Sverre Petterssen
Sverre Petterssen (1898-1974) était un météorologiste norvégien, qui fut une grande figure dans le domaine de l'analyse de temps et des prévisions. Il est né en Norvège, étudie à Bergen. Il est célèbre pour son travail lors de la prévision météorologique la plus significative de l'histoire : la prévision du temps pour le Jour J, le débarquement de Normandie.
Naissance |
Hadsel (Norvège) |
---|---|
Décès |
Londres (Royaume-Uni) |
Nationalité | Norvège puis États-Unis |
Domaines | Météorologie |
Institutions | École de météorologie de Bergen, prévisionniste durant Seconde Guerre mondiale |
Diplôme | Université d'Oslo |
Renommé pour | Prévision météorologique du Jour J |
Distinctions | Entre autres la Médaille Buys Ballot et Prix de l'Organisation météorologique internationale |
Jeunesse
Sverre est né dans la région de Hadsel dans le comté de Nordland dans le nord de la Norvège d'une famille modeste. Il put payer ses études en travaillant au bureau de télégraphe et par une bourse d'étude qu'il obtint comme recrue militaire. En 1923, étant étudiant à l'Université d'Oslo, il joint l'École de météorologie de Bergen après avoir assisté à une conférence de Tor Bergeron. Cette conférence, portant sur une tempête nommée Ryder qui se produisit en 1922, convainc Sverre de l'intérêt des nouvelles méthodes d'analyse et de prévision météorologique développées à l'École.
Entre-deux-guerres
Au cours des 15 années suivantes, Petterssen travailla comme prévisionniste pour l'armée norvégienne à Oslo, à l'Institut de géophysique de Tromso et finalement comme chef du bureau régional de Bergen de 1931 à 1939. De plus 1935 à 1939, il vint pour la première fois aux États-Unis d'Amérique pour une série de conférences pour la Navy et à Caltech. En 1939, il obtint un poste civil comme chef du département de météorologie du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans le but avoué d'importer les techniques norvégiennes. Il y écrit deux livres : Weather Analysis and Forecasting (1940) et Introduction to Meteorology (1941).
Seconde Guerre mondiale
La guerre en Europe, et particulièrement l'invasion de la Norvège, l'on décidé à quitter le MIT et à se mettre au service du Ministère de l'Air britannique, comme officier en prêt de l'Armée de l'Air norvégienne. Il est nommé chef prévisionniste du Upper Air Branch à Dunstable par le chef du Met Office. Son équipe était chargée des prévisions pour les opérations de bombardement et les opérations spéciales.
Durant cette période, son service identifia les vents forts d'altitude qui prirent le nom de courant-jets. Il rechercha le lien entre ces vents et les systèmes météorologiques. Il est à l'origine de la prévision du temps à long terme pour le débarquement d'Anzio et pour le débarquement de Normandie.
Débarquement de Normandie
Il y avait trois groupes de météorologistes: Royal Navy, Met Office et l'USAAF, qui travaillaient indépendamment, se rapportant à James Stagg chef prévisionniste au quartier-général, pour fournir des conseils au général Dwight Eisenhower sur sa planification de l'Opération Overlord. Originellement, le Jour J devait être lancé le mais le mauvais temps promettait de se prolonger plusieurs jours autour de cette date et le 19, prochain jour avec une marée favorable, avait été suggéré comme changement au plan. À 04h30 le matin du , la prévision fournie par Sverre Petterssen et les autres météorologistes a contribué de manière significative à la décision d'Eisenhower de remettre le débarquement au . En effet, chacune des trois équipes avait prévu une accalmie le .
Heureusement, la prévision s'est avérée bonne car le , une des plus violentes tempêtes du siècle affecta La Manche. Le , toutes les équipes ont prévu des conditions atmosphériques parfaites pour le montrant que tout n'était pas encore parfait dans les méthodes de prévision. Si le débarquement avait été lancé le 5, les pertes alliées auraient été probablement bien plus élevées et encore pires le 19.
Après-guerre
La version de la contribution des différents groupes dans la prévision du temps pour le Jour J commença à être distordue après la guerre. La politique de Petterssen a toujours été de ne pas individualiser le travail mais l'américain Krick et le britannique Stagg ont chacun tenté de tirer la couverture de leur côté. Finalement, Petterssen consacra cinq chapitres de ses mémoires à l'Opération Overlord, pour remettre les pendules à l'heure (1971).
Il est récipiendaire de la médaille Buys Ballot et du Prix de l'Organisation météorologique internationale.
Bibliographie
- (en) Robert C. Bundgaard, « Sverre Petterssen, Weather Forecaster », Bulletin of the American Meteorological Society, AMS, vol. 60, no 3, , p. 182–196 (DOI 10.1175/1520-0477(1979)060<0182:SPWF>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
- (en) S. Petterssen et J.R. Fleming, Weathering the Storm : Sverre Petterssen, the D-Day Forecast, and the Rise of Modern Meteorology, Dedalus (Europe) et American Meteorological Society, , 329 pages p. (ISBN 1-878220-33-0).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat Id
- WorldCat
- (en) James R. Fleming, « Sverre Petterssen, the Bergen School and the Frorecasts for D-Day », Proceedings of International Commission on History of Meteorology, (lire en ligne[archive du ] [PDF]).
- (en) « D-Day: the role of the Met Office » [archive du ].
- Portail de la météorologie
- Portail de la Norvège
- Portail de la Seconde Guerre mondiale