Toile de Jouy
De nos jours, la toile de Jouy est une étoffe de coton dite indienne[1] sur laquelle sont représentés des personnages avec décors ou des paysages.
Pour les articles homonymes, voir Jouy.
Les dessins sont le plus souvent monochromes, rouges ou violets (aubergine) sur fond écru ou bistre mais peuvent se décliner dans d'autres coloris, rose, bleu clair ou marine, vert clair ou foncé voire beige ou gris. Parfois, les couleurs sont inversées, c'est-à-dire qu'on peut avoir des dessins de teinte écrue ou bistre sur des fonds colorés.
Historique
À l'origine, ce type de toile fut créé dans les ateliers de la manufacture fondée en 1760 par Christophe-Philippe Oberkampf dans la commune de Jouy-en-Josas (actuellement dans les Yvelines en France). L'emplacement fut choisi en raison de la présence de la Bièvre et de ses qualités chimiques propices au lavage des toiles. Cette manufacture devint rapidement l'une des plus importantes indienneries du XVIIIe siècle et a laissé son nom dans l'histoire de l'art décoratif.
C'est surtout la variété de ses motifs imprimés qui fait sa renommée, et ce grâce à des artistes, des peintres reconnus, comme Jean-Baptiste Huet.
Ce que l'on appelle aujourd'hui toile de Jouy n'est en fait qu'une petite partie des productions de la manufacture. Oberkampf produisait également des tissus polychromes dont les décors, témoins des goûts du temps, étaient somptueux.
Le terme de toile de Jouy n'est pas la marque déposée d'un produit uniquement fabriqué à Jouy-en-Josas. Même du temps d'Oberkampf, d'autres manufactures, comme celles de Mulhouse, produisirent des tissus identiques et le terme est devenu en quelque sorte un nom générique.
La technique utilisée pour l'impression était, dans un premier temps, l'application sur les toiles de coton pré-traitées de planches de bois gravées et enduites de teinture. Dix ans plus tard, en 1770, les planches de bois furent remplacées par des plaques de cuivre flexibles, ce qui a permis de les disposer sur des tambours cylindriques et ainsi d'augmenter la production en la mécanisant. La fabrication de cylindres en cuivre pour impression de toiles "de Jouy" fut l’activité de la fonderie "Thiébaut et Fils" pour laquelle une mention honorable sera obtenue en 1823[2].
Les toiles étaient étendues dans les prairies autour de la manufacture, plusieurs fois selon l'avancement de la production, après le lavage des toiles dans la Bièvre, puis après l'application des produits de fixation, enfin après la teinture.
Anecdote
Le nom de Toile de Jouy a été donné à une variété d'iris aux pétales rose saumoné, aux sépales crème, à large bordure mauve et barbe rouge prolongé d'un éperon.
Galerie
- Imprimé floral (1770–75) ‒ Metropolitan Museum of Art.
- Les Travaux de la Manufacture ‒ Metropolitan Museum of Art (1783).
- Textile imprimé, XVIIIe siècle ‒ Metropolitan Museum of Art.
- Textile imprimé, fin du XVIIIe siècle ‒ Metropolitan Museum of Art.
- Le Lion amoureux ou Léda, conçu par Jean-Baptiste Huet pour Oberkampf à Jouy-en-Josas (France) vers 1809, coton tigré imprimé au rouleau ‒ Musée royal de l'Ontario.
- Scènes romaines, XIXe siècle ‒ Metropolitan Museum of Art.
Notes et références
- Une indienne est une étoffe de coton peinte ou imprimée, initialement fabriquée en Inde, puis copiée par les manufacturiers européens
- C. B. Metman, La petite sculpture d'édition au XIXe siècle, Ecole du Louvre.(thèse prpour le diplôme),
Annexes
Bibliographie
- Mélanie Riffel/Sophie Rouart, La toile de Jouy, Citadelles & Mazenod, Paris, 2003, (ISBN 2-85088-191-0) ;
- Aziza Gril-Mariotte, Les toiles de Jouy: Histoire d'un art décoratif, 1760-1821, Presses universitaires de Rennes, 2015.
Articles connexes
Liens externes
- Site du Musée de la toile de Jouy
- Iris.bulbeuses.org : Au pays de la toile de Jouy
- Portail des sites spécialisés Toiles de Jouy
- Portail de l’ameublement
- Portail du textile