Sonate K. 254

La sonate K. 254 (F.202/L.219) en ut mineur est une œuvre pour clavier du compositeur italien Domenico Scarlatti.

Sonate K. 254
ut mineur, Allegro, 101 mes.
K.253K.254 → K.255
L.218L.219 → L.220
P.253P.254 → P.255
F.201F.202 → F.203
IV 18 ← Venise IV 19 → IV 20
VI 8 ← Parme VI 9 → VI 10
31 ← Saragosse 32 → 33

Présentation

La sonate K. 254 en ut mineur, notée Allegro, se développe à deux voix simplement à partir d'une imitation en canon à l'octave qui revient quatre fois. Scarlatti ménage de nombreux contretemps qui ajoutent une dose d'imprévisibilité[1] dans une sorte d'écriture obsessionnelle et répétitive. Elle est de nature souvent considérée comme sèche ou « pauvre ». Superficiellement, elle peut paraître fade, mais la sonate a une logique interne pure, donnant à sa structure une grande complexité[2].

Elle peut être considérée comme un essai sur le contrepoint. L'ouverture suggère un style typique de contrepoint et un prétexte pour l'examen de divers types de contrepoint, la plupart du temps assez étranges. À la mesure 10, la main gauche figure un rythme boitant (alla zoppa) et la main droite se déplace par mouvements contraires. Dès la mesure 17, ceci est remplacé par le retour du procédé d'imitation, mais agrémenté de bizarreries : un triton non résolu, mais également des quintes parallèles. Les lois strictes de l'écriture du contrepoint ne sont guère mis en évidence. À partir de la mesure 33, Scarlatti reprend le rythme boiteux de la main gauche sur trois octaves descendants (et quelques quintes parallèles décalées) et la reprend de nouveau, comme en tournant en rond. Peut-être l'œuvre n'a-t-elle qu'un objectif : se présenter comme une satire contrapuntique[3].

Le lien fort, quoique subtil, entre cette sonate et la suivante, K. 255 (dans le relatif majeur), se montre dans l'imitation rythmique et figurative que Scarlatti utilise[2].


Premières mesures de la sonate en ut mineur K. 254, de Domenico Scarlatti.

Manuscrit

Le manuscrit principal est le numéro 19 du volume IV (Ms. 9775) de Venise (1754), copié pour Maria Barbara ; l'autre est Parme VI 9[4]. Une copie figure dans le manuscrit de Saragosse, no 47, fos 93v-95r (Ms. FCR/194.1)[5].

Parme VI 9.

Interprètes

La sonate K. 254 est défendue au piano, notamment par Carlo Grante (2013, Music & Arts, vol. 4) et Duanduan Hao (2011, Naxos, vol. 14) ; au clavecin par Scott Ross (1985, Erato)[6], Richard Lester (2002, Nimbus, vol. 2), Pieter-Jan Belder (Brilliant Classics, vol. 6) et Mark Swinton (2016, Willowhayne Records). Roberto Aussel l'interprète à la guitare (2005, Æon).

Notes et références

  1. Chambure 1985, p. 201.
  2. Grante 2013, p. 15.
  3. Sutcliffe 2008, p. 16.
  4. Kirkpatrick 1982, p. 46x.
  5. Yáñez Navarro 2016, p. 326, 339.
  6. Victor Tribot Laspière, « Au Château d’Assas, sur les traces de Scott Ross et de Scarlatti », sur France Musique, (consulté le ).

Sources

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Liens externes

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