Socratique
On appelle philosophes socratiques, l'ensemble des philosophes qui s'inspirèrent de Socrate ou furent ses disciples directs, Platon se distinguant des autres regroupés sous l'appellation Petits Socratiques[1]. Par extension, on parle d'école socratique[2] pour désigner la succession de ces philosophes. L'importance de ces écoles vient du fait qu'elles préparent l'apparition des grands courants philosophiques hellénistiques, comme le stoïcisme ou l'épicurisme. À part le cynisme, les écoles des Petits Socratiques ont rapidement disparu.
Cercle socratique
Au départ, on trouve le cercle socratique, c’est-à-dire l’ensemble des disciples immédiats de Socrate. Platon en donne la liste dans Phédon[3] : 15 personnes.
- « Quels étaient, Phédon, ceux qui se trouvaient là (i.e. auprès de Socrate) ? — Il y avait là, comme concitoyens, cet Apollodore, puis Critobule et son père Criton, et encore Hermogène, Épigène, Eschine et Antisthène ; il y avait également Ctésippe de Péanie, Ménexène et quelques autres Athéniens. Platon, je crois était malade. — Est-ce qu’il y avait des étrangers ? — Oui. Simmias le Thébain notamment, et Cébès, et Phaidondès ; venus de Mégare, Euclide et Terpsion. — Aristippe et Cléombrote étaient-ils là ? — Non ; ils étaient à Égine, à ce qu'on disait. »
Xénophon, lui aussi auteur d’œuvres apologétiques sur Socrate, nomme encore d'autres disciples ou amis dans les Mémorables : Aristodèmos le Petit, Aristippe de Cyrène, Aristarque, Euthèros, Diodoros, Dionysodoros, Acouménès...
Différentes écoles
Ce qui caractérise toutes ces écoles est leur souci éthique hérité de Socrate, et qui marquera l'ensemble de la pensée grecque. Les écoles des Petits Socratiques sont les suivantes :
- le cynisme d'Antisthène reprend l'idéal moral de Socrate ;
- le cyrénaïsme d'Aristippe de Cyrène reprend son sens pratique ;
- l'école mégarique d'Euclide de Mégare, sa dialectique ;
- l'école d'Élis ou d'Érétrie est considérée comme l'école la plus fidèle à l'enseignement de Socrate.
Philosophie contemporaine :
Notes et références
- « Entre eux la tradition a établi cependant une étrange hiérarchie : Platon en est la tête, et tous les autres sont les Petits Socratiques », Léon Robin, La Pensée grecque et les origines de l'esprit scientifique, Paris, La Renaissance du livre, , Livre III (La culture humaine), chap. III (« Le rayonnement de l'esprit socratique »)
- « Au même Socrate, dont est issu le mouvement d’idées de la philosophie du concept, l’histoire rattache un groupe d’écoles contemporaines dénommées socratiques ; elles sont toutes en hostilité décidée à ce mouvement d’idées, bien que, d’ailleurs, elles soient hostiles entre elles. », Émile Bréhier, Histoire de la philosophie (lire en ligne), Livre II (Période hellénistique et romaine), chap. I (« Les Socratiques »)
- 59b
Bibliographie
Textes
- Gabriele Giannantoni, (éd.), Socraticorum Reliquiae, Rome et Naples, 1983-1985, 4 vol. Ensemble repris et élargi dans Socratis et Socraticorum Reliquiae, Naples, Bibliopolis, coll. "Elenchos", 1990, 4 vol.
Études
- G. Grote, Plato and the other companions of Socrates. Londres, 1865.
- J. Humbert, Socrate et les petits socratiques. Paris, PUF, 1967.
- J.-B. Gourinat, Socrate et les socratiques : études. Paris, Vrin 2001.
- Portail de la philosophie antique
- Portail de la Grèce antique