Trap (musique)

La trap est un courant musical issu du Dirty South, ayant émergé au début des années 2000 dans le sud des États-Unis[1],[2]. Il se caractérise par son contenu lyrique et un son particulier, lié notamment à l'utilisation importante du kick de la boîte à rythme Roland TR-808 (caractérisés par la présence plus importante de Sub-bass), des doubles croches, triolets et autres divisions temporelles plus rapides aux sonorités charleston, des nappes de synthétiseur et des ensembles de cordes virtuelles[3],[4].

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Trap
Origines stylistiques Dirty South, crunk, rap hardcore, hip-hop, miami bass, snap, bounce, hyphy
Origines culturelles Début des années 2000 ; États-Unis
Instruments typiques Séquenceur, boîte à rythmes, synthétiseur, clavier, station audionumérique
Popularité Mondiale, surtout aux États-Unis
Scènes régionales Atlanta

Sous-genres

EDM trap, mumble rap, emo trap, drill, afrotrap

Genres dérivés

Future bass, emo rap, moombahtrap, drill

Genres associés

Footwork, jersey club, miami bass, crunk, dirty south, snap, electro hop, pop-rap, atlanta hip hop (en), cloud rap, aquacrunk, skweee, witch house, wonky

En 2012, un nouveau courant de producteurs et de DJ de renom de musique électronique commençant à intégrer des éléments de trap dans leurs créations. Cela contribue à élargir sa popularité parmi les fans de musique électronique. Un certain nombre de ramifications stylistiques de trap se développent. Durant le second semestre 2012, il connaît une popularité croissante et a une incidence notable sur la musique de danse électronique (dance).

Histoire

Origines

L'appellation « trap » est initialement utilisée pour désigner les lieux où se pratiquaient les trafics de drogue. Les fans et les critiques commencent à qualifier ces rappeurs, dont les textes avaient pour sujet principal le trafic de drogue, de « rappeurs trap »[3]. Dans le magazine Complex, le journaliste David Drake écrit : « Le trap, au début des années 2000, n'était pas un style mais une référence réelle aux lieux de trafic », et le terme est adopté plus tard pour décrire la « musique faite dans ces endroits[5] ».

UGK et Three 6 Mafia sont parmi les premiers[réf. nécessaire] rappeurs à avoir popularisé la musique trap. Les paroles reprennent des thèmes sur la vie dans le ghetto, le trafic de drogue et la lutte pour le succès[4]. Des rappeurs originaires du sud, tels que T.I., Gucci Mane et Young Jeezy ont contribué à élargir la popularité du genre musical et des enregistrements commencent à apparaître sur des mixtapes et les stations de radio locales[2]. En 2003, le trap commence à émerger à la suite du succès d'un certain nombre d'albums et de singles réalisés à ce moment-là. Le second album studio de T.I., Trap Muzik, est un grand succès commercial, avec plus de 2,1 millions d'exemplaires vendus. Le titre phare de l'album, 24's, est sélectionné par EA pour le jeu vidéo Need for Speed: Underground.

En 2005, la musique trap bouscule l'ordre établi des courants musicaux en place avec la sortie du Let's Get It: Thug Motivation 101 de Young Jeezy[1]. L'album se classe numéro deux au Billboard 200, avec 172 000 exemplaires vendus dès sa première semaine de sortie et est plus tard certifié disque de platine par la RIAA pour la vente de plus d'un million d'exemplaires. Parmi les premiers producteurs de trap, on peut citer Drumma Boy, Shawty Redd, Zaytoven et DJ Toomp[5].

Reconnaissance

En 2010, les enregistrements trap se mesurent aux meilleurs des classements hip-hop[2]. Le producteur Lex Luger connaît une énorme popularité et se consacre à produire plus de 260 titres entre 2010 et 2011, dont un certain nombre de titres d'artistes célèbres, tels que B.M.F. (Blowin' Money Fast) et MC Hammer de Rick Ross, H•A•M et See Me Now de Kanye West ou encore le Hard in da Paint de Waka Flocka Flame[2],[3]. La marque de fabrique du son de Luger a depuis été largement adoptée par les producteurs de rap, en essayant de reproduire son succès[3], et il est souvent crédité pour avoir popularisé le son du trap moderne[6].

Depuis 2011, bon nombre de producteurs de trap moderne connaissent la popularité dont particulièrement 808 Mafia, Metro Boomin, Southside, Sonny Digital et Young Chop. Quelques producteurs élargissent leur spectre vers d'autres genres tels que le R&B (Mike WiLL Made It) et la musique électronique (AraabMuzik). En 2012, les titres trap, publiés par des rappeurs comme Chief Keef et Future, engendrent une véritable épidémie[2]. I Don't Like et Love Sosa de Keef obtiennent plus de 30 millions de vues sur YouTube. I Don't Like inspire Kanye West qui crée un remix de la chanson, l'incluant dans la compilation Cruel Summer, de son label GOOD Music. Stelios Phili de GQ baptise la musique trap, le « son du hip-hop 2012 »[1].

Lady Gaga enregistre un titre d'inspiration trap intitulé Jewels 'n Drugs sur son album de 2013, Artpop, faisant appel aux rappeurs T.I., Too $hort et Twista. Le mélange entre pop et trap est accueillie de façon mitigée par la presse spécialisée[7],[8]. En , la chanteuse pop américaine Katy Perry publie une chanson intitulée Dark Horse en collaborant avec le rappeur Juicy J, dans son album Prism, qui distille des saveurs trap[9],[10]. En 2018, les deux chanteurs colombiens Shakira et Maluma sortent un titre en commun intitulé Trap. Ce dernier a déjà sorti un single 4 Babies en 2017 sur son album F.A.M.E.

Mutations électroniques

En 2012, de nouveaux styles et évolutions de la musique électronique intégrant des éléments de musique trap, comme l'« acid trap », le « trap-ah-ton » et le « trapstep » commencent à amplifier sa popularité[11]. La plupart de ces déclinaisons combinent les schéma rythmiques trap avec les synthétiseurs de l'EDM [3], pour créer des « rythmes brouillons et agressifs [...] et [...] de sombres mélodies »[11]. Des compositeurs électroniques, tels que Diplo, TNGHT (le duo formé de Hudson Mohawke et Lunice), Baauer, DJ Snake, Flosstradamus, Hucci, RL Grime et Yellow Claw sont des acteurs majeurs de la popularité de ces évolutions de la musique trap, captant l’intérêt des fans de musique électronique[12].

Dans la seconde moitié de 2012, ces nouvelles ramifications du trap développent leur popularité telle une épidémie et influencent considérablement l'EDM[12]. La musique, initialement baptisée simplement « trap » par les producteurs et les fans, a conduit à ce que l'appellation « trap » s'adresse à la fois aux mondes des rappeurs et des producteurs électroniques et a mené à la confusion entre les adeptes de chaque genre. Au lieu de se référer à un seul genre, le terme « trap » est utilisé pour décrire deux genres distincts du rap et de la dance[5]. La nouvelle vague du genre est qualifiée par certains d'« EDM trap »[11],[12],[13], pour la distinguer du rap proprement dit, et comparé au dubstep en raison de sa soudaine popularité[4]. L'évolution de l'EDM trap subit les influences structurelles et stylistiques du dubstep, d'après Rebecca Haithcoat du LA Weekly : « Vous pourriez carrément l'appeler la prochaine phase du dubstep. Ça se joue façon « prêt-à-porter » pour club à 140 bpm tout en conservant les drops délirants du dubstep » et cela ne cesse de gagner en popularité[14].

En 2013, une vidéo de fan du Harlem Shake de Baauer devient un mème, propulsant le titre à la première place du Billboard Hot 100[15]. Cinq producteurs EDM Trap réputés l'interprètent en 2013 lors de l'Ultra Music Festival, à savoir Carnage, ƱZ, DJ Craze, Baauer et Flosstradamus[11]. En 2013, le festival Tomorrowland présente une scène trap.

Au milieu des années 2010, un nouveau sous-genres de la scène hardstyle lié au trap fait son apparition. Les producteurs évoquent le style « trapstyle »[16] avec des morceaux reprenant des éléments trap dans la musique hard dance. DJ Coone l'évoque dans son remix du morceau Techno de Yellow Claw, Diplo et LNY TNZ.

Filmographie

Notes et références

  1. (en) Stelios Phili, « Fighting Weight: From the Trap to the Treadmill », GQ (consulté le ).
  2. (en) « The trap phenomenon explained », DJ Mag (consulté le ).
  3. (en) Miles Raymer, « Who owns trap? », Chicago Reader (consulté le ).
  4. (en) Joseph Patterson, « Trap Music: The Definitive Guide », Topman. Sabotage Times, (consulté le ).
  5. David Drake, « The Commodification of Southern Rap's Drug-Fueled Subgenre », Complex (consulté le ).
  6. « La Trap Music récupérée dans le mainstream », sur YARD, (consulté le )
  7. (en) « Lady Gaga Artpop », Slant Magazine (consulté le ).
  8. (en) « Lady Gaga ARTPOP review: What's the verdict? », Digital Spy (consulté le ).
  9. (en) Jason Lipshutz, « Katy Perry's Prism Album Preview: 10 Things You Need To Know », Billboard, Prometheus Global Media, (consulté le ).
  10. (en) « Listen: Katy Perry goes trap with Juicy J on Dark Horse », Consequence of Sound, (consulté le ).
  11. Kat Bein, « Top Five Trap Stars at Ultra Music Festival 2013 », Miami New Times (consulté le ).
  12. (en) « What is Trap Music? Trap Music Explained », Run The Trap (consulté le ).
  13. (en) Daniel Isenberg, « The Top 10 EDM Trap Tunes So Far », Complex (consulté le ).
  14. (en) « What the hell is Trap music (And why is Dubstep involved) », sur LA Weekly
  15. David Wagner, « The Harlem Shake Meme Is Dead », The Atlantic Wire, The Atlantic Monthly Group, (consulté le ).
  16. (en) « Trapstyle Duo Trapzillas Are Not Bullshitting Benjamin Leatherman », sur phoenixnewtimes.com, (consulté le ).

Liens externes

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