Syrphidae

Syrphides, Syrphes

Un syrphidae sur un Gaillardia. Aout 2019.
Vol de Syrphidae sur une fleur agitée par le vent.

Les Syrphidae ou Syrphides (ou Syrphes), sont une famille de mouches du sous-ordre des Brachycera. La famille se subdivise en 3 sous-familles qui comprennent environ 200 genres et plus de 5 000 espèces décrites. On compte environ 800 espèces dans l'Ouest de l'écozone paléarctique et plus de 500 en France[1]. De manière générale, c'est une famille cosmopolite.

Ces mouches imitent souvent les formes, les couleurs vives et parfois le son de certaines espèces d'hyménoptères. On les rencontre souvent en été sur les fleurs, principalement les ombellifères, recherchant le nectar dont elles se nourrissent et contribuant ainsi à leur pollinisation. Les larves se nourrissent de déchets, de bulbes de fleurs, de pucerons ou de larves d'autres insectes selon les espèces.

Morphologie

Comme tous les diptères, les syrphes possèdent une seule paire d'ailes fonctionnelle et deux haltères ou balanciers qu'elles portent en arrière du thorax.

De par leur coloration en bandes jaunes et brunes, les syrphes sont souvent confondus avec des hyménoptères de type guêpe ou abeille. Cette coloration est une forme de mimétisme batésien[2].

Les syrphes se distinguent principalement des autres diptères par la présence d'une nervure vestigiale au niveau des ailes: la vena spuria[3] située parallèlement à la quatrième veine alaire longitudinale, mais avec des exceptions[4].

Reproduction et développement

Les syrphes appartiennent au super-ordre des Endoptérygotes (ou holométaboles), c'est-à-dire qu'ils réalisent une métamorphose complète. Le développement se réalise en quatre étapes : l'œuf, la larve, la nymphe et l'imago ou adulte.

Selon les espèces, le cycle peut comporter une seule génération printanière - cycle univoltin (exemple : Epistrophe); deux générations avec une diapause de la larve en été et en hiver - cycle bivoltin (exemple : Melangyna); ou plusieurs générations - cycle polyvoltin avec soit une diapause au stade de femelles adultes dites espèces gynohivernantes (exemple : Episyrphus) soit aux stades nymphal et larvaire (exemple : Syrphus)[5].

Services écosystémiques

Pollinisation

Moins connus que les abeilles, les syrphes sont des pollinisateurs importants pour les plantes sauvages et agricoles. Par exemple, Episyrphus balteatus (le syrphe ceinturé) est reconnu comme un pollinisateur important du colza[6]. Comme beaucoup de pollinisateurs, les espèces de syrphe ne sont ni vraiment spécialistes - c'est-à-dire ciblant un nombre restreint d'essences florifères, voire une seule - ni vraiment généralistes - c'est-à-dire attirées par toutes les essences, pourvu que le pollen / nectar soit accessible[7],[8].

Beaucoup d'espèces de syrphe ont des pièces buccales courtes et non spécialisées[9].

Lutte biologique

Larve de syrphe

Les larves de syrphe sont des organismes auxiliaires intéressants en protection des cultures. Ce sont des agents de lutte biologique efficaces contre les pucerons notamment. Les larves peuvent consommer des centaines de pucerons en quelques jours[10].

La mise en place de bandes fleuries autour des champs de culture fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques afin d'attirer les syrphes adultes au sein du champ. En effet, les syrphes ont besoin de ressources florales (pollen et/ou nectar) à l'état adulte afin de se reproduire. On plante, en bordure des champs, des Phacelia sp. pour nourrir les syrphes, dont les larves dévorent les pucerons, l'œillet d'Inde attire ce genre d'insecte aussi[11].

Espèce bio-indicatrice

Dans les années 1990, on se dit qu'avec environ 6 000 espèces connues, et de par leur présence dans quasiment tous les milieux naturels et agricoles (hormis les pleines eaux et les grottes), et en raison de la grande dépendance de leurs larves à certaines ressources alimentaires et/ou à des milieux (spécifiques à chaque espèce), les Syrphidae semblent être de bons bioindicateurs en Europe. Il existe en outre des clés taxonomiques pour les identifications (jusqu'au niveau de l'espèce, notamment en Europe). Cependant leur caractère de migrants (chez l'adulte) les rend plus utiles pour des évaluations environnementales à grande échelle par exemple pour l'évaluation de la richesse en habitats d'un paysage[12].

Ils sont notamment utilisés par une méthode d'évaluation de l'état de conservation des milieux. Une base de données européenne, Syrph The Net[13] qui a nécessité 15 ans de collecte d'informations, précise leurs habitats, leur biologie, leur mode de vie, leur répartition, leur statut (degré de rareté, de menace…) etc. [1]. Couplé à des protocoles de piégeage standardisé (tente Malaise par exemple), elle permet de faire certains diagnostics écologiques[14]. Ils semblent cependant bien moins sensibles à certains facteurs de stress que les abeilles et papillons car dans le sud du Royaume-Uni, alors que ces deux groupes de pollinisateurs sont en forte voie de régression, les syrphes migrateurs semblent conserver (sur 10 ans) une population relativement stable (en dépit de variations interannuelles que l'on observe chez la plupart des espèces)[15].

Liste des sous-familles

Selon ITIS :

Liste des genres

Quelques espèces

Notes et références

  1. « Guide d'utilisation de SYRFID », sur syrfid.ensat.fr
  2. « Mimétisme - Subterfuges chez les arthropodes »
  3. « Encyclop'Aphid », (consulté le )
  4. Reemer, Menno, « Surimyia, a new genus of Microdontinae, with notes on Paragodon Thompson, 1969 (Diptera, Syrphidae) », Zoologische Mededelingen., , p. 82:177-188 (ISSN 0024-0672, lire en ligne)
  5. Evelyne Turpeau, Maurice Hullé, Bernard Chaubet, « Encyclop'Aphid », sur https://www6.inra.fr/encyclopedie-pucerons, (consulté le )
  6. Jauker, F., & Wolters, V. (2008). Hover flies are efficient pollinators of oilseed rape. Oecologia, 156(4), 819
  7. Kooi, C. J., Pen, I., Staal, M., Stavenga, D. G., & Elzenga, J. T. M. (2016). Competition for pollinators and intra‐communal spectral dissimilarity of flowers. Plant Biology, 18(1), 56-62.
  8. (en) Mark A. Jervis, Insects As Natural Enemies, Springer Netherlands, , 748 p. (ISBN 978-1-4020-1734-6 et 978-1-4020-2625-6, DOI 10.1007/978-1-4020-2625-6, lire en ligne)
  9. Campbell, A. J., Biesmeijer, J. C., Varma, V., & Wäckers, F. L. (2012). Realising multiple ecosystem services based on the response of three beneficial insect groups to floral traits and trait diversity. Basic and Applied Ecology, 13(4), 363-370.
  10. Jean-Noël Reboulet, Les auxiliaires entomophages, Paris, ACTA, , 136 p., p. 50
  11. les syrphes sur Jardiner autrement
  12. Sommaggio D (1999) Syrphidae: can they be used as environmental bioindicators ?. In Invertebrate Biodiversity as Bioindicators of Sustainable Landscapes (pp. 343-356). Elsevier
  13. (en) « Syrph the Net (StN): a tool for biodiversity management », sur pollinators.biodiversityireland.ie
  14. [PDF] « Inventorier les syrphes pour évaluer l’état de conservation d’un milieu », sur espaces-naturels.info
  15. Karl R. Wotton, Boya Gao, Don R. Reynolds, Gao Hu & Jason W. Chapman (2019) Mass Seasonal Migrations of Hoverflies Provide Extensive Pollination and Crop Protection Services, publié le 13 juin, Current Biology, DOI:https://doi.org/10.1016/j.cub.2019.05.036
  16. Roskov Y., Ower G., Orrell T., Nicolson D., Bailly N., Kirk P.M., Bourgoin T., DeWalt R.E., Decock W., van Nieukerken E.J., Penev L. (eds.) (2020). Species 2000 & ITIS Catalogue of Life, 2020-12-01. Digital resource at www.catalogueoflife.org. Species 2000: Naturalis, Leiden, the Netherlands. ISSN 2405-8858, consulté le 1 mars 2013
  17. Fauna Europaea, consulté le 9 mars 2019

Liens externes

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