Shavarsh Krissian
Shavarsh Krissian ( – ) est un athlète, auteur, publiciste, journaliste, enseignant et rédacteur en chef de Marmnamarz, le premier magazine de sport de l'Empire ottoman[1],[2],[3],[4],[5],[6]. Il est considéré comme l'un des fondateurs des jeux olympiques arméniens et de l'organisation sportive Homenetmen[2],[5],[7],[8]. Il est victime du génocide arménien[9],[10],[11],[12].
Biographie
Jeunesse et formation
Shavarsh Krissian est d'origine arménienne. Il est né à dans la municipalité de Beşiktaş, en Constantinople, le [13],[14]. Il est allé à l'École arménienne Makruhyan et il a continué ses études à l'École Reteos Berberian, à Üsküdar. Par la suite, il a étudié au Robert College[15],[16].
En 1905, Shavarsh Krissian continue ses études à Londres et à Paris, au Lycée Janson-de-Sailly[5],[14].
Le , il retourne à Constantinople où il devient enseignant d'éducation physique dans les écoles arméniennes locales[5],[14].
Marmnamarz
En , Shavarsh Krissian publie le journal Marmnamarz, qui devient le premier magazine sportif de l'Empire ottoman[2],[5],[6],[17]. Marmnamarz est un journal mensuel qui fournit des informations sur les évènements sportifs, ainsi que diverses nouvelles et résultats de compétitions. Ce magazine publie aussi des photos d'athlètes arméniens partout à travers le monde[2].
Dans ce magazine, Shavarsh Krissian fonde l'idée de jeux olympiques arméniens[4].
Marmnamarz contribue de manière importante au développement des sports et de l'activité physique au sein de la communauté arménienne de l'Empire ottoman.
Le journal suspend ses activités en 1914 à cause de la Première Guerre mondiale. Il cesse définitivement toute publication dès le début du génocide arménien[2].
Homenetmen
Même si le Homenetmen est officiellement fondé en 1918, soit trois ans après la mort de Shavarsh Krissian, il est quand même considéré comme l'un des membres fondateurs de l'organisme[2],[5],[7],[8]. En effet, l'idée et les principes de Homenetmen ont été développés par lui[4],[7].
Il joue aussi un rôle de premier plan dans la mise en place des jeux olympiques arméniens, qui connaissent leur première édition le [4],[5],[8],[13]. Avant la Première Guerre mondiale, il y avait une quarantaine de clubs d'athlétisme arméniens à Constantinople[2]. Les règles des jeux olympiques arméniens ont été éventuellement incorporées dans celles du Homenetmen[4],[5],[8].
Génocide arménien
Le , Shavarsh Krissian est l'un des intellectuels arméniens raflé à Constantinople, événement qui marque le début du génocide arménien[9],[10]. Il est déporté à la prison d'Ayaş dans la province d'Ankara[9]. Pendant son emprisonnement, il organise des exercices de gymnastique. Cependant, quand les prisonniers d'Ayaş apprennent la pendaison des 20 martyrs du , l'atmosphère de la prison change brusquement[18]. Les gardiens de la prison regardent à partir de là les exercices d'un autre œil[19].
Shavarsh Krissian est éventuellement assassiné dans la banlieue d'Ankara quelques mois plus tard, soit le [9].
Références
- Teotig, Գողգոթա հայ հոգեւորականութեան [The Golgotha of the Armenian clergy], Constantinople, 1921 [gives an account of over 1.500 deported clergymen all over the Ottoman Empire with selected biographical entries and lists 100 notables of 24 April 1915 by name out of 270 in total and classifies them roughly in 9 professional groups]
- (en) Hayk Demoyan, Armenian Sport in Ottoman Empire, Yerevan, Tigran Mets, , 220 p.
- (en) « The role of Armenian Sport in Ottoman Empire », Panorama, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Homenetmen's Timeline » [archive du ], "Azadamard" Pasadena Homenetmen Chapter (consulté le )
- (hy) Vartan Onanyan, « Ավելացրեք "սպանված լրագրողների" ցանկը », Haykakan Jamanak (Armenian Times), (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Armenian Sport in the Ottoman Empire », Armenian Genocide Museum, (consulté le ) : « From 1911 to 1914, Shavarsh Qrisyan published the Marmnamarz sports magazine, the first sports periodical in the Ottoman Empire. »
- (en) « History of Homenetmen », Homenetmen Ani Chapter (consulté le )
- (en) « The History of Homenetmen », Asbarez, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Pascual Carlos Ohanian, Turquía, estado genocida : (1915-1923), Pascual C. Ohanian, (lire en ligne), p. 598
- (en) « The Armenian Review », Hairenik Association, vol. 24, , p. 22 (lire en ligne, consulté le )
- (en) « THE HISTORY OF HOMENETMEN », Homenetmen NY (consulté le ) : « Soon after in 1915 the Armenian Genocide tragically took the life of Shavarsh Krissian as he along with other Armenian intellectuals and leaders were killed »
- (en) « An illustrated book published by AGMI », Armenian Genocide Museum, (consulté le ) : « Many Armenian sportsmen fell victims to the Armenian Genocide. Among them was Shavarsh Chrisian, the editor of "Marmnamarz", and after it the publication of the magazine was stopped. »
- (tr) Rober Koptas, « Olimpiyat tarihinin gayrı resmi sayfası », Agos, (lire en ligne[archive du ], consulté le )
- (hy) Gurgen Sargsyan, Գրական հույզեր : Հոդվածներ, Զանգակ-97,
- (en) Vahe Oshagan, The English influence on west Armenian literature in the nineteenth century, Cleveland State University, (lire en ligne), p. 42
- (en) Kevork Sarafian, History of education in Armenia: y Kevork A. Sarafian, with introductions by Lester B. Rogers [and] Rt. Rev. Bishop Karekin, Press of the La Verne Leader, (lire en ligne), p. 187
- Pars Tuğlacı, Tarih boyunca batı Ermenileri, İstanbul, Tuğlacı, , 2463 p. (ISBN 978-975-7423-06-5)
- (en) Raymond H. Kévorkian, The Armenian genocide : a complete history, Londres, I. B. Tauris, , 1029 p. (ISBN 978-1-84885-561-8, lire en ligne), p. 532
- (en) Avedis Nakashian, A Man Who Found A Country, New York, Thomas Y. Crowell Company, , p. 208-278
Voir aussi
Liens externes
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