Super-vilain

Un super-vilain (de l'anglais « supervillain »[alpha 1],[1]) aussi appelé un super-scélérat[alpha 2], voire un super-méchant[alpha 2] est un type de méchant de fiction que l'on retrouve principalement dans les bandes-dessinées américaines (comics) et certains films d'action ou de science-fiction.

Photographie des acteurs incarnant les super-vilains du film Batman (1966) et de la série télévisée Batman des années 1960, qui sont deux adaptation des aventures du héros de comics Batman.
De gauche à droite : le Pingouin, le Sphinx (ou l'Homme-mystère), Catwoman et le Joker.

L’antagoniste du super-vilain est le super-héros (super-héroïne au féminin).

Le terme « super-vilain » est couramment employé pour désigner des personnages dotés de super-pouvoirs mais qui, à l'opposé des super-héros, utilisent leurs dons de manière égoïste pour commettre des crimes ou des actions néfastes. Néanmoins, le terme « super-vilain » s'est aussi étendu à tous les ennemis des super-héros, y compris ceux qui ne possèdent pas de pouvoirs surhumains.

Description

Dans les comics

Figurine du Docteur Fatalis, l'ennemi juré des Quatre Fantastiques dans l'univers Marvel.

En beaucoup de points, les super-vilains des comics les plus classiques sont semblables aux super-héros : ils possèdent des pouvoirs hors du commun, des costumes distinctifs, une double identité (identité secrète et « civile », au vu de tous[alpha 3]), etc. La seule différence majeure est, en général, que les super-vilains utilisent leurs pouvoirs pour faire le mal ou pour la soif de pouvoir personnel.

Dans les premiers archétypes, les super-vilains se servaient usuellement de leurs dons pour commettre des vols ou des crimes d'ampleur, voire pour conquérir le monde s'ils étaient ambitieux. Ils sont souvent égocentriques et n'ont en règle générale guère de respect pour la vie humaine d'autrui. Par la suite, de nouvelles motivations sont ajoutées : le super-vilain peut être animé par un désir de vengeance (envers un héros ou une autre personne qui lui a fait du mal ou qui l'a ridiculisée), et même parfois agir pour une noble cause, bien qu'il la serve mal (à l'image du mutant Magnéto et de ses postions dogmatiques).

Le cas le plus typique concernant l'origine des pouvoirs surhumains des super-vilains consiste, à l'image des super-héros, en un accident (chimique, nucléaire ou génétique, comme avec le cas du Joker qui chuta dans une cuve de produits chimiques), ce qui engendre souvent la folie du personnage, en même temps qu'il acquiert ses pouvoirs. Cependant, les auteurs ont parfois créé d'autres cas, comme des origines mutantes, extra-terrestres, surnaturelles, etc.

Souvent, les super-vilains (surtout les principaux ennemis) ont des pouvoirs et des origines qui reflètent celles des super-héros qu'ils affrontent. Par exemple, le savant fou Victor Von Fatalis (le Docteur Fatalis) est l'antithèse du scientifique Red Richards (Mr Fantastique).

Tout comme les super-héros, les super-vilains sont parfois membres de groupes de super-vilains, tels que les Sinister Six, la Suicide Squad, la Ligue de l'injustice (l'antithèse de la Justice League of America), la Confrérie des mutants, la Legion of Doom ou les Maîtres du mal, pour n'en citer que quelques-uns.

Au cinéma et à la télévision

Dans les films sur l'agent secret James Bond, son antagoniste le plus connu, l'archi-méchant Ernst Stavro Blofeld (qui apparaît fréquemment assis dans un fauteuil tout en caressant son chat, laissant souvent son visage invisible au spectateur lors de ses apparitions à l'écran) est devenu influent sur les références concernant les super-vilains dans le cinéma populaire.

Le personnage a notamment été parodié avec le méchant et son chat du chef du gang MAD dans la série animée Inspecteur Gadget, le personnage du Docteur Denfer (en) (Dr. Evil) et de son chat Mr. Bigglesworth de la série de films Austin Powers, ou le personnage du Dr. Blowhole de la série télévisée d'animation Les Pingouins de Madagascar.

Dans la littérature

Dans le documentaire A Study in Sherlock, les écrivains Stephen Moffat et Mark Gatiss ont déclaré qu'ils considéraient le personnage du Professeur Moriarty comme un super-vilain parce que lui aussi possédait une intelligence similaire à une génie et des pouvoirs d'observation et de déduction, le plaçant au-dessus des gens ordinaires au point où lui seul peut représenter une menace crédible pour le héros Sherlock Holmes.

Classement

À l'été 2009, le site web spécialisé IGN a réalisé un classement des 100 meilleurs Vilains (Méchants) des comics, sur une période de 75 années. Voici les 20 premiers et, en dessous, quelques autres notables de la liste[2] :

Rang Nom du Vilain Maison d'édition
1 Le JokerDC Comics
2 MagnétoMarvel Comics
3 Le Docteur FatalisMarvel Comics
4 Lex LuthorDC Comics
5 GalactusMarvel Comics
6 DarkseidDC Comics
7 Ra's al GhulDC Comics
8 LokiMarvel Comics
9 Dark PhoenixMarvel Comics
10 Wilson FiskMarvel Comics
Rang Nom du Vilain Maison d'édition
11 CatwomanDC Comics
12 Double-FaceDC Comics
13 Norman OsbornMarvel Comics
14 Crâne rougeMarvel Comics
15 SinestroDC Comics
16 Black AdamDC Comics
17 BrainiacDC Comics
18 MystiqueMarvel Comics
19 Le FléauMarvel Comics
20 BullseyeMarvel Comics
Venom (22), Ultron (23), Apocalypse (24), Bizarro (25), Captain Cold (27), Docteur Octopus (28), Général Zod (30), Shredder (39), Baron Zemo (40), Mongul (41), Thanos (47), L'Épouvantail (58), Riddler (59), Kang le Conquérant (65), Herr Starr (66), Mr. Freeze (67), William Stryker (70), Le Mandarin (81), Docteur Light (84), Mystério (85), Le Gouverneur (The Walking Dead) (86), Hunter Rose (88), Carnage (90), Omni-Man (93); Annihilus (94), Omega Red (95), Violator (97), Mastermind (98), Fin Fang Foom (99), MODOK (100).

Notes et références

Notes

  1. Ce qui peut se traduire en français par « super-scélérat » voire « super-méchant », mais le terme franglais — où l'on remplace l'anglais villain par le mot français « vilain » qui a un tout autre sens — semble plus courant.
  2. En utilisant une meilleure traduction de l’anglais villain, cf. Le Grand Robert et Collins.
  3. Bien que, sur ce point, cette identité secrète soit souvent révélée aux autorités à la suite de l'arrestation des vilains.

Références

  1. « Les 5 plus vilains des super-méchants », Maxime Pargaud, Le Figaro.fr, 24 avril 2013.
  2. (en) « IGN top-100-villains », ign.com Top 100 comic book villain (consulté le 1er septembre 2017).

Annexes

Bibliographie

  • (en) Stanford W. Carpenter, « Superheroes Need Superior Villains », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 89-93.
  • (en) Peter Coogan (préf. Dennis O'Neil), Superhero : The Secret Origin of a Genre, Austin (Texas), MonkeyBrain Books, , VII-290 p. (ISBN 978-1-932265-18-7), chap. 4 (« The Supervillain »), p. 61-115.
  • (en) Chris Deis, « The Subjective Politics of the Supervillain », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 95-99.
  • (en) Ben Dyer (dir.), Supervillains and Philosophy, Open Court Publishing Co, coll. « Popular Culture and Philosophy », , 288 p. (ISBN 978-0-8126-9669-1).
  • (en) Lois H. Gresh et Robert Weinberg, The Science of Supervillains, Hoboken (New Jersey), John Wiley & Sons, , XI-212 p. (ISBN 0-471-48205-6).
  • (en) Paul Levitz, « Why Supervillains ? », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 79-81.
  • (en) Gina Misiroglu (éd.) et Michael Eury (éd.), The Supervillain Book : The Evil Side of Comics and Hollywood, Visible Ink Press, , 464 p. (ISBN 978-1-57859-178-7, présentation en ligne).
  • Alex Nikolavitch, Mythe & super-héros, Lyon, Les Moutons électriques, coll. « Bibliothèque des miroirs », , 194 p. (ISBN 978-2-36183-045-8).
  • (en) Robert Moses Peaslee (dir.) et Robert G. Weiner (dir.) (préf. Stephen Graham Jones), The Supervillain Reader, Jackson (Mississippi), University Press of Mississippi, , 432 p. (ISBN 978-1-4968-2646-6 et 978-1-4968-2647-3).
  • Philippe Peter, « Super-vilains : le mal à l'état pur », DBD n°88, .
  • (es) Francisco Rodríguez Luque, « El perfil psicológico de los grandes villanos del cómic de superhéroes », Boletín Millares Carlo, no 12, , p. 86-104 (ISSN 0211-2140, lire en ligne).
  • (en) Robin S. Rosenberg, « Sorting Out Villainy : A Typology of Villains and Their Effects on Superheroes », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 107-111.
  • (en) Andrew Smith, « Supervillains Who Need Superheroes (Are the Luckiest Villains in the World) », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 101-105.
  • (en) Frank Verano, « Superheroes Need Supervillains », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN 978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 83-87.

Articles connexes

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