Télévision par satellite
La télévision par satellite (nommée couramment « télévision directe ») consiste à émettre depuis un satellite en orbite géostationnaire des programmes de télévision analogiques et numériques.
Taux de couverture et desserte
Le satellite offre un excellent rendement en matière de zone couverte et est le moyen de diffusion le moins onéreux[réf. nécessaire], notamment par rapport à la télévision numérique terrestre (TNT) et surtout la télédistribution par câble.
La zone de couverture naturelle (surface) depuis un engin de télédiffusion atteint près de 100 %. Seules quelques faces abruptes des massifs montagneux ou de vallées profondes ne peuvent être « éclairées » par un satellite géostationnaire, toutefois ces espaces sont réputés peu peuplés voire inhabités. En zone urbaine, des constructions de grande hauteur et des tours peuvent également gêner la réception.
Techniques de diffusion
Analogique
Chaque canal est utilisé pour transmettre un programme de télévision, plus éventuellement quelques programmes radiophoniques et des services « associés » comme le télétexte, le son multilingue ou multicanal, des applications interactives comme des guides des programmes, des jeux, le téléchargement de logiciels, etc.
Le signal vidéo est diffusé :
- en composite : PAL (très rarement en SÉCAM) en Europe et plusieurs autres pays incluant l'Australie et l'Afrique du Sud et au standard NTSC en Amérique du Nord ainsi qu'au Japon ;
- en composantes séparées : D2-MAC ou C-MAC désormais devenus obsolètes au profit du numérique.
Le canal satellite est typiquement large de 36 MHz, soit la taille d'un transpondeur satellite standard, nécessaire du fait de la modulation satellite, plus robuste que la modulation terrestre. Le canal de transmission d'une chaîne de télévision en modulation terrestre n'occupe lui qu'une largeur de 8 MHz.
La diffusion analogique par satellite est en voie de disparition rapide depuis 2000. Actuellement, il n'y a plus d'émission en analogique en Europe. Seule persistent une quarantaine de chaines d'Amérique du Sud sur la position orbitale 70.0° Ouest et 111.1° Ouest[1].
Numérique
Chaque canal ou « répéteur » (ou encore, transpondeur) est utilisé pour transmettre un multiplex de six à dix programmes de télévision, selon le taux de compression utilisé (et plusieurs programmes radiophoniques), selon la norme DVB-S (Digital Video Broadcasting appliquée à la diffusion satellite) ou sa nouvelle version DVB-S2.
Le codage audio et video est effectué :
- en MPEG-2
- en MPEG-4 AVC pour la vidéo, principalement pour la diffusion en haute définition et les transmissions professionnelles « Vsat ». Le plus souvent en DVB-S2 bien que certaines chaînes soit en MPEG-4 AVC sur un transpondeur DVB-S.
Les diffuseurs français et européens ont retenu principalement les satellites Hot Bird d'Eutelsat et Astra 1 de SES pour diffuser au-dessus de l'Europe leurs chaînes en clair ou en crypté.
Le service public français a lui retenu le satellite Atlantic Bird 3 de l'opérateur Eutelsat pour couvrir les zones non desservies en TNT.
La chaîne francophone CCTV-F est diffusée sur le satellite PAS-10, à destination de l'Europe et de l'Afrique.
En Amérique, les satellites les plus utilisés pour la télé numérique gratuite (« free-to-air ») sont :
- Galaxie10R (réseaux de télévision locale terrestre américaine) à 123° ouest
- Intelsat Amérique 5 (Globecast, canaux ethniques) à 97° ouest
- AMC3 (canaux éducatifs PBS) à 87°W
- AMC4 (canaux de réseaux américains, quelques canaux ethniques) à 101° ouest
et, pour la télé payante :
- Nimiq 1,2 (ExpressVu) à 91° ouest et 82° ouest
- Echostar 6,7,8 (Dish Network) à 119° ouest et 110° ouest
- DirecTV 1,2,4s à 101° ouest et 119° ouest
- Anik (StarChoice) à 107° et 111° ouest
Équipements de réception
Les éléments de réception comprennent :
- une antenne parabolique équipée d'une ou plusieurs têtes universelles (mono ou bi-satellite) ;
- un câble coaxial ;
- éventuellement un sélecteur de tête pour les installations multi satellite (DiSEqC) ;
- un démodulateur (en diffusion analogique), ou un terminal DVB-S (en diffusion numérique) ;
- un câble (HDMI pour les nouveaux appareils, Péritel en Europe et RCA en Amérique pour les anciens) reliant le récepteur au téléviseur.
L'alimentation de plusieurs récepteurs avec une même antenne se fait en « étoile ». Chaque récepteur disposant de sa propre ligne. Des têtes spécifiques sont prévues à cet effet : « twin » pour deux lignes ou « quad » pour quatre lignes. Pour de plus grande distribution on utilise des têtes « quattro » avec un système multiswitch (en). Certains récepteurs disposent de deux tuners donnant la possibilité d'enregistrer un programme tout en regardant un autre. Ceux-ci nécessitent deux lignes.
Les grandes marques de téléviseur proposent des modèles avec tuner DVB-S2 (simple ou double) et emplacement CI qui permettent de s'affranchir d'un récepteur externe. Cette solution et particulièrement intéressante comme elle ne nécessite pas de télécommande supplémentaire au contraire d'un récepteur. Toutefois elle n'est pas toujours possible du fait que la plupart des opérateurs ne proposent pas de module CI, préférant leurs « box » propriétaires.
Évolutions de l’équipement
Dans un avenir proche[Quand ?], la parabole permettra une liaison « retour » vers le satellite qu'elle capte, sur le principe des moyens professionnels de type « Vsat ». Cette rare liaison, dite « montante », existe déjà en particulier pour les connexions Internet (là où l'ADSL n'est pas accessible). La généralisation permettra de répondre aux nouvelles envies des « satellisés » avec la vidéo à la demande (VOD), la visiophonie et plus d'interactivité combinées à l'accès Internet. Actuellement, certains opérateurs internationaux expérimentent déjà une compatibilité avec les réseaux terrestres de télécommunication comme le WiMAX pour cette « voie de retour ».
Dès la fin des années 1990, dans un effort de miniaturisation, les industriels se sont inspirés de la technologie militaire pour mettre des paraboles « compactes » sur le marché grand-public : des antennes en forme de tube sur le principe du MMDS et des antennes carénées plates. Les recherches les plus récentes permettent désormais de rendre presque invisibles les antennes de réception satellite : des plaques équipées de récepteurs omnidirectionnels peuvent être installées sur les toitures des habitations ou dans des parois murales. Enfin, certains revêtements de toits (tuiles) totalement perméables aux ondes satellitaires facilitent désormais l'installation d'une parabole sous un toit (cette technique s'avère parfois difficile à cause de l'atténuation causée par les tuiles en terre cuite). Ces divers dispositifs sont spécifiquement adaptés à la réception numérique.
Notes et références
- (en) Analog Channels in all satellites - Sathint.com
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) Satellite Direction Finder - Sat-direction.com
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