Théâtre romain des Câteliers
Le théâtre gallo-romain des Câteliers est un édifice de spectacle antique situé à l'écart de l'ancienne ville d’Andeliacum, aujourd'hui Les Andelys, dans le département de l'Eure, en France. Il est classé au titre des monuments historiques depuis 1928.
Théâtre romain des Câteliers | |
Localisation | |
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Pays | France |
Lieu | Noyers-sur-Andelys |
Type | théâtre romain |
Protection | Classé MH (1928) |
Coordonnées | 49° 15′ 25″ nord, 1° 24′ 33″ est |
Histoire | |
Époque | Ier siècle |
Historique d'une découverte
Avant le XXe siècle, Brossard de Ruville parvient à aligner seulement quelques mots sur le mont de Noyers [1].On en retient qu'un fragment d'inscription en marbre blanc aura été porté au musée d'Évreux.
Le théâtre est au sens propre découvert par Léon Coutil en 1927. Enfant du pays, Léon Coutil est aussi l'inventeur du théâtre antique de Pîtres. Il en arrive à s'intéresser au site du lieu-dit des Câteliers [2], sur les hauteurs des Andelys, au hameau de Noyers.
Il découvre d'abord une villa agraria[3] (la Marguerite) à quelques mètres.
Rapidement fouillé, le site est classé sur la liste des monuments historiques dès 1928[4].
Description
Dans l'état actuel des fouilles[5], reprises seulement en 1955-1960, on reste toujours dans l'attente d'une publication de qualité à propos d'un site pourtant rare dans l'Eure, aucun document d'illustration n'étant par ailleurs accessible au grand public. Seul un plan établi dans les années 1920 est accessible[6].
Le propos se borne donc à la teneur des écrits publiés jusqu'à présent[3] par Léon Coutil. Ceux-ci nous indiquent les éléments suivants.
La construction du théâtre peut être datée du Ier siècle. Situé à 370 mètres au sud de la villa, le théâtre occupe le début de la déclivité faisant face aux vallées du Gambon et du ruisseau de Paix, mesurant chacune 7 km.
Par ses dimensions, ce théâtre est l'un des plus grands de la Gaule après celui d'Autun. La longueur combinée de son double mur périmétral rectiligne est de 120 m. Son mur de scène n'est pas à angle plat, mais accuse un léger angle vers l'intérieur de la cavea. Un des angles formant la jonction entre mur périmétral curviligne et mur périmétral rectiligne est a été retrouvé sous un bosquet. Les murs périmétraux font environ 2m d'épaisseur. Le mur de précinction de l'orchestre n'a pas été retrouvé, ni celui de séparation des gradins; Léon Coutil fait cependant figurer un tracé hypothétique pour les précinctions dans son plan d'origine.
Le mur périmétral rectiligne, au sud, n'est pas conservé dans son intégralité. Il est rythmé, sur la façade extérieure, par une série de contreforts en pierres maçonnées de 2,50 m de côté, conservés sur 2,50 m de hauteur, dont 6 sont conservés dans la partie occidentale, et 3 dans la partie orientale. Le mur périmétral curviligne dispose lui aussi de contreforts moins puissants, 3 sont conservés à l'ouest, et 3 à l'est.
Le mur de scène est conservé en deux endroits : à l'ouest, 35,50 m de mur, à l'est, 15,50 m. Le mur de cavea est conservé de chaque côté sur un tronçon d'environ 20 m de long.
La partie centrale de ce mur sur laquelle devait s'appuyer la scène a été retrouvée à 2 m et 2,50 m de profondeur. Le vomitorium central a été transformé par l'âge en ravine.
État de 2006
La forme du théâtre est fossilisée sous une épaisse couverture végétale dense et irrégulière. Les sondages ne sont pas remblayés et une partie des murs reste visible en 2006 (date relevée suivant l'ouvrage de Guy San-Juan et Florence Delacampagne)[7],[8].
Le site à l'hiver 2017-2018
Le théâtre fossilé … douze ans après | ||||||||||
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Notes et références
- Brossard de Ruville, Histoire de la ville des Andelis et de ses dépendances, Volume 1, Delcroix, Les Andelys, 1863 - court passage p. 312-313.
- Orthographe retenue suivant la cartographie IGN.
- Bulletin de la Société préhistorique de France, 22 mars 1928.
- « Théâtre antique », notice no PA00099310, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Fouilles et découvertes archéologiques Michel Le Pesant M. de Boüard - Annales de Normandie - Année 1956 - Volume 6 - Numéro 3 pp. 349-354
- L. Coutil, Les ruines romaines de Noyers-sur-Andelys, Recueil de la société d'agriculture, sciences, arts et belles lettres du département de l'Eure 1926-27, p. 361-368
- La mise en valeur du patrimoine monumental antique en Normandie SAN JUAN Guy, DELACAMPAGNE Florence Publication Univ Rouen Havre, 1 sept. 2010 - 142 pages).
- Aspects de l'architecture monumentale antique, un itinéraire caché - 2005 n°2.