Somaly Mam

Somaly Mam (khmer : ម៉ម សុម៉ាលី /mɑːm sɔmaliː/[note 1] également orthographié ម៉ម សូម៉ាលី), née en 1970 ou 1971, est une personnalité cambodgienne responsable d'une association de protection contre les méfaits du trafic d'êtres humains.

Biographie

L'histoire de l'enfance de Mam est aujourd'hui sujet à controverse. La version qu'elle donne dans ses discours publics et qu'elle a écrite dans son autobiographie est contestée depuis 2013.

L'autobiographie de son enfance

D'après elle, elle est tombée dès l'enfance dans un réseau d'esclavage sexuel. Enfant battue, violée et torturée, elle se fait porte-parole à trente ans des femmes et enfants livrés à la torture dans les bordels cambodgiens.

Elle a créé, avec son mari Pierre Legros, l'association AFESIP (Agir pour les femmes en situation précaire) en 1996 au Cambodge, une ONG à vocation internationale qui s'est développée depuis lors en Thaïlande, au Vietnam et au Laos, et qui a pour objectifs le sauvetage et la réinsertion sociale des personnes victimes de ces sévices. Malgré les menaces et les représailles dont elle est la cible, Somaly Mam a pu venir en aide à des milliers de fillettes et adolescentes contraintes à la prostitution.

Son travail en adulte

Plusieurs personnalités ont œuvré avec elle, en particulier les actrices américaines Laurie Holden et Susan Sarandon[1].

Somaly Mam a été lauréate du prix Princesse des Asturies en coopération internationale en 1998.

Protégée par la reine d'Espagne[1], le gouvernement espagnol devait apporter, en 2007 et 2008, 697 000 euros de donations à son association.

En octobre 2013, le groupe Estée Lauder ouvrait, en collaboration avec la Fondation Somaly Mam, le Somaly Mam Beauty Salon, un centre de formation au maquillage et aux professions d'esthéticiennes. Le groupe Estée Lauder financera trois ans ce centre de formation, censé devenir financièrement autonome en 2016.

Controverse sur l'autobiographie de son enfance

Le , sortait l'enquête du Cambodia Daily. Deux journalistes, Simon Marks et Phorn Bopha, ont mis en doute les témoignages de fillettes ou adolescentes recueillis et popularisés par Somaly Mam. Ainsi, Meas Ratha, alors âgée de 14 ans (née en 1981), qui avait fait l'objet d'un reportage de France 2 pour Envoyé spécial en 1998, a concédé que son témoignage lui avait été dicté « afin de venir en aide à des victimes »[2]. Daphne Bramham, du Vancouver Sun, dupée par des témoignages fournis par Somaly Mam en novembre 2010, et d'autres journalistes, ont rapidement relayé l'information[3],[1]. Elle a dû démissionner en mai 2014 à la suite des révélations de la presse anglo-saxonne[4].

Pierre Legros, séparé d'elle depuis 2004, a considéré que son ex-épouse était devenue « une grande actrice », a rapporté El Mundo. Devant l'Assemblée générale des Nations unies, Somaly Mam avait déclaré que neuf fillettes ou adolescentes avaient été assassinées alors qu'elles avaient été recueillies par son association. Elle a concédé par la suite qu'elle les avait logées dans l'hôtel Chai Hour 11[5].

Œuvre publiée

  • Somaly Mam, Le silence de l'innocence, Paris, Editions Anne Carrière, coll. « Document », , 212 p. (ISBN 978-2-84337-336-7, LCCN 2005483080)

Traductions avérées

  • Allemande : (de) Somaly Mam (trad. Olaf Matthias Roth), Das Schweigen der Unschuld : mein Weg aus der Kinderprostitution und der Kampf gegen die Sex-Mafia in Asien, Berlin, Marion von Schröder, , 222 p. (ISBN 978-3-547-71108-0, OCLC 179998375)
  • Anglaise : (en) Somaly Mam (trad. Ruth Marshall), The road of lost innocence, New York, Spiegel & Grau, , 1re éd., 193 p. (ISBN 978-0-385-52621-0, LCCN 2008028302)
  • Néerlandaise : (nl) Somaly Mam (trad. Noor Koch), De stilte van de onschuld, Amsterdam, Pimento, , 1re éd., 192 p. (ISBN 90-499-9966-2)

Traductions probables

Les droits de traduction ont été vendus aux éditeurs suivants

  • Italie : Corbaccio
  • Japon : Bungei Shunju
  • Amérique Latine : Destino
  • Espagne (vente) : Destino
  • Espagne (club) : Circulo de Lectores
  • Suède : Damm.

Notes et références

Notes

  1. En khmer, le nom de famille, ici Mam, est donné en premier.

Références

  1. Christine Chaumeau et Simon Marks, L'ange déchu de l'humanitaire dans Le magazine du Monde n°171, supplément du Monde du 27 décembre 2014, p. 38-43
  2. (en) Simon Marks et Kuch Naren, « Once Coached for TV, Now Asked to Keep Quiet », Cambodia Daily, (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Daphne Bramham, « Cambodian sex slave story revealed as a lie », Vancouver Sun, (lire en ligne, consulté le )
  4. Christophe Gargiulo, « À propos de Somaly Mam : jusqu’où ? », Faits Divers, Société, Solidarité, sur Le journal du Cambodge - blog, (consulté le )
  5. Marie Desnos, « Somaly Mam, l’activiste mythomane », Paris Match, actu - International, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Ève Dumas, « Somaly Mam : Jamais sans mes filles », La Presse, accueil - Dossiers - Les grandes entrevues, (lire en ligne)
  • Valérie Gaudreau, « Trafic sexuel des mineurs : une lueur dans l'horreur », La Presse, le Soleil - Vivre ici - Société, (lire en ligne)
  • (en) Katha Pollitt, « Sex Trafficking, Lies & Money : Lessons From the Somaly Mam Scandal », The Nation, (lire en ligne)

Liens externes

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