Social-nationalisme

Le terme Social-nationalisme ou social-nationaliste désigne une pensée ou une formation de gauche qui abandonne l'Internationalisme prolétarien au profit d'un discours mettant en avant la nation. Il est utilisé par Lénine pour désigner les socialistes qui ont voté les crédits du guerre en Allemagne et en France et par Bordiga contre ceux qui ont soutenu l'entrée en guerre de l'Italie pendant la Première Guerre mondiale.

Il a été repris plus récemment par Dominique Reynié pour désigner la partie de la gauche française ayant appelé à voter non au référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Dans l'entre-deux-guerres, une fraction de la SFIO a développé une théorie concluant à la nécessité de rompre avec l'internationalisme pour permettre la victoire du socialisme, en construisant une puissance publique étatique soutenue par l'ensemble des classes sociales et non par la classe ouvrière seulement. C'est l'idée d'un État porté par un peuple rassemblé dans l'idée de nation au détriment d'un État porté par la classe ouvrière rassemblée dans l'idée de révolution. Adrien Marquet et surtout Marcel Déat (cf. l'article de Déat dans La Vie socialiste, no 325, et son livre Perspectives Socialistes, Paris, Libraire Valois, 1930) sont les théoriciens de ce social-nationalisme français, vivement dénoncé par Léon Blum : "un socialisme national ne serait plus le socialisme et deviendrait rapidement anti-socialiste à moins qu'il ne le fût à l'origine". Ailleurs il ajoutera : "tout ce qui contribue à intensifier le sentiment national, à le passionner, à lui donner un caractère de repliement méfiant et d'animosité, contribue par là même à créer le milieu favorable au développement et au succès du fascisme" (Le Populaire, ). Ce conflit interne provoquera la scission dite des "neo-socialistes", en , lors du XXXe congrès de la SFIO, poussés à l'extérieur par Léon Blum écrivant : "J'ai réfléchi, depuis ce matin. Je l'avoue, ce sentiment d'épouvante ne s'est pas atténué. Il s'est fortifié. Il y a eu même des moments où je me suis demandé si ce n'était pas là le programme d'un parti 'socialiste national' […] Et je vous dis du plus profond de mon expérience : gardez-vous du danger que le discours de Marquet faisait apparaître, que dans votre haine du fascisme, vous ne lui empruntiez ses moyens et même son idéologie" (Le Populaire, ).

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