Tetranychus urticae

Tetranychus urticae (le tétranyque tisserand, tétranyque commun, tétranyque à deux points, araignée rouge des serres, araignée rouge du cotonnier, acarien jaune tisserand[1]) est une espèce d'acariens de la famille des Tetranychidae à répartition cosmopolite.

Cet acarien, parasite de nombreuses espèces végétales (plus de 900 espèces selon une étude canadienne[2]), est un important ravageur des cultures.

Distribution

Tetranychus urticae est un organisme originaire de l'Eurasie, qui a acquis une répartition cosmopolite[2],[3].

Description

Les adultes ont quatre paires de pattes et présentent sur le dos deux taches sombres caractéristiques. La femelle mesure 0,5 mm de long ; le mâle, plus petit et plus élancé, n'atteint que 0,3 mm de long.

Les œufs, sphériques, ont un diamètre inférieur à 0,1 mm. Lisses, blanchâtres et translucides après la ponte, ils s'opacifient et prennent un aspect jaune nacré avant l'éclosion.

Les larves, de taille réduite, ne possèdent que trois paires de pattes.

La nymphe est morphologiquement semblable à la femelle.

Biologie

Plantes-hôtes

Cet acarien est très polyphage : plus de 1 000 espèces de plantes hôtes susceptibles de l'accueillir, appartenant à 125 familles, ont été recensées[4]. Ces hôtes sont aussi bien des plantes sauvages que des plantes cultivées. Parmi celles-ci, le tétranyque tisserand attaque tant des cultures légumières, tels le haricot ou le concombre, des cultures florales ou fruitières, que des cultures de plein champ, comme le houblon, le cotonnier, le trèfle, le tournesol, la vigne, etc.

Les femelles ayant hiverné migrent sur les adventices ou autres plantes herbacées et, après une période d'alimentation, y pondent un nombre élevé d'œufs.

Fécondité

Une centaine d'œufs à raison de 10 par jour. La deuxième génération retourne sur la vigne et autres plantes cultivées courant juin.

Le développement larvaire dure 16 jours à 20 °C et 7 jours à 31 °C.

Le tétranyque tisserand doit son nom au fait qu'à tous les stades actifs, il tisse à la face inférieure des feuilles des toiles soyeuses qui retiennent l'humidité et assurent une excellente protection de toutes les formes contre le vent, les prédateurs et les traitements.

Pour se nourrir, il pique les feuilles et aspire le suc cellulaire. Son développement est optimal entre 23 et 30 °C et à une humidité relative inférieure à 50 %.

Cycle de vie

L'espèce connait six à sept générations pendant l'été.

Les générations se suivent à un rythme très rapide et l'acarien pullule. La dissémination du tétranyque tisserand se fait par passage d'une plante à l'autre (si elles se touchent), par le sol pour de faibles distances, par transport sur des objets ou des personnes ou par le vent, son fil de soie constituant un aérophore. À la fin de l'été, la forme orange devient prédominante et hiverne sous divers abris ou, dans les serres, près des sources de chaleur.

Ennemis naturels

Tetranychus urticae a divers ennemis naturels, dont certains sont utilisés en lutte biologique. Ce sont des acariens ou insectes prédateurs. Les principaux sont les suivants[5],[6] :

Dégâts

Les dégâts directs sont dus aux piqûres nutriciales : les feuilles prennent un aspect moucheté puis se dessèchent. En cas de pullulation, la plante peut mourir.

Par ailleurs, les toiles peuvent enserrer les organes de la plante et entraver leur développement. De tels dégâts indirects sont à craindre en serre où les colonies de cet acarien peuvent atteindre des densités très élevées.

Notes et références

  1. (en) « Tetranychus urticae (TETRUR) », OEPP (consulté le ).
  2. (en) D. A. Raworth, D. R. Gillespie, M. Roy & H. M. A. Thistlewood, « Tetranychus urticae Koch, twospotted spider mite (Acari: Tetranychidae) », dans Peter G. Mason & John Theodore Huber, Biological Control Programmes in Canada, 1981–2000, CAB International, , 259–265 p. (ISBN 978-0-85199-527-4, lire en ligne).
  3. (en) « Tetranychus urticae. [Distribution map] », CAB International (consulté le ).
  4. (en) « Tetranychus urticae Koch, 1836 », sur Spider Mites Web, INRA-CBGP (Centre de biologie pour la gestion des populations) (consulté le ).
  5. « Les acariens des fraisiers et leurs prédateurs », FREDON Nord Pas-de-Calais (consulté le ).
  6. « Les Tetranychidae de l’île de la Réunion et quelques-uns de leurs prédateurs », L'Agronomie tropicale, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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