Tueur à la chaîne
Un tueur à la chaîne (traduction de l'anglais spree killer) est un assassin qui commet plusieurs meurtres dans un laps de temps très court, généralement quelques heures, voire quelques minutes, sans se soucier de l'identité des victimes, tuant toute personne qu'il rencontre sur son chemin, y compris des membres de sa famille.
La plupart des tueurs à la chaîne agissent par instabilité mentale ou sous influence, ou sont clairement animés d'intentions suicidaires. Leur identité est rapidement connue, ce qui les pousse à terminer leur massacre soit en se suicidant, soit en se préparant à être abattus lors de la confrontation avec la police, ce qu'on qualifie de suicide par police interposée.
Le tueur à la chaîne se distingue du tueur de masse, qui reste généralement attaché à un lieu de crime unique, tuant un grand nombre de personnes en un seul grand événement, et du tueur en série (serial killer en anglais), qui tue une personne à la fois mais sur une plus longue période. Aux États-Unis d'Amérique, on a classé à part les massacres dans les écoles (massacre scolaire), comme sous-catégorie de tuerie à la chaîne, du fait de leur récurrence depuis la fin des années 1990.
Le tueur de masse reconnu comme étant le plus meurtrier est à ce jour le Norvégien Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en trois heures le .
Les listes qui suivent recensent quelques exemples emblématiques et ne sauraient être exhaustives.
Tueurs à la chaîne dans le monde
- Kumatarō Kido et Yagorō Tani, Japon : tuent 11 personnes en dans le village d'Akasaka (rattaché au district de Minamikawachi de la préfecture d'Osaka), avant de se suicider.
- Mutsuo Toi (1917-1938), Japon : auteur du « massacre de Tsuyama » ; le , il tue trente personnes en une heure et demie avec une arme à feu et un sabre, puis se suicide.
- Woo Bum-Kon (1955-1982), Corée : auteur du « massacre d'Uireyeong » ; le , en huit heures, il tue cinquante-sept personnes dans son village à Gyeongsangnam-do avec des grenades et une Carabine M1, puis se suicide le .
- Denis Lortie (1959-), Canada : il planifie l'attentat du 8 mai 1984 contre le Premier ministre du Québec René Lévesque et les députés du Parti québécois à l'Assemblée Nationale du Québec. Du fait de son manque d'organisation et d'un très grand coup de chance impliquant sa visite dans une station de radio[pas clair], il ne réussit à abattre aucun député, mais tue trois personnes et en blesse treize autres, sans lien avec les cibles visées.
- James Huberty, États-Unis : il tue 21 personnes et en blesse 19 dans un restaurant McDonald's à San Diego, le . Le massacre du McDonald's de San Ysidro était considéré comme la tuerie la plus meurtrière aux États-Unis avant que la fusillade du Luby's survienne en 1991[1],[2].
- Patrick Sherrill (en) (1941-1986), États-Unis : lors de la fusillade au bureau de poste d'Edmond (en) dans l'Oklahoma, le , il tue quatorze personnes dont six de ses collègues de la poste avec deux pistolets. Il inspire l'expression « going postal » (quelqu'un qui devient subitement violent et incontrôlable)[3].
- Michael Robert Ryan (1960-1987), Angleterre : auteur du massacre de Hungerford ; le , il tue seize personnes à Hungerford dans le Berkshire et se suicide. Certains tabloïds accusent alors le film Rambo d'avoir inspiré son acte.
- James Edward Pough (en) (1948-1990), États-Unis : les 17 et , il tue onze personnes à Jacksonville en Floride.
- David Malcolm Gray (1956-1990), Nouvelle-Zélande : auteur du massacre d'Aramoana ; les 13 et , il tue treize personnes avec un fusil à Aramoana. Il est abattu par la police.
- Wade Frankum (1958-1991), Australie : auteur du massacre de Strathfield (en) ; le , il tue sept personnes et en blesse six, à Strathfield (en). Il se suicide d'une balle dans la tête.
- Martin Bryant (1967-), Australie : auteur du massacre de Port Arthur ; le , il tue trente-cinq personnes à Port Arthur (Tasmanie) avec deux semi-automatiques ; il est arrêté par la police[5].
- Bulelani Vukwana (en) (1973-2002), Afrique du Sud : le , après une dispute avec sa compagne, il tue onze personnes à Mdantsane (en)[6].
- Xinghua Qiu, Chine : du 14 au , il tue onze personnes à Ankang et à Suizhou. Il a été condamné à mort[7].
- Masahiro Kanagawa (1983-2013), Japon : auteur du massacre de Tsuchiura, le .
- Tomohiro Katō (1983-), Japon : auteur du massacre d'Akihabara ; le , il tue sept personnes et tente de se suicider en projetant sa voiture contre un mur.
- Derrick Bird (?-2010), Angleterre : auteur du massacre de Cumbria (en) ; chauffeur de taxi, le , il abat douze personnes, en blesse onze autres et se suicide.[réf. nécessaire]
- Anders Behring Breivik (1979-), Norvège : le , il tue 8 personnes en faisant exploser une voiture piégée dans le centre-ville d'Oslo, puis en tue 69 autres avec un fusil d'assaut lors d'un rassemblement des jeunes travaillistes norvégiens.
Tueurs à la chaîne en France
- Guy Martel (en) (1944-) : professeur, il tue sept personnes et en blesse cinq autres le en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d'Armor.
- Christian Dornier (1958-) : fermier, il tue quatorze personnes le à Luxiol. Reconnu irresponsable, il n'a pas été jugé et est interné dans un hôpital psychiatrique à Sarreguemines depuis 1991.
- Éric Borel (1979-1995) : élève en lycée technique alors âgé de seize ans, il tue quatorze personnes le , dont son beau-père, sa mère et son frère, à Cuers et à Solliès-Pont, puis se suicide. Il avait sur lui une batte de baseball, une carabine .22 Long Rifle, un marteau et un pistolet. Il vouait une admiration au national-socialisme[8].
- Jean-Pierre Roux-Durrafourt : le , lors de la tuerie de Tours, il tue quatre personnes et en blesse onze autres à Tours. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité.
- Joachim Toro : auteur de la « tuerie de Rivesaltes » ; plombier retraité, il abat trois hommes et blesse deux personnes à Rivesaltes le . Il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle.[réf. nécessaire]
- Karl Rose : auteur de la « tuerie d'Istres » ; le , il abat trois hommes et blesse une femme à Istres. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité dont vingt-deux ans de sûreté.[réf. nécessaire]
Au cinéma
- Natural Born Killers (1994) d'Oliver Stone ;
- Bowling for Columbine (2002) de Michael Moore (documentaire sur la tuerie de Columbine) ;
- Elephant (2003) de Gus Van Sant (film scénarisé inspiré de la tuerie de Columbine) ;
- Rampage (2009) et Assault on Wall Street (2013) d'Uwe Boll.
Notes et références
- Mass Murderers, Alexandria, Virginia, Time-Life Books, , 192 p. (ISBN 978-0-7835-0004-1, lire en ligne)
- Jessica Gresko, « 20 Years later, San Ysidro McDonald's massacre remembered » [archive du ], North County Times, Escondido, CA,
- Voir (en) Going postal sur la Wikipédia anglophone
- Being reprimanded after a quarrel with superiors about giving another soldier the permission to return home, Lt. Tian Ming Jian, 31, armed himself and began shooting, killing five soldiers and officers, including the party boss of the camp, and injured at least ten more, before he fled the military base in Tongxian County. While his fellow soldiers were ordered to change their uniforms, in order not to panic the public when they are searching for the deserter, Tian hijacked a jeep and headed towards Beijing. Arriving at Tiananmen Square at 7:20 am he jumped out, started shooting people at random and riddled a passing bus with bullets. 17 people were killed, one of them Iranian diplomat Yousef Mohammadi Pishknari, and dozens injured on his trail towards Jianguomen, while police desperatly tried to apprehend him. Eventually Lt. Tian was besieged at Yabao Road and heavy police fire forced him to flee into a dead end, where he was killed by a sniper.
- (en) Martin Bryant - Wikipédia anglophone
- (en) Bulelani Vukwana - Wikipédia anglophone
- (en) Shaanxi temple axe murderer gets death - China Daily, 20 octobre 2006
- Dossier : La tuerie de Cuers – AffairesCriminelles.com
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