Sofia Djama

Sofia Djama est une scénariste et une réalisatrice algérienne née à Oran en 1979 ou 1982. Primée dès 2012 pour un de ses premiers courts métrages, elle est la seule réalisatrice du continent africain, avec Abdellatif Kechiche, en compétition officielle à la Mostra de Venise en 2017, pour son premier long métrage Les Bienheureux.

Biographie

Sofia Djama est née à Oran en 1979[1],[2],[3] ou 1982[4]. Elle grandit à Béjaïa. En 1999, elle se rend à Alger pour mener des études de lettres et de langues étrangères[5], ville dans laquelle elle s'installe.

Elle travaille ensuite dans le domaine de la publicité et écrit parallèlement des nouvelles, dont une dont elle tirera quelques années plus tard son court métrage : Mollement, un samedi matin, l'histoire d’un violeur en panne d’érection[5],[6].

Ce premier court-métrage est diffusé en 2012, et reçoit un bon accueil. Il est doublement primé au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand (prix de l'ACSE et prix ex-aequo de la meilleure première œuvre de fiction (S.A.C.D)), et présenté au Festival de Malmö, ou encore aux Journées cinématographiques d’Alger, au Festival du court métrage de Dresde, à Abu Dhabi, etc. Il est retenu également par des chaînes de télévision telles que ARTE, Ciné+, France Télévision, la RTBF ou encore TV5 Monde. En 2015, elle soutient une jeune fille refusée à l'accès à l'Université pour une jupe jugée trop courte[5],[7], en créant une page Facebook spécifique : #Ma Dignité n'est pas dans la longueur de ma jupe.

En 2017, elle sort le long métrage, Les Bienheureux, retenu en compétition officielle à la Mostra de Venise dans la section Orizzonti[8]. La cinéaste remporte deux récompenses dans le cadre de ce festival international : le Brian Award (en), qui récompense un film défendant les valeurs de respect des droits humains, de la démocratie, du pluralisme, de la liberté de penser, sans les distinctions habituelles fondées sur le genre ou l'orientation sexuelle ; et le prix Lina Mangiacapre, du nom de la figure radicale du féminisme napolitain et italien, destiné à une œuvre qui change les représentations, et les images des femmes au cinéma[9]. Le prix de la meilleure actrice dans la section Orrizonti du festival est décerné à son actrice Lyna Khoudri[10]. « Les films de notre génération sont liés à la question de l’histoire » indique-t-elle[11].

En , avec son film Les Bienheureux, elle participe à la 19e édition du Black Movie de Genève (Suisse) où elle obtient le prix du public[12].

Filmographie

Comme réalisatrice

  • 2012 : Les 100 pas de Monsieur X, court métrage de fiction. Diffusion France 3
  • 2012 : Mollement, un samedi matin, court-métrage de fiction. Diffusion Arte, Ciné+, TV5 Monde
  • 2017 : Les Bienheureux, long métrage de fiction. L'actrice principale, Lyna Khoudri, se voit décerner le prix d'interprétation féminine dans la section Orrizonti à la Mostra de Venise 2017[10]. Bayard de la Meilleure œuvre de fiction FIFF 2017
  • 2017 Prix du Meilleur Premier Film au Cinemed De Montpellier et Mention Grand Prix
  • 2017 Prix de la Meilleure Réalisation au Festival de Dubaï
  • 2018 Prix du Public au Festival Black Movie de Genève

Comme scénariste

  • 2012 : Les 100 pas de Monsieur X, court métrage
  • 2012 : Mollement, un samedi matin, court-métrage
  • 2016 : Les Bienheureux, long métrage

Références

  1. « Sofia Djama, une caméra sur Alger » (consulté le ).
  2. « "Les Bienheureux" : la cinéaste Sofia Djama raconte l'Algérie de l'après-guerre civile », sur TV5 Monde (consulté le ).
  3. « Cinéma : "Les Bienheureux" de l'Algérienne Sofia Djama primé à la Mostra de Venise », sur El Watan (consulté le ).
  4. Clarisse Fabre, « Sofia Djama : "On ne souhaite pas la mort de Bouteflika, on veut juste qu’il parte" », lemonde.fr, 1er mars 2019.
  5. Mounira B., « Sofia Djama: réalisatrice et scénariste qui bouscule les codes de la société algérienne », ChoufChouf, (lire en ligne).
  6. Juliette Rabat, « Débandade algérienne », Mashallah News, (lire en ligne).
  7. Majda Abdellah, « Sofia Djama : La prise en otage du corps de la femme est révélatrice du malaise algérien », Jeune Afrique, (lire en ligne).
  8. Fahim Djebara, « Les Algériens se font leur cinéma », Le Monde, (lire en ligne).
  9. Lynda Zerouk, « Mostra de Venise 2017 : la réalisatrice algérienne Sofia Djama récompensée », TV5 Monde, (lire en ligne).
  10. Gaëlle Moury, « Mostra de Venise: Guillermo del Toro remporte le Lion d’or », Le Soir, (lire en ligne).
  11. Zahra Chenaoui, « Le cinéma algérien rêve d’indépendance financière », Le Monde, (lire en ligne)
  12. « Black Movie : l’Algérienne Sofia Djama remporte le prix du public », ALG24, (lire en ligne, consulté le ).

Lien externe

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