Société d'assurance mutuelle

Une société d'assurance mutuelle est une société d'assurance régie par le Code français des assurances dont le but est l'assurance complémentaire santé de tous les pays du monde.

Elles sont souvent appelées à tort « mutuelles », par référence avec les « mutuelles 45 » ou « sociétés mutuelles d'assurance » qui sont des vraies sociétés mutuelles, toujours régies par l'Ordonnance du [1] du Code de la mutualité.

Il n'est pas évident de ne pas les confondre, d'autant plus que certaines sociétés d'assurance mutuelle ont créé des filiales comme « Maaf Santé » ou « Macif Mutualité » qui sont des vraies mutuelles régies par le code de la mutualité.

Dans l’Union européenne, les mutuelles sont l’une des quatre composantes de l’économie sociale, les trois autres composantes de cette économie sociale, appelée aussi troisième secteur, étant les coopératives, les fondations et les associations[2].

Histoire du mouvement coopératif / mutualiste

Le mutualisme est le mouvement politique et historique qui a conduit à la création des formes mutualistes ou coopératives d'association dans les domaines de l'assurance, de la banque, de la construction, de l'instruction, et en général de toutes formes de production ou de commerce.

Définitions

L'adjectif mutuel désigne, plus précisément, le caractère réciproque d'un droit ou d'une obligation.

La société mutuelle a en commun avec la société coopérative et avec l'association à but non lucratif que ses clients (et parfois ses employés) sont en même temps ses associés. De ce fait, elle se distingue fondamentalement d'un service public, d'une société commerciale et d'un organisme caritatif ou humanitaire en ce qu'elle n'apporte de service, d'assistance ou de secours qu'à ses propres membres.

Les activités de complémentaire santé sont souvent associées au terme « mutuelle » ; pour cette raison un certain nombre de sociétés d'assurances commerciales utilisent abusivement le nom de mutuelle pour désigner les contrats d'assurance complémentaires santé qu'elles commercialisent.

En France, 96 % de la population est couvert par une complémentaire santé, les personnes non couvertes le sont principalement par manque de moyens ou parce qu'elles dépendent du système ALD[3].

Code de la mutualité

« Les mutuelles sont des personnes morales de droit privé à but non lucratif. Elles acquièrent la qualité de mutuelle et sont soumises aux dispositions du présent code à dater de leur immatriculation au registre National des mutuelles prévu à l'article L. 411-1. Elles mènent notamment au moyen de cotisations versées par leurs membres, et dans l’intérêt de ces derniers et de leurs ayant droit, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide, dans les conditions prévues par leurs statuts afin de contribuer au développement culturel, moral, intellectuel et physique de leurs membres et à l’amélioration de leurs conditions de vie. » (Article L111-1, alinéa 1 du Code de la mutualité[4]).

Code des assurances

« Les sociétés d'assurance mutuelles ont un objet non commercial. Elles sont constituées pour assurer les risques apportés par leurs sociétaires. Moyennant le paiement d'une cotisation fixe ou variable, elles garantissent à ces derniers le règlement intégral des engagements qu'elles contractent. Toutefois, les sociétés d'assurance mutuelles pratiquant les opérations d'assurance sur la vie ou de capitalisation ne peuvent recevoir de cotisations variables. Ces sociétés fonctionnent sans capital social, dans des conditions fixées, pour l'ensemble des catégories mentionnées à l'article L. 322-26-4, par décret en Conseil d'État » (Article L322-26-1 du Code des assurances[5]).

Principes de la mutualité

  • But non lucratif

La philosophie mutualiste, que l'on retrouve dans le terme, consiste en la mise en commun des moyens de chacun, dans le but de faire face aux aléas de santé. Cela sous-tend un système de collecte financier qui est indépendant du risque individuel à couvrir, même si l'équilibre financier reste nécessaire.

À l'opposé, la logique de l’assurance est celle du rapport « sinistre/prime » qui tente d'évaluer au plus près le risque que représente un individu ou une catégorie d'individus (pour la santé, c'est souvent le critère d'âge qui est retenu, étant donné la forte corrélation entre dépenses de santé et âge). Cette logique peut engendrer une sélection des risques couverts, qui se traduit dans la politique tarifaire et de communication de chacun.

  • Caractère non commercial.

Domaines de la mutualité

Leur objet est d'établir une solidarité entre leurs membres dans un domaine précis. Mais à la différence des coopératives dont l'intervention peut prendre toutes les formes d'activité, les sociétés mutuelles interviennent toujours par des prestations financières : primes, indemnisation, prêt… Ces domaines sont actuellement le même que celui des assurances commerciales, des caisses de retraites et du crédit bancaire.

Vers des mutuelles européennes

Dans la logique de créer des statuts européens pour les entreprises de l'économie sociale en Europe. Après la création de la société coopérative européenne, le Parlement européen s'est prononcé en faveur de l’instauration de statuts européens pour les mutuelles. Les mutualistes ont été alertés de la volonté de la Commission européenne de lancer, au second trimestre 2011, une étude sur la situation actuelle. Un premier rapport d'expert missionné par le Parlement européen a été publié en [6].

Voir aussi

Références

Articles connexes

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