Timbres de France 1854
Cet article recense les timbres de France émis en 1854 par l'administration des Postes.
Aucun nouveau timbre n'est émis jusqu'en novembre 1859.
Légende
Pour chaque timbre, le texte rapporte les informations suivantes :
- date d'émission, valeur faciale et description,
- formes de vente,
- artistes concepteurs et genèse du projet,
- manifestation premier jour,
- date de retrait, tirage et chiffres de vente,
ainsi que les informations utiles pour une émission donnée.
Généralités
Les trois timbres émis en 1854 sont au type Louis-Napoléon Bonaparte légendée « EMPIRE FRANC » pour Empire français, en usage depuis 1853 ; le profil de l'empereur est utilisée depuis 1852.
La valeur faciale est libellée en centimes (c.). Le seul timbre d'un franc, émis le septembre 1853, est retiré de la vente en . Sa couleur est reportée sur le 80 c. émis le , plus adapté aux tarifs postaux de l'époque.
Tarifs
Voici les tarifs qui pouvaient être réalisés avec un seul timbre émis en 1854, d'après les nouveaux tarifs de bureau à bureau en France du . Les tarifs à l'intérieur d'une même ville ou d'un même arrondissement postal restent inchangés depuis 1849 pour le cas général, et 1853 lorsque le courrier circulant dans Paris est désormais taxé au même prix que les autres villes.
Tarifs intérieurs :
- 5 c. : imprimés selon leur poids
- 20 c. : lettre jusqu'à 7,5 grammes vers le reste du pays
- 80 c. : lettre de 15 à 100 grammes inclus vers le reste du pays
Juillet
Baisse des tarifs postaux
Le 1er juillet, les tarifs pour l'expédition d'une lettre affranchie par un timbre vers un bureau partout en France sont baissés, l'expérience de la Loi de mai 1853, spécifique à Paris, est généralisée à toute la France dans son principe. Par contre, la lettre non affranchie (en « port dû » par le destinataire) reste taxée selon l'ancien tarif.
Tarifs de Bureau à Bureau :
Échelon de poids | Ancien tarif du | Tarif du (P.P.) | Date d'émission du timbre correspondant |
---|---|---|---|
1er : jusqu'à 7,5 g | 25 c. | 20 c. | |
2e : de 7,5 à 15 g | 50 c. | 40 c. | |
3e : de 15 à 100 g | 1 F. | 80 c. | |
par tranche de 100 g au-delà | 1 F. | 80 c. | |
Les maisons de commerce optent massivement pour le timbre-poste en constatant l'économie et elles incitent leurs clients à affranchir également le courrier[1]. Ces tarifs restent valables jusqu'au , date à laquelle sont augmentés les poids autorisés des deux premiers échelons (Ce qui est aussi un gain pour les usagers des timbres-poste).
Napoléon III, 20 centimes bleu (type I)
Le 1er juillet, est émis un timbre non dentelé de 20 centimes de couleur bleu représentant l'empereur Napoléon III et légendé « EMPIRE FRANC ». Il remplace le 25 centimes bleu émis en septembre 1852 pour l'affranchissement de la lettre jusqu'à 7,5 grammes.
Le type Napoléon III « Empire » est dessiné et gravé par Jacques-Jean Barre. Le timbre est imprimé en typographie en feuille de trois cents exemplaires.
Ce timbre est fort utilisé puisque, désormais, le port payé par l'expéditeur coûte moins cher que le port dû par le destinataire. Il connaît de nombreux tirages avec des nuances de couleurs (bleu laiteux en début de tirage, bleu roi, bleu noir, bleu ciel, etc.) et des papiers d'épaisseur et de couleur différentes (blanc, crème, gris, vert, azuré, rosé, etc.).
Il est employé jusqu'à son épuisement et son remplacement par un 20 centimes bleu presque identique au type 2[2] qui apparaît en septembre 1860 ; les deux types issus de deux matrices différentes se distinguent par les traits de deux cheveux en haut du front et à gauche de l'oreille.
En tout (les 2 types confondus), ce sont environ 1,246 milliard de timbres à 20 centimes bleu non dentelés qui ont été imprimés, c'est l'un des timbres de France qui a eu le plus gros tirage et le plus gros chiffre de timbres vendus. Faute de décompte par l'administration entre les deux types, le tirage du 20 centime type 1 est estimé à 925 555 800 timbres-poste, d'après les décomptes journaliers de l'imprimerie.
Le 20 centimes bleu Empire est un sujet de collection en soi[3]. Les variétés de case ou d'impression, les nuances de couleurs, les papiers, les usages et les oblitérations, sont si nombreux que le sujet n'est toujours pas épuisé après 150 ans d'études.
Novembre
Napoléon III, 5 centimes vert
Le , est émis un timbre non dentelé de 5 centimes de couleur verte sur papier vert pâle (vert clair à vert bleuté) représentant l'empereur Napoléon III et légendé « EMPIRE FRANC ». Il permet désormais l'affranchissement d'imprimés d'un certain poids, qui peuvent donc être déposés dans une boîte aux lettres[4].
Le type Napoléon III « Empire » est dessiné et gravé par Jacques-Jean Barre. Le timbre est imprimé en typographie en feuille de trois cents exemplaires.
Plus de 74 millions de timbres ont été tirés, en 13 tirages entre et . Ce timbre présente des variations de couleur importantes, de vert franc à vert foncé en début d'émission, il passe par un vert dit "lumière" en 1860, puis à un vert jaune sur vert clair en . Car, sous l'éclairage à la bougie, ou au pétrole des bureaux de poste, sa couleur se confond avec le bleu des 20 centimes[5].
Le 5 centimes vert est remplacé en par un 5 centimes vert-jaune dentelé, sans interruption en fait des tirages ni modification des planches d'impression, la dentelure n'étant qu'une opération supplémentaire après impression et pas une nouvelle conception de figurines postales.
Décembre
Napoléon III, 80 centimes rose foncé, dit « carmin »
Le , est la première date connue d'utilisation d'un timbre non dentelé de 80 centimes de couleur carmin représentant l'empereur Napoléon III et légendé « EMPIRE FRANC ». Il remplace le 1 franc carmin émis en septembre 1853 à la suite de la baisse des tarifs de bureau à bureau en France, le .
Le type Napoléon III « Empire » est dessiné et gravé par Jacques-Jean Barre. Le timbre est imprimé en typographie en feuille de trois cents exemplaires disposé en deux panneaux de 150 timbres.
Environ 9,9 millions de timbres sont imprimés avec plusieurs nuances de carmin, jusqu'à un changement officiel en novembre 1859 et l'émission d'un 80 centimes rose.
Les premiers timbres imprimés sont de la même couleur que ceux du 1 franc qu'ils remplacent. Par la suite la couleur présentera des variations importantes du carmin foncé (1854) au carmin clair, carmin vif (1856), vermilloné, carmin cerise, et des teintes difficiles parfois à distinguer des timbres imprimés en rose à partir de 1859, carmin terne (1858) et carmin rose (1859). le papier présente aussi des variations de teinte (dans la masse, donc visible au dos d'un timbre sans gomme) blanc carminé, blanc, crème, et paille.
Le panneau de droite de la planche d'impression présente un tête bêche à la case 150, connu seulement à un exemplaire en paire sur une lettre à destination de Lima au Pérou.
Cette valeur fera l'objet d'un retirage dans la couleur en 1862, et d'un tirage spécial très soigné en 1855 dit des « Arts et Métiers ».
Voir aussi
Liens externes
Pour plus de détails sur les tarifs postaux :
- Tarifs de 1848 à 1916: https://bourgouin-jl.fr/Site%20tarifs%20postaux.htm
- Recherche à partir de la valeur de l'affranchissement (tarifs de 1849 à 2006) : http://www.tarifs-postaux.net/index.htm#sommaire
Notes et références
- Jean-François Brun (dir.), Le patrimoine du timbre-poste français, éd. Flohic, 1998, page 61.
- Les types I et II des timbres de la série "Empire" ont été décrits par Paul Dillemann, membre (décédé) de l'Académie de Philatélie
- Lire, entre autres, le "Dossier du Collectionneur, Catalogue des Timbres-Poste, tome 1, année 1995, pp. XXXI à XXXVIII, éd. Yvert et Tellier, août 1994
- Reproduction d'un « Journal expédié au tarif des imprimés par un particulier » [en 1862], dans Jean-François Brun (dir.), Le patrimoine du timbre-poste français, éd. Flohic, 1998, page 62.
- « EMPIRE, 5 c », dans Jean-François Brun (dir.), Le patrimoine du timbre-poste français, éd. Flohic, 1998, page 62. et aussi Catalogue fédéral Marianne, par J.F. Brun, R. Franchon et J. Storch, réédition 1999, éditions Timbropresse SA
Bibliographie
- Docteur Jacques Fromaigeat, Histoire des timbres-poste de l'Empire, Vol I (1965), aux éditions du Bulletin Philatélique du Midi, puis Vol II (1967), III (1969) et IV (1972), aux éditions du Monde des philatélistes dans la série « Études ».
- Docteur R. Joany, Nomenclature des timbres-poste de France, tomes 1 (tarifs postaux) et 2 (période 1849-1876), éditions du Bulletin Philatélique du Midi, Montpellier, 1966.
- P.-J. Barat et A. Suarnet, Le Nouveau « Bleus de France », période 1849-1876, sans éditeur, 1975, 356 pages.
- Catalogue spécialisé des timbres de France, tome 1, (période 1849-1900), éditions Yvert et Tellier, Amiens, 1975, 352 pages (2e version très complète de ce catalogue spécialisé).
- J. Storck, J.-F. Brun et R. Françon, Catalogue fédéral des Timbres de France « Marianne », édition 1984-1985 ; et les actualisations publiées dans la revue Philatélie française. (Une nouvelle édition, avec seulement la période 1849-1900, a été publiée par Timbropresse en 1999, (ISBN 2-908101-08-4).
- Collectif, Quand les Classiques de France nous sont contés ..., revue Timbroscopie, numéro hors série (HS n°1), 1re partie, 3e trimestre 1989, et 2e partie (HS n°4), 3e trimestre 1999. (Ces deux ouvrages sont des reprises (avec des compléments) des articles sur le thème de Classiques parus dans la revue mensuelle).
- Sous la direction de Jean-François Brun, Le Patrimoine du timbre-poste français, tome 1, Flohic éditions, , (ISBN 2-84234-035-3).
- Pascal Behr, Jean-François Brun et Michèle Chauvet, Timbres de France, « Le Spécialisé », volume 1, éditions Yvert et Tellier, Amiens, 2000, (ISBN 2-86814-097-1) (3e version de ce catalogue spécialisé, qui fait une très large place aux illustrations en couleur).
- Catalogue de cotations des timbres de France, éditions Dallay, 2007-2008.
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