Tunnel routier du Fréjus

Le tunnel routier du Fréjus est un tunnel transfrontalier alpin, percé sous la pointe du Fréjus, reliant Modane (Savoie, en France) et Bardonnèche (Piémont, en Italie).

Ne doit pas être confondu avec Tunnel ferroviaire du Fréjus.

Tunnel routier du Fréjus

Entrée du tunnel côté français.

Type Tunnel routier
Géographie
Pays France - Italie
Région (F)
Région (I)
Auvergne-Rhône-Alpes
Piémont
Département (F)
Ville métropolitaine (I)
Savoie
Turin
Itinéraire N543 / E70
Traversée Pointe du Fréjus
Coordonnées 45° 11′ 45″ nord, 6° 40′ 38″ est
Exploitation
Exploitant SFTRF (France)
SITAF (Italie)
Péage Oui
Trafic 1 809 824 (2019)[1]
Caractéristiques techniques
Longueur du tunnel 12 895 m
Nombre de tubes 1 tube bidirectionnel
Nombre de voies par tube 2 voies
Construction
Début des travaux 1974
Fin des travaux 1979
Ouverture à la circulation 1980
Géolocalisation sur la carte : Italie
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Piémont
Géolocalisation sur la carte : Savoie

Mis en service en 1980, il est au le neuvième plus long tunnel routier au monde.

Historique

Situation du tunnel dans les Alpes.

Long de 12 895 mètres, le tunnel du Fréjus est mis en service [2] et a entraîné la disparition des navettes de transport d'automobiles par le tunnel ferroviaire du Fréjus. Les travaux de percement du tunnel débutent en et se terminent en . Il coûta à l'époque de sa construction environ deux milliards de francs français[3] soit, en tenant compte de l'évolution de l'indice des travaux publics (TP01), environ 5,2 milliards de francs (valeur 2002), équivalant à 800 millions d'euros (valeur 2002) et 1 230 millions d'euros (valeur 2012).

Le tunnel traverse la frontière entre l’Italie et la France. La construction et la gestion du tunnel ont été attribués en 1974[4] à la Société française du tunnel routier du Fréjus (SFTRF), pour la partie française, et à la société italienne Società Italiana per il Traforo Autostradale del Frejus (SITAF), pour la partie italienne ; chacune étant responsable du tronçon dans son espace national. Ce sont les cabinets d'ingénierie SETEC TPI, pour la France, et Fiat Engineering pour l'Italie, qui ont conduit les études et la direction des travaux.

Pierre Dumas, initiateur du projet en 1962, présida la SFTRF de 1962 à 1989[5].

Le tunnel est relié côté français à l'autoroute A43 dont les travaux de prolongement en Maurienne ont débuté en 1993 et le premier tronçon ouvert en 1996[5] et côté italien à l'autoroute A32 dont le premier tronçon a été ouvert en 1983. À la suite de l'accident du tunnel du Mont-Blanc de 1999, la sécurité a été notablement renforcée au début des années 2000. Cependant, le , un incendie a tué deux camionneurs slovaques, entraînant la fermeture de l'ouvrage pour plusieurs semaines. Il fut rouvert à la circulation le .

Conformément à l’article 5 de la directive européenne 2004/54/CE du , relative aux exigences de sécurité minimales applicables aux tunnels des réseaux routiers transeuropéens, un GEIE « Groupement d'exploitation du Fréjus », a officiellement été constitué le , pour assurer l'exploitation, la maintenance et la conservation du tunnel. Cela permet d'avoir une seule organisation autonome chargée de la sécurité.

Fréquentation

Fréquentations annuelles du tunnel[6]
Année Véhicules légers Poids lourds Transports en commun Tous véhicules
Fréquentation Variation Fréquentation Variation Fréquentation Variation Fréquentation Variation
2004[T 1]842 080-0,54 %1 130 960-7,61 %20 960-7,14 %1 994 006-4,75 %
2005[T 2]647 340-23,13 %784 720-30,63 %16 940-19,2 %1 448 799-27,34 %
2006[T 3]849 590+31,24 %844 220+7,6 %20 070+18,5 %1 713 886+18,30 %
2007[T 4]877 170+3,25 %876 360+3,81 %19 520-2,76 %1 773 043+3,45 %
2008[T 5]865 330-1,35 %823 610-6,02 %19 340-0,93 %1 708 277-3,65 %
2009[T 6]846 635-2,22 %683 520-17,01 %17 960-7,13 %1 545 610-9,41 %
2010[T 7]893 915+5,65 %731 620+8,45 %19 475+8,45 %1 645 005+6,29 %
2011[T 8]886 950-0,78 %734 670+0,42 %18 508-4,96 %1 640 131-0,30 %
2012[T 9]853 285-3,80 %677 876-7,73 %19 012+2,72 %1 550 173-5,48 %
2013[T 10]878 108+2,91 %662 995-2,20 %21 403+12,58 %1 562 506+0,80 %
2014[T 11]898 376+2,31 %666 524̝0,53 %21 686+1,32 %1 586 586+1,54 %
2015[T 12]1 026 404+14,3 %676 956+1.6 %23 444+8,1 %1 726 804+8,8 %
2016[T 12]1 042 495+1,6 %706 439+4,4 %26 792+14,3 %1 775 726+2,8 %
2017[T 12]1 015 745-2,6 %740 594̝+4,8 %24 444-8,8 %1 780 783+0.3 %
2018[T 13]1 020 347+0,5 %786 285̝+6,2 %24 319-0,5 %1 830 951+2,8 %
2019[T 13]1 011 527-0,9 %771 706̝-1,9 %26 591+9,3 %1 809 824-1,2 %

Doublement du tunnel

En 2007, il est décidé la réalisation d'une galerie de secours large de huit mètres, parallèle au tube actuel. Cette largeur permet une future ouverture à la circulation de cette galerie[7]. Ce second tube, de 13 kilomètres de long et 8 mètres de large, améliorera la sécurité en séparant les flux de véhicules[7]. Achevés en , les travaux de percement auraient été estimés à 550 millions d'euros[8].

Exploitation

Le tunnel est exploité conjointement par la SFTRF et la SITAF.

Alors que du côté italien, l'État ne prend pas part directement au financement des ouvrages publics mais en laisse le soin à ses sociétés d'État à statut privé, côté français, c'est le contraire.

Bien qu'absent dans le capital de la SFTRF lors de sa création en 1962, l’État français, par l’intermédiaire d’Autoroutes de France (ADF), en a acquis 49 % en 1992, puis en a pris le contrôle en 1998, à hauteur de 84 % à l’occasion d’une recapitalisation rendue indispensable par la situation financière catastrophique de la société due au financement de l’autoroute de la Maurienne.

Laboratoire de recherche

Au milieu du tunnel, est implanté du côté français et depuis 1982, le LSM-LPSC du CNRS, de l'UGA et du CEA qui permet de réaliser, à l'abri du rayonnement cosmique parasite, des mesures de très basse radioactivité pour la recherche scientifique ou l'industrie. Le laboratoire accueille également des expériences recherchant des preuves de l'existence de la matière noire (expériences EDELWEISS) ou des propriétés spécifiques de particules élémentaires comme le neutrino (expériences NEMO).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Trafics annuels

  1. « Trafic 2004 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  2. « Trafic 2005 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  3. « Trafic 2006 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  4. « Trafic 2007 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  5. « Trafic 2008 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  6. « Trafic 2009 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  7. « Trafic 2010 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  8. « Trafic 2011 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 21 janvier 2013
  9. « Trafic 2012 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 15 novembre 2014
  10. « Trafic 2013 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 15 novembre 2014
  11. « Trafic 2014 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 29 novembre 2014
  12. « Trafic 2006-2017 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 5 novembre 2018
  13. « Trafic 2010-2019 tunnel du Fréjus », SFTRF, consulté le 20 décembre 2020

Notes et références

  1. « Trafic 2010-2019 tunnel du Fréjus », STRF, consulté le 20 décembre 2020
  2. « Le tunnel du Fréjus, une étape déterminante dans l'histoire de la traversée des Alpes », sur le site internet de la SFTRF (consulté le ).
  3. Tunnel routier du Fréjus sur Structurae., consulté le 15 novembre 2014.
  4. « Décret du 15 janvier 1974 relatif à la concession du tunnel routier du Fréjus », sur le site internet Légifrance, service public de la diffusion du droit par l’internet (consulté le ).
  5. « La SFTRF : une aventure humaine », sur le site internet de la SFTRF (consulté le ).
  6. « Chiffres clés », sur le site internet de la SFTRF (consulté le )
  7. « Au Sommet franco-italien, le Lyon-Turin est une "priorité absolue" », sur Le site internet de France3-Alpes,
  8. « Le percement de la seconde galerie du tunnel du Fréjus achevé en grande pompe », Anthony Laurent, Le Moniteur, 17 novembre 2014.
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