Theda Bara
Theda Bara, de son vrai nom Theodosia Burr Goodman, est une actrice américaine du cinéma muet, née le à Cincinnati, dans l'Ohio, et morte le d'un cancer abdominal à Los Angeles, en Californie (États-Unis). Elle fut l'une des actrices les plus populaires de son temps et l'un des premiers sex-symbol de l'écran. Son répertoire de femme fatale lui valut le surnom de Vamp (mot provenant de vampire), qui deviendra bientôt un terme populaire pour désigner une femme prédatrice sexuelle. Son nom de scène fut rapidement connu comme étant l'anagramme d'Arab Death, bien que ce pseudonyme soit en réalité inspiré du nom patronymique de sa mère, Barranger. Theda Bara est également considérée comme le premier archétype gothique, bien avant Vampira.
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Nom de naissance | Theodosia Burr Goodman |
---|---|
Naissance |
Cincinnati, Ohio, États-Unis |
Nationalité | Américaine |
Décès |
Los Angeles, États-Unis |
Profession | Actrice |
Films notables |
Under Two Flags (en) Cléopâtre The Unchastened Woman |
Biographie
Elle est la fille d'un tailleur juif né en Pologne, Bernard Goodman (1853-1936) et de sa femme Pauline Louise de Copett (1861-1957), née en Suisse et juive également. Le couple aura deux autres enfants, Marque (1888–1954) et Lori Bara (née Esther : 1897–1965) qui deviendra à son tour actrice.
Elle s'intéresse très jeune au théâtre, et dès que ses études à la Walnut Hills High School (1903) sont achevées, elle teint ses cheveux blonds en noir, et se lance à la poursuite de son rêve. Elle arrive à New York en 1908. Elle décrochera cette même année un rôle à Broadway dans The Devil.
Carrière
Elle décroche son premier rôle au cinéma en 1914 dans le film The Stain, sous le nom de Theodosia Goodman. Ce rôle, bien que très mineur, lui ouvre les portes de l'empire cinématographique naissant, et lui permet d'obtenir l'année suivante le rôle principal du « vampire » dans A fool there was. Les profits de ce film furent si importants qu'ils permirent à William Fox, le réalisateur du film, de fonder la Fox Film Corporation, alors que les succès suivant aidèrent à assoir la renommée du studio. Ce jour naquirent la vamp, et le personnage de Theda Bara.
Son studio mit en œuvre une importante campagne autour de son image. Elle était réputée posséder des pouvoirs surnaturels, était toujours parée de voiles et de nombreux bijoux et se faisait volontiers photographier avec des crânes et des serpents. La Fox lui louera même une suite dans un hôtel particulier dont l'intérieur, créé pour recevoir la presse, ressemblait à une chambre de sultane. Le public est fasciné et à chacun de ses films le succès est au rendez-vous.
Elle tourne par la suite d'autres films pour les studios Fox Film Corporation, six films pour l'année 1915 dont The Kreutzer Sonata et Carmen, huit films l'année suivante, tous très rentables. L'année 1917 est celle de son plus grand succès, Cléopâtre, rapidement suivi par The Rose of Blood. En 1918 elle écrit le script et se réserve le rôle de la prêtresse de The soul of Buddha. Alors au sommet de sa gloire, Theda recevait 4 000 $ par semaine de tournage, et n'était dépassée en popularité que par des acteurs tels Charlie Chaplin ou Mary Pickford.
En 1919 après sept films dont le dernier est The Lure of Ambition, elle ne renouvelle pas son contrat avec la Fox, son rôle de Vamp devenant pesant, mais elle ne retrouve jamais le succès malgré quelques tentatives dont la dernière est Madame Mystery en 1926, qui est une parodie de son personnage. Un film biographique est envisagé dans les années cinquante, mais rien de concret n'est produit.
Lors de l'incendie de son studio, une grande partie de ses films sont détruits. Il n'en reste aujourd'hui que six copies complètes, sur plus d'une quarantaine.
Sex-symbol
Theda Bara est souvent citée comme le premier sex-symbol[1] de l'époque, apparaissant dans de nombreux films avec des costumes transparents qui laissent peu de place à l'imagination[2]. Ce genre de costumes sera banni des films hollywoodiens après l'arrivée du Code Hays en 1930 qui sera renforcé en 1934. Personnage entièrement créé par son studio, Theda Bara était présentée comme étant née au Caire d'une actrice française, Theda de Coppet, et d'un sculpteur italien, Guesippi [sic] Bara. Elle était encouragée à parler d'occultisme et de mysticisme, et fut surnommée Le Serpent du Nil. Indépendamment de cette image de femme fatale, Bara était décrite par ses proches comme douce et vertueuse. À son grand désarroi elle ne réussit jamais à se détacher de cette image de Vamp et toutes les tentatives pour élargir ses rôles se soldèrent par des échecs.
Un producteur déçu, après avoir rencontré une Theda Bara vieillissante, déclare : « Vous leur enlevez le regard charbonneux, la laque sur les lèvres et la provocation, que reste-t-il d'un sex-symbol ? Juste de la peau »[3].
Mariage et retraite
Elle se maria en 1921 au réalisateur Charles Brabin, et resta avec lui jusqu'à son décès. Elle voulut par la suite retourner sur scène, mais son époux s'opposa à une nouvelle carrière. Ils n'ont pas eu d'enfants.
Elle passa le reste de sa vie entre New York et Los Angeles, avant de décéder d'un cancer de l'estomac, en 1955.
Filmographie
- 1914 : The Stain de Frank Powell
- 1915 : Siren of Hell de Raoul Walsh
- 1915 : Embrasse-moi, idiot (A Fool There Was) de Frank Powell
- 1915 : La Sonate à Kreutzer (The Kreutzer Sonata) de Herbert Brenon
- 1915 : Le Cas Clemenceau (The Clemenceau Case) de Herbert Brenon
- 1915 : La Fille du diable (The Devil's Daughter) de Frank Powell
- 1915 : Les Deux Orphelines (The Two Orphans) de Herbert Brenon
- 1915 : Lady Audley's Secret de Marshall Farnum
- 1915 : Le Péché (Sin) de Herbert Brenon
- 1915 : Carmen de Raoul Walsh
- 1915 : The Galley Slave de J. Gordon Edwards
- 1915 : Destruction de Will S. Davis
- 1916 : The Serpent de Raoul Walsh
- 1916 : Gold and the Woman de James Vincent
- 1916 : The Eternal Sappho de Bertram Bracken
- 1916 : East Lynne de Bertram Bracken
- 1916 : Under Two Flags (en) de J. Gordon Edwards
- 1916 : Sa double vie (Her Double Life) de J. Gordon Edwards
- 1916 : Roméo & Juliette (Romeo and Juliet) de J. Gordon Edwards
- 1916 : La Renarde (The Vixen) de J. Gordon Edwards
- 1917 : The Rose of Blood de J. Gordon Edwards
- 1917 : The Darling of Paris de J. Gordon Edwards
- 1917 : The Tiger Woman de George Bellamy et J. Gordon Edwards
- 1917 : Her Greatest Love de J. Gordon Edwards
- 1917 : Heart and Soul de J. Gordon Edwards
- 1917 : Camille de J. Gordon Edwards
- 1917 : Cléopâtre (Cleopatra) de J. Gordon Edwards
- 1917 : Madame du Barry de J. Gordon Edwards
- 1918 : When a Woman Sins de J. Gordon Edwards
- 1918 : Under the Yoke de J. Gordon Edwards
- 1918 : The She Devil de J. Gordon Edwards
- 1918 : The Forbidden Path de J. Gordon Edwards
- 1918 : The Soul of Buddha de J. Gordon Edwards
- 1918 : Salomé (Salome) de J. Gordon Edwards
- 1919 : The Siren's Song de J. Gordon Edwards
- 1919 : The Lure of Ambition d'Edmund Lawrence
- 1919 : The Light de J. Gordon Edwards
- 1919 : When Men Desire de J. Gordon Edwards
- 1919 : A Woman There Was de J. Gordon Edwards
- 1919 : Kathleen Mavourneen de Charles Brabin
- 1919 : La Belle Russe de Charles Brabin
- 1921 : The Prince of Silence
- 1925 : The Unchastened Woman de James Young
- 1926 : Madame Mystery de Richard Wallace et Stan Laurel
Notes et références
- Classic Images - Vol. 250 - April 1996 Issue
- Theda Bara Photo Gallery - Bombshells.Com
- Clélia Cohen, « Trop belle pour toi », Vanity Fair n°45, avril 2017, pages 128-135.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) Internet Movie Database
- (en) « Theda Bara », sur Find a Grave
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