Sympathique (je ne veux pas travailler)

Sympathique (je ne veux pas travailler) est une chanson en français du groupe américain Pink Martini, inspirée d'un court poème de Guillaume Apollinaire, et qui figure sur leur album Sympathique publié en 1997, interprétée par la chanteuse du groupe, China Forbes.

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Sympathique
(Je ne veux pas travailler)

Single de Pink Martini
extrait de l'album Sympathique
Face B No hay problema
Sortie 1999
Enregistré Décembre 1996-Avril 1997
Stiles Recording Studios, Portland
Durée 2:45
Genre Jazz
Format Single
Auteur China Forbes
Compositeur Thomas M. Lauderdale
Label Heinz Records, Naïve

Singles de Pink Martini

Pistes de Sympathique

Écrite par China Forbes et composée par Thomas M. Lauderdale, la chanson commence par les deux premiers vers d'un poème d'Apollinaire.

Elle a acquis une certaine notoriété en figurant dans une publicité filmée de Citroën et fait l'objet de très nombreuses reprises.

Poème

Le bref poème d'Apollinaire s'intitule « Hôtel » (publié en 1952 dans le recueil posthume de poèmes inédits Le Guetteur mélancolique) et a été écrit en 1913 :

Ma chambre a la forme d’une cage
Le soleil passe son bras par la fenêtre
Mais moi qui veux fumer pour faire des mirages
J’allume au feu du jour ma cigarette
Je ne veux pas travailler je veux fumer[1]

Ce poème avait déjà été mis en musique par Francis Poulenc dans le cycle intitulé Banalités.

Le groupe américain pensait que le poème faisait partie du domaine public. Or ce n'était pas le cas mais les ayants droit ont salué la chanson et n'ont demandé aucune compensation[2].

Succès

L'album entier, et particulièrement cette chanson, rencontre un grand succès avec 650 000 exemplaires vendus et notamment un double disque d'or en France.

Son succès en France fut accentué par son utilisation dans une publicité pour la Xsara Picasso de la marque automobile française Citroën. Reprenant des théories développées par le sociologue français Roland Barthes dans le recueil Mythologies, les universitaires anglais Ben Taylor et Steve Jones considèrent la communication faite autour de ce modèle comme un moyen de faire oublier l'origine de l'objet, issu du monde de la production industrielle, et rapprocher dans l'esprit du client technologie et nature. Selon les chercheurs anglais, ce type de marketing tend à associer la production automobile à une forme de « génie artistique et d'individualisme », ce à quoi participe la chanson qui met en avant les vertus du repos[3],[4].

Une « vieille chanson française » ?

Le style de la chanson s'inspire de la chanson française de l'entre-deux-guerres. À ce titre, elle est souvent faussement considérée comme datant de cette époque (faussement attribuée à Édith Piaf ou encore Joséphine Baker). Le journaliste Bertrand Dicale résume ainsi la situation : « C'est la première fois de l'histoire que des Américains nous vendent une chanson française ! »[3].

Elle est parfois utilisée, dans la culture populaire et en littérature, comme symbole de Paris, et plus généralement des clichés sur la France, sa supposée douceur de vivre, sa supposée nonchalance. Puisque bénéficiant du rayonnement international d'un groupe de musique américain, les universitaires en français langue étrangère incitent les professeurs à travers le monde à travailler à partir de cette chanson[5].

De même, en France, le titre a été repris par des grévistes contre la réforme de la durée de la semaine de travail[Quand ?][réf. nécessaire].

Références

  1. Œuvres poétiques, Bibliothèque de la Pléiade, 1965, p. 590
  2. (en) Michael Upchurch, « Pink Martini gets a big lift from clarinetist Norman Leyden », sur The Seattle Times, (consulté le ).
  3. Bertrand Dicale, Les Miscellanées de la chanson française, Fetjaine, , 396 p. (ISBN 978-2-35425-298-4, lire en ligne), « « Sympathique », chanson françaises des États-Unis »
  4. (en) Ben Taylor et Steve Jones, « The Citroën Xsara Picasso », dans Pete Bennett et Julian McDougall (dir.), Barthes’Mythologies Today : Readings of Contemporary Culture, Routledge, coll. « Routledge Research in Cultural and Media Studies », (ISBN 9781136743726, lire en ligne), partie 23, p. 109-111
  5. Carmen Vera Perez, « Je ne veux pas travailler, Pink Martini », Le Français dans le monde, Fédération internationale des professeurs de français et Larousse, nos 313-318, , p. 263 (lire en ligne, consulté le )

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