Teurthéville-Bocage
Teurthéville-Bocage est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 590 habitants[Note 1] (les Teurthévillais).
Teurthéville-Bocage | |
L'église Sainte-Trinité. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Joanna Antoine 2020-2026 |
Code postal | 50630 |
Code commune | 50593 |
Démographie | |
Gentilé | Teurthévillais |
Population municipale |
590 hab. (2018 ) |
Densité | 27 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 35′ 31″ nord, 1° 23′ 46″ ouest |
Altitude | Min. 32 m Max. 116 m |
Superficie | 21,47 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est traversée par la Saire.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[9] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 17 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,7 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Teurthéville-Bocage est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[16],[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (56,4 %), terres arables (24,2 %), zones agricoles hétérogènes (11,3 %), forêts (8,2 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Torquetevilla entre 1180 et 1182, Tourqueteuville en 1299, Turquetheuville en 1515[23], Teurteville par abréviation en 1640, Theurqueteville fin du XVIIIe siècle[23], Teurthéville depuis 1790.
La forme Tor- resta usitée jusqu'au début du XVIIe siècle, et disparaîtra lentement pour la forme actuelle Teur-. Ce toponyme vient probablement du nom normand Turquetil ou Thorketill, du norrois Thorketil, basé sur Thor (dieu du tonnerre dans la mythologie nordique) et ketil (« chaudron » (sacrificiel)[24],[25].
Appellatif roman ville, « domaine rural ») au Xe siècle, soit : le « domaine de Thorketill ».
C'est aussi depuis la Révolution que le mot bocage lui fut ajouté en raison du paysage et pour la distinguer de la commune de Teurthéville-Hague. Teurthéville est encore appelé dans le pays, en langue normande : Tourtaville. Turqueville et Torqueville contiennent la forme abrégée du nom de personne norrois : Torkell.
L'ancien prénom norrois Thorketill se perpétue dans les patronymes normands Turquetil (surtout Cotentin), Turquetille (pays de Caux), Turquety, Teurquetil, Teurquety (pays de Caux) et Truptil (pays de Caux).
Histoire
Durant les guerres de religion, après un siège de plusieurs mois les Ligueurs prennent le château. En , des huguenots tendent une embuscade à un détachement de catholiques. Ce lieu est désormais connu sous le nom de le Piège.
En 1818, l'ancienne commune de Sainte-Croix-Bocage est rattachée à Teurthéville. Il ne reste aucun vestige de son église ni de son cimetière. Le seul vestige est une cloche, la cloche de Turketeville, déposée à l'Hôtel de ville de Valognes, sur laquelle est gravée « 1772, M. Cantel de Turketeville in siluis patronus et pastor », avec en dessous le blason de la famille Cantel, « de gueules à trois croisettes d'argent, au chef de même chargé de trois mouchetures de sable[26] ».
Selon Claude Pithois, il a existé à Teurthéville un prieuré, sous le nom de prieuré de Barnavast, dont il subsiste la chapelle désaffectée du XIIIe siècle, dont la dernière cloche fut fondue en 1722[27].
Politique et administration
* En 2016, après 33 ans de mandat, le maire Serge Laurent démissionne et décède quelques semaines après, juste quand le préfet approuve la décision.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[32].
En 2018, la commune comptait 590 habitants[Note 8], en diminution de 1,83 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Lieux et monuments
- Église Sainte-Trinité, contenant notamment à l'extérieur un haut-relief classé[35] et à l'intérieur un bas-relief[36] datés tous deux de la fin du XIVe siècle.
- Prieuré de Barnavast, dépendant de Montebourg, puis de Lessay.
- Prieuré de la Salle (sur Sainte-Croix-Bocage), fondé en 1214, dépendait de Graville (Seine-Maritime).
- Château de la Préfontainerie (XIXe siècle) (sur Sainte-Croix-Bocage).
- Maison de Teurthéville du XVIIIe siècle. Château bâti en 1710[37], en remplacement d'un château plus ancien dont certains vestiges, comme un linteau de granit sculpté posé sur des jambages en calcaire, ont été réemployés.
- Château de Teurthéville-Bocage du XVIe – XIXe siècle avec deux ailes différentes, l'une du XVIe siècle ressemblant aux fermes-manoirs et la seconde du XIXe siècle au dessus d'un jardin[38].
- Manoir de la Vacquerie.
Il ne reste aucune trace de l'église de Sainte-Croix-Bocage démolie en 1802.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2018.
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Gonneville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Teurthéville-Bocage et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Teurthéville-Bocage et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre - 1996 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1025 - (ISBN 2600001336).
- Régis Boyer, Le monde du double: la magie chez les anciens Scandinaves, Berg international, 1986.
- Société académique du Cotentin (archéologie, belles-lettres, sciences et beaux-arts), Coutances, 1900.
- Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 199.
- Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 199.
- Joanna Antoine succède à Serge Laurent à la Mairie, Ouest-France, 19 mai 2016
- Réélection 2014 : « Teurthéville-Bocage (50630) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche [détail des éditions].
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Haut-relief : La Trinité », notice no PM50001175, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Bas-relief : Saint Marcouf, Saint Etienne, Saint Laurent et Saint Clair », notice no PM50001176, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 232.
- Girard et Lecœur 2005, p. 271.
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