Shaista Suhrawardy Ikramullah
Bégum Shaista Suhrawardy Ikramullah ( – ) était une femme politique, diplomate et auteure pakistano-bengali[1]. Elle fut la première femme musulmane à obtenir un doctorat à l'Université de Londres. Elle est ambassadrice du Pakistan au Maroc de 1964 à 1967, et ainsi que déléguée à l'ONU.
Famille et éducation
Ikramullah est née sous le nom de Shaista Akhtar Banu Suhrawardy[2]. Sa mère est la petite-fille de Nawab Abdul Latif et son père est le politicien Hassan Suhrawardy[1].
Elle étudie au Loreto College à Calcutta[3]. Elle fait sa thèse de doctorat à l'Université de Londres, thèse intitulée Development of the Urdu Novel and Story, qui est une enquête critique de la littérature ourdou[4]. Elle devient alors la première femme musulmane à obtenir un doctorat de cette université[5].
Carrière politique
Après son mariage, elle est l'une des premières femmes indiennes à se d'abandonner la pratique de la purdah, qui consiste pour les femmes à se cacher des yeux des hommes[1]. C'est Muhammad Ali Jinnah qui l'inspire à prendre cette décision radicale[1]. Elle devient alors une cheffe de file de la Muslim Women Student's Federation (Fédération des étudiantes musulmanes) et du sous-comité féminin de la Ligue musulmane[1].
En 1945, elle est invitée par le Gouvernement de l'Inde à assister à la Pacific Relations Conference. Jinnah l'a convainc de refuser l'offre, car il voulait y aller en tant que représentant de la Ligue musulmane et parler en son nom[6].
Elle est élue à l'Assemblée constituante indienne en 1946, mais abandonne le siège comme tous les autres représentants de la Ligue musulmane[7].
Elle est l'une des deux femmes élue à l'Assemblée constituante du Pakistan en 1947[4].
Elle est également déléguée pour le Pakistan à l'Organisation des Nations Unies, et a travaillé sur la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) et la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1951)[8],[7],[3].
Elle est ambassadrice du Pakistan au Maroc de 1964 à 1967[4].
Publications
Elle a écrit pour Tehzeeb-e-Niswan et Ismat, deux magazines féminins en ourdou, et plus tard, a écrit pour des journaux de langue anglaise[1].
En 1950, sa collection d'histoires courtes, appelée Koshish-e-Natamaam est publiée[9]. En 1951, son livre Letters to Neena est publié ; c'est une collection de dix lettres prétendument écrites aux Indiens, qui sont personnifiés par une femme du nom de Neena[10]. Le vraie Neena est sa belle-mère[10].
Après la Partition des Indes, elle écrit à propos de l'Islam pour le gouvernement, et ces essais sont publiés en Beyond the Veil (1953)[1]. Son autobiographie, From Purdah to Parliament (1963) est son écrit le plus connu ; elle le traduit elle-même en ourdou pour le rendre plus accessible[11]. En 1991, son livre Huseyin Shaheed Suhrawardy: A Biography, à propos de son oncle, est publié[11]. Elle est également l'une des huit auteurs de l'ouvrage Common Heritage (1997), à propos de l'Inde et du Pakistan[12].
Dans ses derniers jours, elle complète une traduction en anglais de Mirat ul Uroos et un volume en ourdou sur Kahavat aur Mahavray[13]. En 2005, sa collection de proverbes de femmes et d'expressions idiomatiques en Ourdou, appelée Dilli ki khavatin ki kahavatain aur muhavare, est publiée à titre posthume[1]. Elle a également écrit Safarnama, en Ourdou.
Mariage et enfants
Elle épouse Mohammed Ikramullah en 1933[14]. Ils ont ensemble quatre enfants [15]:
Mort et hommage
Elle meurt le , à Karachi, à l'âge de 85 ans[3]. En 2002, le gouvernement Pakistanais lui décerne la plus haute distinction civile à titre posthume, Nishan-i-Imtiaz[16].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Shaista Suhrawardy Ikramullah » (voir la liste des auteurs).
- (en) Bonnie G. Smith, The Oxford Encyclopedia of Women in World History, Oxford (GB)/New York, Oxford University Press, , 528– p. (ISBN 978-0-19-514890-9, lire en ligne)
- « jordan2 », Royalark.net (consulté le )
- « NCRI Women's Committee - Women in History - 22 July », Women.ncr-iran.org (consulté le )
- Begum Shaista Ikramullah, Story of Pakistan, Retrieved 21 July 2106
- Muneeza Shamsie, And the World Changed : Contemporary Stories by Pakistani Women, Feminist Press at CUNY, , 6– p. (ISBN 978-1-55861-931-9, lire en ligne)
- « Paktribune »
- Sources of Indian Traditions : Modern India, Pakistan, and Bangladesh, Columbia University Press, , 574– p. (ISBN 978-0-231-51092-9, lire en ligne)
- Status of the Convention
- Aamer Hussein, « COLUMN: Forgotten literary past »,
- (en) M. Reza Pirbhai, Fatima Jinnah : Mother of the Nation, Cambridge, Cambridge University Press, , 143– p. (ISBN 978-1-107-19276-8, lire en ligne)
- « Begum Shaista Ikramullah - Former First Female Representative of the first Constituent Assembly of Pakistan »,
- Muḥammad ʻAlī Ṣiddīqī et Shaista Suhrawardy Ikramullah, « Common Heritage », Oxford University Press,
- « Begum Shaistadate=mai 2017 »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Nayantara Pothen, Glittering Decades : New Delhi in Love and War, Penguin Books Limited, , 218– p. (ISBN 978-81-8475-601-2, lire en ligne)
- Muhammad Ikramullah, « Doc Kazi’s collection by Muhammad Ikramullah », (consulté le )
- Shaista S. Ikramullah: 1915-2000. (2008). Pakistan Horizon, 61(1/2), 27-28. Retrieved from https://www.jstor.org/stable/23726002
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