Taïeb Slim

Taïeb Slim, né le et décédé en septembre 1993, est un homme politique tunisien.

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Famille

Il naît au sein d'une famille de l'aristocratie tunisoise d'origine grecque : son arrière-grand-père Kafkalas, devenu le général Slim, est acheté sur le marché des esclaves et vendu comme mamelouk à un commerçant djerbien qui l'offre au bey de Tunis au début du XIXe siècle ; ce dernier l'éduque, le libère et fait de lui son ministre de la Guerre. Son grand-père paternel est un caïd-gouverneur qui dirige la riche province du cap Bon. Sa mère appartient à la famille Bayram, une famille noble tunisoise originaire de Turquie, qui avait pris de l'importance en Tunisie et célèbre dans le monde arabe pour ses érudits en droit musulman et le grand nombre de ses notables religieux[1],[2],[3]. Il est le frère de Mongi et Hédi Slim.

Carrière

Militant actif, il appartient en 1940 au sixième bureau politique du Néo-Destour[4] avec son frère Hédi, son cousin Habib Thameur, Rachid Driss, Ferjani Bel Haj Ammar, Jallouli Farès, Slaheddine Bouchoucha, Ammar Dakhlaoui, Ahmed Bellagha, Mohamed Ben Hamouda et Brahim Ben Hamida. Il fonde un journal néo-destourien avec Rachid Driss, qu'il confectionne à la demeure des Slim, dans l'impasse de la Guerre du quartier tunisois de Halfaouine. Le , il est arrêté à la frontière près de Ben Gardane et incarcéré avec une vingtaine de militants ; ils sont traduits en justice en février 1942[5].

Après la Seconde Guerre mondiale, il fait partie du Bureau du Maghreb arabe créé au Caire avec Thameur, Driss et Habib Bourguiba[6].

En septembre 1956, il est envoyé comme ambassadeur à Londres[7]. Adhérent du Parti socialiste destourien, il devient représentant permanent de la Tunisie aux Nations unies à New York de 1962 à 1967, représentant personnel du président Bourguiba entre le et le , puis ministre d'État du au . Représentant aux Nations unies à Genève puis ambassadeur au Canada de 1974 à 1980, il est à nouveau représentant permanent de la Tunisie aux Nations unies de 1980 à 1985.

Notes et références

  1. (en) « World: Rebel Parliamentarian politico », sur time.com, (consulté le ).
  2. Mohamed El Aziz Ben Achour, Catégories de la société tunisoise dans la deuxième moitié du XIXe siècle : les élites musulmanes, Tunis, Institut national d'archéologie et d'art, , 542 p., p. 205-207.
  3. Sophie Ferchiou, Hasab wa nasab : parenté, alliance et patrimoine en Tunisie, Paris, Centre national de la recherche scientifique, , 345 p. (ISBN 978-2-222-04653-0), p. 127-128.
  4. Juliette Bessis, La Méditerranée fasciste : l'Italie mussolinienne et la Tunisie, Paris, Karthala, , 412 p. (ISBN 978-2-86537-027-6, lire en ligne), p. 281.
  5. Juliette Bessis, op. cit., p. 306.
  6. (es) Carmen Gónzalez Royo et Pedro Mogorrón Huerta, Fraseología contrastiva : lexicografía, traducción y análisis de corpus, Alicante, Université de Alicante, , p. 35.
  7. North African Historical Review, no 104, 2001, p. 429.

Bibliographie

  • La vie du militant feu Taïeb Slim (1914-1993), Tunis, Centre de documentation nationale, , 66 p.
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