Ulanara

L'impératrice Ulanara, née le et décédée le , a été la seconde épouse de Hongli, l'empereur Qianlong (dynastie Qing)[1]. Son véritable prénom est inconnu. Son nom de famille est sujet à débat entre Hoifa Nara et Ulanara, du nom du clan auquel elle appartenait.

Ulanara
Portrait d'Ulanara par Jean-Denis Attiret.

Titre

Impératrice de Chine

1750 – 1766

Prédécesseur Xiaoxianchun
Successeur Xiaoshurui
Biographie
Dynastie Qing
Naissance 11 mars 1718
Décès 14 juillet 1766
Sépulture Tombeaux Est des Qing
Conjoint Qianlong
Enfants Yongji, 12ème prince
5ème princesse
Yongjing, 13ème prince
Résidence Cité interdite
Religion Bouddhisme
Ulanara

Nom chinois
Chinois traditionnel 繼皇后烏喇納喇氏
Chinois simplifié 继皇后乌喇纳喇氏

Origines familiales

Dame Ulanara est née en Mandchourie, le , au sein du clan Ula, lui-même appartenant au clan Nara qui était sous l'autorité des Huit Bannières. Son père, Nearbu (那爾布), était un militaire avec le grade de zuoling (佐領, grade militaire). Un de ses ancêtres s'appelait Wangginu (王機褚/旺吉努) et fut premier beile (titre de noblesse proche de seigneur) de la région de Huifa.

Épouse puis Impératrice

Pendant le règne de l'Empereur Yongzheng (1722-1735), Dame Ulanara devint la seconde épouse du quatrième fils de l'empereur : Hongli (Prince Bao). Lorsque l'empereur mourut en 1735, le Prince Bao lui succéda sous le nom d'Empereur Qianlong. Il lui accorda alors le rang d'épouse impériale sous le nom de « Consort Xian » (嫻妃). Elle sera appelée plus tard « Noble Consort Xian » (« 嫻貴妃 »).

En 1748, Impératrice Xiaoxianchun (Dame Fuca), la première épouse impériale, meurt. La mère de l'empereur, l'Impératrice Douairière Chongqing, nomme alors Dame Ulanara pour la remplacer. Elle ne devint cependant impératrice qu'après la fin de la période de deuil de Dame Fuca. Elle fut donc promue entre-temps « Noble Consort Impériale Xian » (嫻皇貴妃) tout en exerçant les fonctions d'une impératrice avec, entre autres, la responsabilité du harem impérial.

En 1750, Dame Ulanara accompagna l'Empereur Qianlong dans ses tournées à destination des tombeaux de ses prédécesseurs (les Tombes Qing Orientales et les Tombes Qing Occidentales), du Mont Wutai, et de plusieurs villes du sud de la Chine. Environ deux semaines après ces visites, l'empereur intronisa officiellement Dame Ulanara comme nouvelle impératrice. En 1752, Dame Ulanara donna naissance au douzième fils de l'empereur : Yongqi. Un an plus tard, elle donna naissance à la cinquième fille de l'empereur.

Disgrâce

En 1765, l'impératrice accompagna l'empereur pendant sa cinquième visite en Chine du sud.

Le début du voyage se passa bien avec, entre autres, la célébration de l'anniversaire de l'impératrice. Le , l'empereur ordonna à ses serviteurs d'apporter de la nourriture à l'impératrice. Cependant, dans la soirée, seulement trois épouses furent présentes au repas de l'empereur, Dame Ulanara n'ayant plus jamais été vue en public après cette date.

Il a été su plus tard que, ce jour là, Dame Ulanara fut renvoyée à Pékin via les voies navigables par l'empereur qui termina sa visite en Chine du sud. Après son retour à Pékin, il ordonna que les quatre monuments accordés à Dame Ulanara pour les cérémonies de ses quatre promotions soient enlevés. Il réduisit progressivement le nombre de serviteurs de Dame Ulanara, jusqu'à ce que l'impératrice n'ait plus que deux servantes en , ce qui correspondait au nombre de serviteurs des épouses de bas rang. 

Selon les archives pseudo-historiques de l'époque, Dame Ulanara serait tombée en disgrâce après s'être coupé les cheveux. Selon les coutumes mandchoues, l'impératrice n'était autorisée à se couper les cheveux qu'en cas de décès de l'empereur ou de l'impératrice douairière. L'empereur et sa mère étant vivants à ce moment-là, Dame Ulanara aurait commis un grave faux pas interprété comme une malédiction à l'encontre de l'empereur et de l'impératrice douairière.

Cependant, Dame Ulanara était mandchoue et vivait dans la Cité Interdite depuis des années, ce qui faisait qu'elle était surement familière de ces coutumes. Les historiens restent donc incertains sur le pourquoi de ce geste.[réf. nécessaire]

Funérailles

Dame Ulanara mourut à l'âge de 48 ans, le . L'Empereur Qianlong fut mis au courant de sa mort alors qu'il était en train de chasser sur les terres de Mulan (木蘭圍場), près de Beijing. Sans interrompre l'excursion, il ordonna à son douzième fils, Yongji, de retourner au palais. Il ne retourna à la Cité Interdite qu'à la fin de l'excursion.[réf. nécessaire]

Suite aux ordres de Qianlong, les funérailles de Dame Ulanara ont été ostensiblement rabaissées à celles d'une noble épouse impériale (un rang en-dessous du rang d'impératrice). Concrètement, la cérémonie ne correspondit pas à ce type de funérailles. Pour les funérailles d'une noble épouse impériale, les princesses, nobles et hauts fonctionnaires de la cour sont en effet tenus d'assister aux processions de deuil, ce qui n'a pas été le cas pour les funérailles de l'impératrice.[réf. nécessaire]

Comme les épouses et concubines de son rang, Dame Ulanara aurait dû avoir son propre mausolée ou pierre tombale. Au lieu de cela, elle fut inhumée dans le Mausolée Yuling à l'intérieur des Tombeaux Est des Qing à côté la Noble Épouse Impériale Chunhui d'une manière similaire à celle dont les serviteurs sont enterrés aux côtés de leurs maîtres. Sa mort ne fut également pas enregistrée dans l'histoire officielle.[réf. nécessaire]

Un historien supplia l'Empereur Qianlong de lui organiser un enterrement convenable pour une impératrice, l'empereur l'exila au nord-ouest de la Chine, près de la Rivière Ili. Des années plus tard, un lettré plaida auprès de l'empereur pour reconsidérer l'ensemble de l'affaire, mais l'empereur répondit avec colère et fit exécuter l'érudit.[réf. nécessaire]

Œuvres de fiction

  • Le Portrait interdit (2017) : film de Charles de Meaux avec Fan Bingbing, Melvil Poupaud, Shi-Jye Jin. Film centré sur le frère jésuite et peintre Jean-Denis Attiret, chargé d'exécuter le portrait de l'impératrice.
  • Ruyi Royal Love in The Palace , une série télévisée qui montre le destin de l'impératrice au Palais ainsi que sa chute. Elle est appelée ici Ulanara Qingying puis Ruyi.
  • L'histoire du Palais Yanxi : drama se déroulant à la même époque que celui de Ruyi. Ici elle est appelée Hoifa-Nara Shushen et est l'un des personnages principaux de la série, au rôle d'antagoniste cette fois-ci.

Références

  1. Guangyuan Xu et 徐广源, Da Qing hou fei xie zhen, (ISBN 978-957-32-7139-0 et 957-32-7139-7, OCLC 846536280, lire en ligne), p. 256

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (zh) 清宮檔案, [« Archives impériales du palais Qing »].
  • (zh) 清皇室四譜, [« Généalogie impériale du clan impérial Qing »].
  • (en) Ho, Chuimei et Bronson, Bennet, Splendors of China's Forbidden City : The Glorious Reign of Emperor Qianlong, Londres, Illustrated, , 288 p. (ISBN 1-85894-203-9).
  • (en) Evelyn S. Rawski, The Last Emperors : A Social History of Qing Imperial Institutions, Reprint, , 466 p. (ISBN 0-520-92679-X, lire en ligne).
  • (en) Yi Wan, Wang Shuqing, Lu Yanzhen et Rosemary E. Scott, Daily Life in the Forbidden City : The Qing Dynasty, 1644-1912, Illustrated, (ISBN 0-670-81164-5).
  • (en) Erxun Zhao, Draft History of Qing (Qing Shi Gao), .
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