Tulle gras

Le tulle gras est un pansement imprégné d'une préparation médicale contenant 98 parties de paraffine, une partie de baume du Pérou et une partie d'huile d'olive.

Boites de tulle gras exposées à la Villa Lumière de Lyon.

Il évite que le pansement ne colle à la plaie, et il aide à la reformation des tissus (réépithélialisation).

Histoire

Avant le tulle gras

Il y a longtemps que l'on a constaté qu'une matière huileuse végétale et/ou le miel[1],[2],[3],[4] soulage la douleur intense des brûlures et de certaines blessures.

En Europe, autrefois, selon l'ethnobotaniste François Couplan (2009), des pétales de lys (lys blanc, préalablement macérées dans de l’huile d’olive étaient utilisée pour soigner les brûlures[5].

L'invention d'Auguste Lumière

Auguste Lumière

Collaborateur dans le service du Pr Léon Bérard à l'hôtel Dieu de Lyon, l'ingénieur Auguste Lumière met au point le « tulle gras Lumière » (mélange de paraffine, baume du Pérou, et huile d’olive) au début de la Première Guerre mondiale et soignera une partie des soldats grands brûlés durant ce conflit[6]. D'autres types de tulle gras seront produits, dont par exemple le tulle gras de Solvay[7],[8].

Les laboratoires Lumière ont été vendus aux Laboratoires Sarbach à la fin des années 1960. Plus tard, Sabach fut acquis par le laboratoire Latéma, lui-même acquis ultérieurement par Solvay[9].

Études

Un essai contrôlé randomisé en double aveugle (2006) a concerné l'efficacité d'un pansement au miel, comparé à un tulle gras classique imprégné de paraffine (dans ce cas chez des patients ayant subi une chirurgie de l'ongle avec phénolisation matricielle). In fine les cicatrices étaient comparables, et le temps moyen de cicatrisation étaient de 40,30 jours pour les patients soignés par un pansement au miel contre 39,98 jours pour le groupe ayant utilisé le tulle gras paraffiné.

Les plaies par avulsion partielle ont néanmoins statistiquement guéri environ deux fois plus vite avec du tulle gras de paraffiné (19,62 jours contre 31,76 jours), mais autres différence significative en fin de réépithélialisation[10].

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Noori Al-Waili et Khelod Salom, « Honey for Wound Healing, Ulcers, and Burns; Data Supporting Its Use in Clinical Practice », sur The Scientific World Journal, (ISSN 1537-744X, PMID 21479349, PMCID PMC5720113, DOI 10.1100/tsw.2011.78, consulté le ), p. 766–787
  2. (en) L. Vandamme et A. Heyneman, « Honey in modern wound care: A systematic review », sur Burns, (DOI 10.1016/j.burns.2013.06.014, consulté le ), p. 1514–1525
  3. (en) Peter C. Molan, « The evidence and the rationale for the use of honey as wound dressing », (ISSN 1837-6304, consulté le ), p. 204–220
  4. (en) Jason J. Song et Richard Salcido, « Use of Honey in Wound Care: An Update », Advances in Skin & Wound Care, vol. 24, no 1, , p. 40–44 (ISSN 1527-7941, DOI 10.1097/01.ASW.0000392731.34723.06, lire en ligne, consulté le )
  5. Couplan, François (2009) Le régal végétal : plantes sauvages comestibles ; Editions Ellebore, Voir p77-78/527 pages
  6. Site franceinter.fr, article "Lumière ! Le cinéma inventé", consulté le 24 mai 2021.
  7. Site laruche.cbainfo.fr, page "Le traitement des brûlures – La chronique de Jean-Pascal, infirmier et ambassadeur CBA",consulté le 24 mai 2021.
  8. page "Auguste Lumière, pionnier de la cicatrisation moderne", consulté le 24 mai 2021.
  9. [ http://www.prescrire.org/editoriaux/EDI24049.pdf une évolution du Tulle gras Lumière], revue Prescrire, éditorial
  10. (en) C.D. McIntosh et C.E. Thomson, « Honey dressing versus paraffin tulle gras following toenail surgery », sur Journal of Wound Care, (ISSN 0969-0700, DOI 10.12968/jowc.2006.15.3.26877, consulté le ), p. 133–136
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