Sittelle de l'Himalaya

Sitta himalayensis

La Sittelle de l'Himalaya (Sitta himalayensis) est une espèce d'oiseaux de la famille des Sittidae.

Description

Espèces similaires

Dans le Nord de l'Inde, la Sittelle de l'Himalaya peut être confondue avec la Sittelle du Cachemire (S. cashmirensis). Sur l'ensemble de son aire de distribution, sa répartition altitudinale peut chevaucher celles des sittelles du groupe castanea  Sittelle indienne (S. castanea), Sittelle de Blyth (S. cinnamoventris) et Sittelle d'Indochine (S. neglecta) , et peut être confondue avec les femelles de ces espèces, en particulier avec la Sittelle d'Indochine qui a les parties inférieures orange-chamois pâle. Enfin, dans le Nord-Est de l'Inde et le Nord-Ouest de la Birmanie elle peut être confondue avec la Sittelle des Naga (S. nagaensis)[1].

Écologie et comportement

Répartition et habitat

Répartition approximative de la Sittelle de l'Himalaya dans le Sud de l'Asie.

Cette espèce vit dans l'Himalaya jusqu'au Nord-Ouest du Viêt Nam[2].

Taxinomie

La Sittelle de l'Himalaya est décrite en 1835 dans le troisième volume de l'ouvrage Illustrations of Ornithology par les naturalistes britanniques William Jardine et Prideaux John Selby, le dernier réalisant les illustrations[3]. Son nom d'espèce est composé de « Himalaya » et du suffixe latin -ensis, « qui vit dans, qui habite », lui a été donné en référence à la zone de collecte du matériel type. Selon le Congrès ornithologique international et Alan P. Peterson, aucune sous-espèce n'est distinguée[2],[4]. La Sittelle du Victoria (S. victoriae) a par le passé été considérée comme sous-espèce de la Sittelle de l'Himalaya[5]. Plusieurs synonymes sont recensés[6], dont Sitta nipalensis Hodgson, 1837[7] et trois taxons un temps traités comme sub-spécifiques : Sitta himalayensis whistleri Delacour, 1932 dédié à Hugh Whistler et plus petite que la sous-espèce nominale et habitant les hautes montagnes du Viêt Nam du Nord (alors Tonkin)[8], Sitta himalayensis australis Koelz, 1951 décrite des Naga Hills[9] et Sitta himalayensis lushaiensis Koelz, 1952 décrite des Lushai Hills (aujourd'hui appelées Mizo Hills)[10],[11].

Extrait de la phylogénie des
sittelles selon Pasquet et al. (2014)[12] :

En 2014, Éric Pasquet et al. publient une phylogénie fondée sur l'ADN nucléaire et mitochondrial de 21 espèces de sittelles[12]. Le groupe « europaea » est rapproché des deux sittelles des milieux rocheux, la Sittelle de Neumayer (S. neumayer) et la Sittelle des rochers (S. tephronota). Au sein du groupe « europaea », la Sittelle de l'Himalaya  et donc probablement la Sittelle du Victoria (S. victoriae), qui s'en rapproche fortement par sa morphologie, bien qu'elle ne soit pas incluse dans l'étude  apparaît comme basale, et la Sittelle des Naga (S. nagaensis) est rapprochée de la Sittelle torchepot (S. europaea) et de la Sittelle du Cachemire (S. cashmirensis). La Sittelle indienne (S. castanea), la Sittelle de Blyth (S. cinnamoventris), la Sittelle d'Indochine (S. neglecta) et la Sittelle de Sibérie (S. arctica) ne sont pas incluses dans l'étude. Toutes les espèces du groupe « europaea » maçonnent l'entrée de leur nid[12].

Menaces et protection

Les effectifs de la Sittelle de l'Himalaya sont en déclin à cause de la destruction et la fragmentation des habitats, mais son aire de répartition, estimée à 1 540 000 km2, est vaste[13]. Pour ces raisons, la Sittelle de l'Himalaya est donc considérée comme de « préoccupation mineure » par l'Union internationale pour la conservation de la nature[13]. Une étude menée en 2009 a essayé de prédire l'impact que pourront avoir les changements climatiques sur la répartition de plusieurs espèces de sittelles en Asie, en modélisant deux scénarios ; la Sittelle de l'Himalaya pourrait voir sa distribution diminuer de 18,1 à 22,2 % d'ici les années 2040 à 2069[14].

Annexes

Bibliographie

  • (en) William Jardine et Prideaux John Selby, Illustrations of Ornithology, vol. 3, .
  • (en) Brian Houghton Hodgson, « Additions to the ornithology of Nepal », Journal of the Asiatic Society of Bengal, vol. 5, no 2, , p. 770-781 (lire en ligne).
  • (fr) Jean Delacour, « Description de deux oiseaux d'Indochine », L'Oiseau et la Revue française d'Ornithologie. Nouvelle série, vol. 2, no 4, , p. 616-618 (lire en ligne).
  • (en) Walter Norman Koelz, « New birds from India », Journal of the Zoological Society of India, vol. 3, no 1, , p. 27-30.
  • (en) Walter Norman Koelz, « New races of Indian birds », Journal of the Zoological Society of India, vol. 4, no 1, , p. 37-46.
  • (en) Simon Harrap (ill. David Quinn), Chickadees, Tits, Nuthatches and Treecreepers, Princeton University Press, , 464 p. (ISBN 0-691-01083-8).
  • (en) Simon Harrap, « White-tailed Nuthatch (Sitta himalayensis) », dans Josep del Hoyo, Andrew Elliott, Jordi Sargatal, David A. Christie et Eduardo de Juana, Handbook of the Birds of the World Alive, Barcelone, Lynx Edicions, (lire en ligne).

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

  1. Harrap (1995), p. 123
  2. Congrès ornithologique international
  3. Jardine & Selby (1835)
  4. Alan P. Peterson
  5. Harrap (1995), p. 126
  6. (en) E.C. Dickinson, V.M. Loskot, H. Morioka, S. Somadikarta et R. van den Elzen, « Systematic notes on Asian birds. 66. Types of the Sittidae and Certhiidae », Zoologische Verhandelingen, Leiden, vol. 80, no 18, , p. 287-310 (lire en ligne)
  7. Hodgson (1837), p. 779
  8. Delacour (1932)
  9. Koelz (1951)
  10. Koelz (1952)
  11. (en) James Lee Peters, Check-list of birds of the world, vol. XII, , 495 p. (lire en ligne), p. 134.
  12. (en) Éric Pasquet, F. Keith Barker, Jochen Martens, Annie Tillier, Corinne Cruaud et Alice Cibois, « Evolution within the nuthatches (Sittidae: Aves, Passeriformes): molecular phylogeny, biogeography, and ecological perspectives », Journal of Ornithology, (DOI 10.1007/s10336-014-1063-7).
  13. Union internationale pour la conservation de la nature.
  14. (en) Shaily Menon, Zafar-ul Islam et Andrew Townsend Peterson, « Projected climate change effects on nuthatch distribution and diversity across Asia », The Raffles Bulletin of Zoology, vol. 57, no 2, , p. 569-575 (lire en ligne).
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