Swayambhunath

Swayambhunath (devanāgarī: स्वयम्भूनाथ स्तुप, français (rarement) : Temple des singes) avec l'important stūpa de Bodnath à l'est, est un des plus anciens et le plus saint des sites bouddhistes de Katmandou. Il est situé sur une colline à l'ouest de Katmandou surplombant la ville.

Stupa de Swayambhunath.

Mythologie

Selon le Swayambhu Purana, la vallée entière était occupée autrefois par un lac immense, dans lequel a grandi un lotus. La vallée fut alors appelée Swayambhu, signifiant « auto-créé ». Le nom vient d’une flamme auto-générée éternelle (svyaṃbhu) sur laquelle a été construit plus tard un stūpa[1].

Le Bodhisattva Manjusri eut une vision du lotus à Swayambhu et s'y rendit pour le vénérer. Voyant que la vallée pouvait être une bonne base pour rendre le site plus accessible aux pèlerins humains, Manjusri de son épée ouvrit un passage à Chovar. L'eau fut drainée du lac, quittant la vallée dans laquelle Katmandou se trouve maintenant. Le lotus s’est transformé en une colline et la fleur est devenue le stupa de Swayambhunath.

Histoire

La colline de Swayambunath.

Swayambhunath, est parmi les plus anciens sites religieux du Népal. Selon le Gopālarājavaṃśāvalī Swayambhunath a été fondé par l'arrière-grand-père du Roi Mānadeva (464-505), King Vṛsadeva, vers le commencement du Ve siècle. Ceci semble être confirmé par une inscription endommagée sur une pierre trouvée sur le site[1]. L'histoire du site lui-même remonte apparemment à longtemps avant l'arrivée de bouddhisme dans la vallée de Katmandou.

Bien que le site soit considéré comme bouddhiste, le lieu est révéré par les bouddhistes et les hindous. De nombreux rois hindous sont connus pour avoir rendu hommage au temple y compris le roi le plus puissant de Kantipur, Pratap Malla.

Des restaurations du stupa de Swayambunath ont été réalisées en 1750 par Katok Tsewang Norbu, en 1758 par Tsouglag Gawéi Wangpo, le 7e Pawo Rinpoché, ainsi qu'en 1825 et 1983 par les rois de la dynastie Shah[2].

Architecture

Le stūpa consiste en un dôme à la base. Au-dessus du dôme, il y a une structure cubique avec les yeux de Bouddha regardant dans les quatre directions. Il y a un Torana pentagonal présent au-dessus de chacun des quatre côtés avec des statues gravées en eux. Derrière et au-dessus du torana, il y a treize rangées. Au-dessus de toutes les rangées, il y a un petit espace au-dessus duquel le Gajur est présent.

Symbolisme

Le dôme à la base représente le monde entier. Quand une personne s’éveille (représentée par les yeux de sagesse et de compassion) des liens du monde, la personne atteint un état plus élevé. Les treize pinacles au-dessus de lui symbolisent le fait que les êtres sensibles doivent traverser les treize étapes d'éclaircissement pour atteindre la bouddhéité.

Sur chacun des quatre côtés du stupa principal, il y a une paire de grands yeux qui représentent la Sagesse et la Compassion. Au-dessus de chaque paire de yeux est un autre œil, le troisième œil. On dit que quand le Bouddha prêche, les rayons cosmiques émanent du troisième œil qui sert du message aux êtres célestes, pour que ceux qui sont intéressés puissent descendre sur terre pour écouter le Bouddha. Les êtres des enfers et les êtres au-dessous du royaume humain ne peuvent pas venir sur terre pour écouter l'enseignement du Bouddha, cependant, le rayon cosmique soulage leur souffrance quand le Bouddha prêche.

Vajra du roi Pratap Malla.

Il y a des places des Panch Bouddhas (cinq Bouddhas) sur chacun des quatre côtés du stupa. En dehors de ceux-ci, les idoles des Bouddhas sont à la base des stupas. Les Panch Bouddhas sont des Bouddhas dans le sens métaphorique du Tantrayana. Ceux-ci sont Vairocana (occupe le centre et est le maître du temple), Akshobhya (fait face à l'est et représente l'élément cosmique de conscience), Ratnasambhava (fait face au sud et représente l'élément cosmique de sensation), Amitabha (représente l'élément cosmique de Sanjna — le nom — et fait toujours face à l'Ouest) et Amoghasiddhi (représente l'élément cosmique de conformation et fait face au nord).

Chaque matin avant l'aube, les centaines de pèlerins montent les 365 marches du côté est qui mènent en haut de la colline, passant le Vajra doré (tibétain : Dorje) et deux lions gardant l'entrée, et commencent une série de circum-ambulations dans le sens des aiguilles d'une montre autour du stupa.

Références

  1. Shaha, Rishikesh. Ancient and Medieval Nepal. (1992), p. 122. Manohar Publications, New Delhi (ISBN 81-85425-69-8).
  2. (en) Nepal handbook, Footprint Handbooks, p. 122 : « Swayambunath. [...] Later repairs were carried out by Katok Tsewang Norbu (1750), Pawo Rinpoche VII (1758), and the Shah kings (1825 and 1983). »

Voir aussi

Bibliographie

  • Swoyambu Historical Pictorial. Edited by Richard Josephon (1985). Satya Ho. Kathmandu
  • Psycho-cosmic Symbolism of the Buddhist Stūpa. Lama Anagarika Govinda. (1976) Dharma Books. Berkeley, California (ISBN 0-913546-35-6) (ISBN 0-913546-36-4) (pbk)
  • Franz-Karl Ehrhard, (1989). « A Renovation of Svayambhunath-Stupa in the 18th Century and its History (according to Tibetan sources) ». Ancient Nepal - Journal of the Department of Archaeology, Number 114, October-November 1989, p. 1-8

Lien interne

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