Syndicalisme réformiste
Le syndicalisme réformiste est une pratique syndicale qui tend à obtenir des avancées pour les salariés par le jeu du dialogue social (entre les employeurs et les organisations syndicales ou entre le gouvernement et les organisations syndicales).
Ce type de syndicalisme est aussi qualifié de syndicalisme cogestionnaire (ou syndicalisme de cogestion), de syndicalisme d'accompagnement, ou syndicalisme de salon, selon ses opposants, ou encore de « syndicalisme social-démocrate » [1].
Le terme réformiste est parfois contesté car on peut considérer qu'il s'agit d'une confiscation du terme par une école de pensée syndicale. L'utilisation de ce terme aurait pour seul but, par effet ricochet, de dire que les autres formes de syndicalisme refusent toute réforme. Pour autant, le terme réformiste est utilisé aussi bien par ceux qui s'en réclament que ceux qui le dénoncent.
Il s'oppose à ce que ses tenants appellent le « syndicalisme contestataire » (lequel préfère le terme de syndicalisme de lutte), et au syndicalisme révolutionnaire. Cette distinction entre deux types de syndicalisme est loin d'être partagée par tous les acteurs syndicaux.
Historique
Le syndicalisme réformiste a plusieurs origines :
- le réformisme politique socialiste qui vise à la transformation sociale progressive par la loi ;
- le syndicalisme chrétien qui refuse par principe la logique de lutte des classes.
Moyens d'action
Dans le cadre du rapport de force, le syndicalisme réformiste dispose de plusieurs formes d'actions qui sont complémentaires et se combinent :
- Rassembler un nombre important d'adhérents afin de peser sur la société (syndicalisme de masse).
- Ne pas exclure la grève mais ne désirant la mettre en pratique que dans des cas extrêmes, une telle approche estime que la simple menace de grève peut établir le rapport de force nécessaire aux négociations.
- la négociation avec le patronat, soit lors de rencontres régulières (d'où le terme de syndicalisme de salon) soit lors d'une période de tensions (autour de la grève).
Organisations en France
Parmi les organisations syndicales françaises réputées réformistes on trouve :
- la Confédération française démocratique du travail (CFDT)[2],
- l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)[3],
- la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC)[4],[5],
- la Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC)[6].
D'autres organisations ont pu être associées à certaines périodes au réformisme :
- Force ouvrière est passée d'une pratique syndicale largement réformiste à une pratique davantage ancrée dans l'affrontement ;
- La Confédération générale du travail (CGT) semble actuellement suivre le chemin inverse.
Organisations en Belgique
- la FGTB. Le renardisme peut être considéré comme une forme de réformisme syndical.
Autres formes de syndicalisme
- Syndicalisme d'affaire
- Syndicalisme révolutionnaire
- Syndicalisme de lutte
- Syndicalisme jaune
- Syndicalisme chrétien
- Anarcho-syndicalisme
Notes et références
- C'est le terme retenu par Dominique Labbé
- Guy Groux, « La CFDT ou comment être réformiste dans une société tendue », sur Telos,
- « En bonne forme, l'Unsa va confirmer à son congrès l'ancrage réformiste », sur L'Express,
- Marion d’Allard, « La CFDT tente de rassembler les syndicats « réformistes » », sur L'Humanité,
- Derek Perrotte, « Représentativité syndicale: la CFTC sauvée, les réformistes majoritaires », sur Les Échos,
- « Carole Couvert (CFE-CGC) : “Une organisation réformiste et militante” », sur Le Bien public,
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