Tazeroualt

Le Tazeroualt, nouveau nom de l'État de Sidi-Hescham indépendant au XIXe siècle, est un district du Sud du Maroc. Il s'étend sur 400 km2 et est traversé par l'oued du même nom, affluent de l'oued Massa.

Histoire

Au XVIIe siècle, Tazeroualt a formé un petit État indépendant gouverné par la Maison d'Illigh. Sidi Ahmed Ou Moussa Semlali (أحمد بن موسى السملالي, vers 1463 - vers 1563), un mystique a fondé sa propre zaouia[1]. Les conquêtes de son arrière-petit-fils Sidi Ali Bou Dmia (Abou Hassoun, 1613-1659) lui permirent de se constituer un royaume s'étendant sur le Tazeroualt, le Souss et la région présaharienne comprise entre l'oued Souss et le Drâa.

Détruite par Moulay Rachid en 1670, Illigh retrouva une position politique à la fin du XVIIIe siècle sous Sidi Hachim ben Ali al-Ilighi (mort en 1825)[2].

Sidi-Hescham, fils du shérif Ahmen ben Moussay, fonde en 1810 un Etat indépendant qu'il nomme Sidi-Hescham dont la capitale est Talent[3]. Situé au sud-est de l'empire de Maroc, en partie constitué sur le territoire de la province de Souze, laquelle fait pourtant partie des possessions du sultan de Maroc, cet Etat conserve son indépendance jusqu'en 1882. Les habitants de ce petit Etat sont berbères et appartiennent à la tribu des Tazzeroult. La principale richesse de l'Etat repose sur un grand marché notamment de chameaux dans la ville d'Ilerh auquel se rendent des marchands et des négociants venant de très loin et même de Marrakech sans craindre de traverser l'Atlas et le territoire si peu sûr des Howara. En garantissant la sécurité aux marchands et en offrant un dédommagement à ceux qui étaient pillés, le fondateur de l'État, Sidi-Hescham, favorisa l'augmentation de la fréquentation du marché [4]. Outre l'honneur qu'offrait au royaume un grand marché, il était source de profits qui permit à l'État de conserver son indépendance si longtemps.

En 1882, le sultan Moulay Hassan Ier parvint à soumettre le dernier souverain Sidi Hossein ben Hachem (1842-1886), petit fils de Sidi-Hescham, en le nommant caïd[5].

Notes et références

  1. Colonel Léopold-Victor Justinard, Un petit Royaume Berbère: « le Tazeroualt, un saint berbère Sidi Ahmed Ou Moussa », Librairie orientale et américaine, 1954.
  2. H. de Castries, Notice sur la région de l'oued Draa, in Bulletin de la société de géographie, 1880, tome XX, p. 500.
  3. Conrad Malte Brun, Précis de géographie universelle, Paris, Furne et Cie éditeurs, , p. 649.
  4. Oskar Lenz, Timbouctou, voyage au Maroc, au Sahara et au Soudan, Paris, Librairie Hachette et Cie, , chap. XI (« Voyage au pays de Sidi-Héscham »), p. 341.
  5. François Bulloz, fondateur, « L'Islamisme et les confréries religieuses au Maroc », Revue des Deux Mondes, , p. 379 tome 149 (lire en ligne).

Bibliographie

  1. Timbouctou: voyage au Maroc, au Sahara et au Soudan; auteur Dr Oskar Lenz, traduit de l'allemand par Pierre Lehautcourt; 1886; Librairie Hachette et Cie Paris
  2. Dictionnaire universel d'histoire géographie Bouillet 1878: description de Sidi-Hescham
  3. Voyages autour du monde et naufrages célèbres par le capitaine G. Lafond; Administration des librairies 1844 Paris
  4. De la domination turque dans l'ancienne régence d'Alger par Louis Joseph F. Walsin Esterhazy, capitaine d'artillerie, Librairie de Charles Gosselin 1840 Paris
  5. Le Maroc, Géographie- organisation politique, de René Jules Frisch, 1895, cité dans le "Rapport relatif aux aspects culturels de la régionalisation", paragraphe "histoire de la tradition régionale marocaine" établit en 2013 par l'Ires
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