romagna.

Après plusieurs déménagements, il finit sa scolarité à Catane, en Sicile. En 1901, il part pour Rome, où il apprend la peinture, et gagne sa vie en peignant des pancartes et signaux.

En 1908, à Milan, Umberto Boccioni fait la connaissance de Filippo Tommaso Marinetti et Giacomo Balla. En 1911, il signe le Manifeste de la peinture futuriste avec Balla, Severini, Carrà et Russolo.

Le peintre Carlo Carrà commente : « Répandre quelques jours plus tard, à des milliers d'exemplaires, cet appel à une rébellion hardie et ouverte, sous le ciel gris de notre pays, fit l'effet d'une décharge électrique. »

Fin 1911, avec Giacomo Balla, Carlo Carrà et Gino Severini, il se rend à Paris où, sous l'égide du critique Félix Fénéon, la première véritable exposition du groupe des artistes futuristes a lieu du 5 au à la Galerie Bernheim-Jeune. Boccioni devient alors le théoricien du mouvement futuriste. En 1912-13, il approfondit sa connaissance de la philosophie d'Henri Bergson qui aura un rôle très important dans la formation de sa théorie de l'art et du processus créatif[2]. Il réfléchit surtout aux thèmes proposés par le livre Matière et mémoire[3]. En 1913, il en cite deux extraits dans son écrit Fondement plastique de la sculpture et peinture futuristes: « Toute division de la matière en corps indépendants aux contours absolument déterminés est une division artificielle ». Et encore: « Tout mouvement en tant que passage d'un repos à un repos est absolument indivisible »[4]. En 1914, il publie Peintures, sculptures futuristes et explique ainsi l'objectif de la peinture futuriste : « Tandis que les impressionnistes font un tableau pour donner un moment particulier et subordonnent la vie du tableau à sa ressemblance avec ce moment, nous synthétisons tous les moments (temps, lieu, forme, couleur, ton) et construisons ainsi le tableau. » Son chef-d'œuvre, l'Élasticité, est la synthèse des mouvements d'un cheval en course.

On retrouve les mêmes éléments de dynamisme dans ses sculptures, qui représentent une grande partie de son œuvre : Synthèses du dynamisme humain, Développement d'une bouteille dans l'espace, Formes uniques de continuité dans l'espace. Mobilisé à la déclaration de guerre, Boccioni meurt en 1916 des suites d'une chute de cheval.

Formes uniques dans la continuité de l'espace.
(Forme uniche nella continuità dello spazio), 1913, bronze Museo del Novecento, Milan
Portrait anonyme. Huile sur toile, 1914, collection privée, Milan
Elasticità, 1912, Museo del Novecento
La strada entra nella casa
(La rue entre dans la maison), 1911, Sprengel Museum Hannover, Hanovre

Une des peintures les plus célèbres d'Umberto Boccioni est La strada entra nella casa (La rue entre dans la maison, 1911) au musée Sprengel de Hanovre, qui a présenté une exposition sur le futurisme en 2001. Une autre de ses œuvres majeures est La città che sale (La Ville qui monte, 1910).

Son œuvre, L'Homme en mouvement, une sculpture en bronze dont le titre original est Forme uniche nella continuità dello spazio (Formes uniques dans la continuité de l'espace, 1913), figure sur la pièce italienne de 20 centimes d'euro.

À la suite d'un voyage en Russie en 1906 et de sa rencontre avec Augusta Berdnikoff, il a eu un fils, Pierre Berdnikoff en 1907.

À partir de 1914, Boccioni suit l’influence du cubisme. Son œuvre s’oriente alors vers des sujets plus statiques.

Il est mort à Vérone en 1916, à la suite d'une chute de cheval alors qu'il s'était engagé pour défendre sa patrie.

Œuvres

Dinamismo di un ciclista (Dynamisme d'un cycliste), 1913, collection Peggy Guggenheim, Venise
Dinamismo di un giocatore di calcio (Dynanisme d'un joueur de foot), 1913, Museum of Modern Art, New York
Dinamismo di un cavallo in corsa + case, 1915, Musée Solomon R. Guggenheim, New York
La ville se lève, 1910, huile sur toile, 200 x 300 cm, musée d'art moderne, New York
  • 1905 :
    • Autoportrait
  • 1908 :
    • Officine a Porta Romana, Banca commerciale, Milan
  • 1914 :
    • Les Paveurs de rue
    • Dynamisme d'un cheval en course
  • 1916 :
    • Portrait de Ferruccio Busoni

Muséographie

La Galleria d'arte moderna de Milan possède les toiles les plus célèbres de Boccioni, les trois États d'âme. On peut voir d'autres œuvres du peintre à Rome (Galerie nationale d'art moderne), à New York (Museum of Modern Art) et à Hanovre (Niedersächsische Landesgalerie). Musée des beaux Arts. Dijon.

Notes et références

  1. ou le 17 selon Marella Caracciolo Chia, Un bonheur inattendu, Éditions des Syrtes, 2012 (ISBN 978-2-84545-169-8)
  2. Umberto Boccioni, Gli scritti editi e inediti, par Zeno Birolli, Milan, Feltrinelli, 1971, p. 441-442.
  3. À propos de l'influence exercée par la philosophie de Bergson sur l'œuvre et la théorie de Boccioni, surtout en relation avec les thèmes de la mémoire et du processus créatif, cf. Danih Meo, Della memoria di Umberto Boccioni, Milan, Mimesis, 2007, p. 25-26, 31-40, 89-133. (ISBN 978-88-8483-595-6)
  4. Umberto Boccioni, «Fondamento plastico della scultura e pittura futuriste», Lacerba, N° 61, 15 mars 1913, p. 51-52.
  5. La Quinzaine littéraire no 980, 16 novembre 2008, p. 17

Voir aussi

Bibliographie

  • Umberto Boccioni, Gli scritti editi e inediti, par Zeno Birolli, Milan, Feltrinelli, 1971
  • Giuseppe Mazzariol, in Pittura italiana contemporanea, Istituto italiano d'arti grafiche, Bergame, 1958
  • Danih Meo, Della memoria di Umberto Boccioni, Milan, Mimesis, 2007

Liens externes

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