Stupeflip

Stupeflip est un groupe de musique français. Il est formé en 2000 par Julien Barthélémy (fils du peintre Gérard Barthélémy), Stéphane Bellenger et Jean-Paul Michel.

Stupeflip
Stupeflip au festival de Dour (2003).
Informations générales
Pays d'origine France
Genre musical Hip-hop[1], musique électronique[2], pop[2], rap hardcore,[2] rock indépendant
Années actives Depuis 1994[3]
Labels Bertelsmann Music Group (2003–2006), Etic System (depuis 2010)
Site officiel www.stupeflip.com
Composition du groupe
Membres Julien Barthélémy
Stéphane Bellenger
Jean-Paul Michel
Logo de Stupeflip.

Le style musical du groupe explore des genres comme le hip-hop, le punk, la musique électronique et la pop. Ils publient deux albums au début des années 2000 (Stupeflip en 2003 et Stup Religion en 2005) chez Bertelsmann Music Group avant de devenir indépendants en 2010.

Après The Hypnoflip Invasion en 2011, le groupe lance un financement participatif en 2016 pour produire leur quatrième album, Stup Virus. 428 000  sont collectés sur un objectif de 40 000 , ce qui en fait la levée de fonds la plus importante en Europe pour un groupe de musique[4].

Chaque musicien du groupe a plusieurs pseudonymes et interprète plusieurs personnages faisant partie du « C.R.O.U. », entité mystérieuse aux objectifs incertains dont la mythologie et l'univers singuliers sont développés au fil des albums, notamment dans des pistes servant de liens entre les morceaux principaux.

Historique

Débuts

En 2000, Stéphane Bodin, du groupe Bosco, fait tourner dans Paris la maquette de son voisin de palier Julien Barthélémy[5],[2]. Le , Stupeflip entre en studio pour transformer l’objet en CD promotionnel[6]. Celui-ci est composé notamment du titre Stupeflip et de Comme les zot' ; Barthélémy signe les textes et musiques ainsi que la pochette sous le pseudonyme de « King Ju ». Michel Plassier est le manager du groupe[7]. Ils donnent leur premier concert le aux Effervessonnes[8].

Ils signent une licence sur Vorston & Limantell, un label créé par BMG et, alors que le titre Je fume pu d’shit passe déjà sur les radios, ils sortent le leur premier album, Stupeflip. Dans la lignée du maxi, l'album est un mélange de riffs énervés à la Bérurier Noir, de beats hip-hop, de punk californien, de ritournelles de variété (inspirées par la pop française des années 1980) et de bruits bizarres. Les paroles, souvent provocatrices, sont tantôt rappées, souvent braillées, parfois chantées. Stupeflip gagne en notoriété, cultivant l’auto-parodie dans une importante campagne de promotion (MCM, Ouï FM, Thierry Ardisson[9]). Pendant ses concerts, le groupe a pour habitude d'insulter son public. Plus tard, King Ju expliquera que cette démarche avait pour but de se démarquer[10]. Le concept de la tournée est le « grand rien »[11].

L'album Stup Religion sort le , reprenant la formule du premier album en prolongeant leur univers : humour de mauvais goût, riffs provocateurs, et paroles parfois absurdes à première vue, mais qui peuvent également cacher un sens bien plus fort. L'album passe assez inaperçu tant au niveau du grand public que des milieux spécialisés et ce à cause d'une promo assez timide de la part de leur maison de disque. Il s'ensuit une série de concerts à travers toute la France, où l'univers créé sur les albums est transposé sur scène avec jeux de lumières, ambiances fantomatiques et costumes, tournant autour du thème de la « religion du stup ».

Après BMG

En 2006, BMG décide de rompre le contrat à la suite des ventes assez faibles de Stup Religion. Le manager de Stupeflip se lance alors dans un long procès[7] pour non-respect de contrat, finalement gagné par la maison de disques, aboutissant au retrait des albums encore en rayons dans les magasins.

Des featurings apparaissent sur internet (Simone elle est Bonne, Ed Wood Is Dead). En 2007, une association voit le jour avec le couturier et créateur Jean-Charles de Castelbajac[12] pour l'exposition Gallierock, King Ju ayant créé tout l'aspect musical et sonore de l'exposition ainsi que le thème musical principal. King Ju enregistre le titre Torture avec Lofofora sur l'album Mémoire de singes dont il réalise également la pochette [13].

Au RMI pendant 4 ans[14], King Ju est contraint d'être professeur de dessin en banlieue parisienne[15]. De son côté, Cadillac (Stéphane Bellenger) incarne le personnage de Bruno Candida, avec lequel il détourne des discours d'hommes politiques dans des vidéos[16].

Autoproduction

Un DVD est publié le (contenant notamment un film de 50 minutes et 40 minutes de live du groupe) dans le but de financer un troisième album.

The Hypnoflip Invasion sort le [1]. La tournée qui suit passe par l'Olympia[17]. Le sort Terrora !!, ce nouvel EP contient huit titres et un DVD live issu de la tournée Hypnoflip Invasion. Il est suivi d'une nouvelle série de concerts[18]. Les musiciens du groupe Karl BANG! ainsi que le DJ Docteur Vince (présent sur les 3 derniers albums[19],[20],[21]) participent à ces deux tournées. En 2013 et 2014, King Ju (Julien Barthélémy) compose la musique du film Parenthèse de Bernard Tanguy[22].

En , le groupe recourt au financement participatif pour financer leur nouvel album, Stup Virus, dont la date est prévue au . Un objectif de 40 000  est fixé sur Ulule. La campagne se clôt avec 427 972  récoltés, dont 145 000  en seulement 48 heures, soit le record européen de levée de fonds sur Internet pour un groupe de musique[23],[24],[25],[26]. Le groupe organise un spectacle pour remercier les contributeurs du financement participatif, la "Flip Party"[27]. La fête est organisée dans un lieu secret le samedi 16 septembre 2017[27]. et aurait durée plus de 8 heures.

Cadillac entame une carrière solo en 2018 et sort un premier album, Originul, le , sous le label Etic System.

Univers

Pendant et entre les chansons, dans les nombreux interludes, le groupe développe son univers : l'écoute des albums contient également une histoire mythique, celle du « C.R.O.U. ». Telle que présentée, c'est une organisation mystérieuse « formée en 1972 », dont le but est de « terroriser la population et par la même, instaurer une nouvelle ère : l’ère du Stup[N 1] ». Stupeflip ne serait que la partie visible du C.R.O.U.[28].

Le Stup semble se distinguer en trois ères, évoquées au fil des albums. « Après la sortie du 25 velter 1979 du grand tube maintenant reconnu dans toute la région Sud Je fume pu d'shit, Fabien Pollet, le porte parole du C.R.O.U., trouve la mort dans des circonstances mystérieuses. Stup, le patron de la menuiserie, fou de chagrin, commence à écouter de la musique très fort, et crée ainsi la Première Ère du Stup. À cette époque, Rascar-Capac, plus connu maintenant sous le pseudonyme de King Ju, ne sait pas encore qu'il engendrera, à force de travail et d'obstination, la Deuxième Ère du Stup[N 2]. »

Thèmes et costumes

Certains thèmes sont récurrents, tels 72.8 Radio Flip, le « mystère au chocolat », le « gang des motards », la « menuiserie », le « culte Stupeflip »[29], ainsi que quelques évocations de Mylène Farmer, qui ne marquent pas une réelle admiration pour cette dernière, mais plutôt pour les claviers de Laurent Boutonnat[30]. La période de l'enfance est abordée au travers des titres L'Enfant fou sur l'album Stup Religion et Le Spleen des petits sur l'album The Hypnoflip Invasion. Sur scène, le groupe utilise des masques ; King Ju porte également une cagoule. Il a souvent un nounours accroché au bras. Il porte aussi tout le temps un tee-shirt avec inscrit d'une écriture saccadée et sale « Bien pensant ».

Style et influences

Stupeflip a des influences variées. Leur premier album est un mélange de riffs énervés à la Bérurier Noir[7], de samples hip-hop, de punk, de ritournelles de variété (inspirées par la pop française des années 1980) et de bruits bizarres.

Les paroles sont rappées ou parfois chantées. L'une des originalités des flows de King Ju et Cadillac est leur tendance à crier leurs paroles. Ces paroles scandées et hurlées alternent avec des pistes sur lesquelles King Ju débite monotonement et doucement son texte, ou des interludes narratifs.

King Ju est fan de The Residents[31], groupe de musique expérimentale, mais également de Ol' Dirty Bastard du Wu-Tang Clan, du hip-hop horrorcore[32] et de l'album Home Invasion du rappeur Ice-T[7]. Il est également un fan de groupes de rap français des années 1990 comme Supreme NTM et IAM ainsi que Booba, mais il apprécie aussi beaucoup la chanson Amoureux solitaires interprétée par Lio et produite par Jacno. Outre Jacno, King Ju dit également être un admirateur d'Alain Bashung[7] ou encore de Boby Lapointe[33].

La diversité des références citées, incluant des éléments éloignés du hip-hop tels que le Requiem de Fauré, ont pour point commun les boucles, « les trucs linéaires, sans break », dixit King Ju[7]. Outre les genres contemporains et les synthétiseurs, quelques samples de musique classique sont utilisés, tels que Ouverture 1812 de Tchaikovsky ou par l'Ouverture de Der Freischütz de Weber[34]. Le travail de montage des boucles est fait par King Ju, sous le logiciel Logic Audio à partir de 2011[35].

Discographie

Albums studio

EPs

Classements

Single Année Classement Meilleure
position
Je fume pu d'shit 2002 France (SNEP)[36] 95
Stupeflip vite!!! 2011 France (SNEP)[36] 135
Album Année Classement Meilleure
position
Semaines dans
le classement
Stupeflip 2003 France (SNEP)[37] 40 9
Stup Religion 2005 France (SNEP)[37] 42 4
The Hypnoflip Invasion 2011 France (SNEP)[37] 42 10
Terrora !! 2012 France (SNEP)[37] 42 3
Stup Virus 2017 France (SNEP) [38] 8 6

Notes et références

Notes

  1. Cette citation peut être entendue dans plusieurs chansons du groupe, comme Stup Danse, Annexion de la région sud, La Religion du stup, Stup Monastère ou Présentation du Crou.
  2. Citation des éléments narratifs de Création de la deuxième ère du Stup, sur l'album Stupeflip.

Références

  1. Masterludo, « The hypnoflip invasion: celui-là ta belle mère l'a pas en cd », sur viedegeek.fr, (consulté le ).
  2. Sébastien Marti, « Les épouvantables épouvantails », sur www.ladepeche.fr, (consulté le ).
  3. « Interview France Inter », sur https://www.franceinter.fr/, (consulté le ).
  4. Gilles Renault, « Champion d'Europe du crowfunding ? », sur next.liberation.fr, (consulté le ).
  5. Philippe Massif, « Casseur de hype », Technikart, vol. hors-série, Dansons sous les bombes, no 8, , p. 94-95 (lire en ligne).
  6. Fred Delforge, « Critique du CD promotionnel Stupeflip », sur www.zicazic.com, (consulté le ).
  7. Bester, « Stupeflip, le côté obscur de la farce », sur gonzai.com, (consulté le ).
  8. Julien Bergognon, « Aux Effervessonne, la musique est bonne », sur www.leparisien.fr, (consulté le ).
  9. [vidéo] Tout le monde en parle, de Serge Khalfon, 25 janvier 2003 [présentation en ligne], 3'. « Interview non préparée. »
  10. Yann Guillou, « King Ju de Stupeflip : « Je déteste les concerts et le côté bêtes de foire » », sur www.concertlive.fr, (consulté le ).
  11. L'art-Scène, « Interviews de stupeflip », sur stupeflip95.skyrock.com, (consulté le ).
  12. Thomas Carrié, « Allez tous vous faire foutre », sur www.street-tease.com, (consulté le ).
  13. Fred, « Interview Lofofora », sur www.shootmeagain.com, (consulté le ).
  14. Lenore, « Interview à la Menuiserie », sur www.french-metal.com, (consulté le ).
  15. Yves Tradoff, « Le grain de sable dans la machine » (version du 4 mars 2011 sur l'Internet Archive), sur www.discordance.fr, .
  16. Frédéric Potet, « Votez Bruno Candida! », sur saintpierredescorps.blog.lemonde.fr, (consulté le ).
  17. « Deux Bataclan complets et un Olympia en novembre », sur musique.jeuxactu.com, (consulté le ).
  18. Damien Rodrigues, « Tournée 2012 », sur www.lordofrock.net, (consulté le ).
  19. « Stupeflip - Stup Religion », sur Discogs (consulté le )
  20. « Stupeflip - The Hypnoflip Invasion », sur Discogs (consulté le )
  21. « Stupeflip - Stup Virus », sur Discogs (consulté le )
  22. Benoit Basirico - contact@cinezik.org, « Parenthèse - la BO / Musique de Julien Barthélémy (Stupeflip) / - Soundtrack  :: Cinezik.fr », sur www.cinezik.org (consulté le )
  23. Jack, « Stupeflip est-il en train de faire le braquage de l’année ? - », sur Jack, (consulté le )
  24. Mymy, « Stupeflip explose le Ulule-jeu et dépasse les 1000% de contribution », sur madmoiZelle, (consulté le )
  25. « Stupeflip. Nouvel Album. 3 Mars 2017. », sur Ulule, (consulté le )
  26. Morane Aubert, « Stupeflip est de retour et lance une cagnotte pour financer son album », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  27. Jacques Simonian, « On a passé la nuit à la Flip Party de Stupeflip, et ça valait quand même le crou d'y aller », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le )
  28. [vidéo] « Interlude - Olympia 2003 » sur YouTube. Enregistré le 29 octobre 2003. Consulté le 11 novembre 2016.
  29. « Interview - Stupeflip », sur cosmichiphop.com, (consulté le ).
  30. [vidéo] « Stupeflip en interview pour The Hypnoflip Invasion au Festival Marsatac » sur YouTube. Passage à 7 min 47 s. Mis en ligne le 30 septembre 2011. Consulté le 11 mai 2014.
  31. L'opéra des dieux, « Retranscription Interview Radio Campus Clermont-Ferrand », sur technikrad.chez.com, (consulté le ).
  32. Thomas VDB, op. cit.
  33. « Stupeflip : la bande-son de notre interview en 10 morceaux », sur Les Inrocks (consulté le )
  34. « Les samples classiques de Stupeflip », sur Max Dozolme, (consulté le )
  35. Sarah Lonegro, « Dans l’ancre du C.R.O.U : ITW Stupeflip ! », sur Midnight Coffee, (consulté le )
  36. « Je fume pu d'shit », sur lescharts (consulté le ).
  37. « Stupeflip », sur lescharts (consulté le ).
  38. « Meilleures ventes d'Albums en France (Top Albums) », sur http://www.snepmusique.com/ (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

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