Sermizelles

Sermizelles est une commune française située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne-Franche-Comté.

Sermizelles
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes Avallon - Vézelay - Morvan
Maire
Mandat
Franck Moinard
2020-2026
Code postal 89200
Code commune 89392
Démographie
Population
municipale
252 hab. (2018 )
Densité 36 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 32′ 13″ nord, 3° 47′ 38″ est
Altitude Min. 127 m
Max. 265 m
Superficie 7,01 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Avallon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Avallon
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Sermizelles
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Sermizelles

    Géographie

    Sermizelles est un village de la vallée de la Cure, au nord du Morvan.

    Le village est situé sur la route nationale 6 entre Avallon et Auxerre. Il est distant d'Auxerre de 40 km, d'Avallon de 11 km, et de Vézelay de 11 km. On peut y accéder par la nationale 6 ou par le train (arrêt : Sermizelles-Vézelay).

    « Ce village est très agréablement bâti dans une plaine fertile entre la Cure et une haute colline très-rapide de pente et à-demi boisée, se détachant par deux vallons étroits du grand plateau, lui-même couvert de forêts, qui s'étend entre Précy-le-Sec au nord, et Lucy-le-Bois à l'est[1]. »

    « Sermizelles se trouve, comme Voutenay-sur-Cure, au milieu des couches de la grande-oolite. Sur plusieurs points, les calcaires blanc-jaunâtre sont à découvert et renferment des pholadomyes, des panopées, des ammonites[1]. »

    Communes limitrophes

    Voutenay-sur-Cure
    Blannay N Girolles
    O    Sermizelles    E
    S
    Givry

    Urbanisme

    Typologie

    Sermizelles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (67,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (69 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (64,5 %), terres arables (18 %), prairies (10,5 %), zones urbanisées (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Topologie

    Uzell serait la traduction celte de montagne : nom qu'aurait porté depuis toujours la colline de la Vierge qui surplombe le village.
    Sarmisoliae, Sarmisola (XIIe siècle)[9], Sermiseles[10] (1347)[11], Sarcitorium (Courtépée, 1779[12]), viendrait du nom d'auxiliaires sarmates[Note 3] installés vers 275 par les Romains pour défendre la voie Agrippa à partir du camp militaire de Cora ou Chora à Saint-Moré distant de quelques kilomètres, bien qu'il semble curieux de parler de Sarmates sous l'empereur Aurélien car de son temps on évoque plutôt les Goths, autorisés par les Romains à séjourner beaucoup plus à l'Est que l'actuel département de l'Yonne, en Mésie (sud du cours inférieur du Danube).

    Histoire

    Le lieu-dit le Cotas de la Varenne semble avoir été habité à l'époque du bronze, vers 1200 av. J.-C. comme l'attestent les caches de fondeurs exposées en 1985 au musée d'Avallon.

    Trois sites de villae sont connus.

    • Le Champ de la Pierre, à un peu plus de km au nord du village, en rive droite (côté Est) de la Cure entre celle-ci et la D606. Ce site est révélé suite au percement de la voie ferrée (qui longe la D606) en 1876, percement qui a mis au jour des fosses dont certaines contenaient du mobilier antique. Des prospections alentour s'ensuivirent, mettant au jour une villa datée de la fin de la période gauloise. Son occupation à l’époque gallo-romaine semble avoir été très réduite[13].
    • La Brosse-Conge, actuellement un hameau en rive gauche (côté ouest), face au château se trouvant au nord du village. Ce hameau est construit au-dessus d'un établissement rural antique occupé à l'époque gallo-romaine et durant le haut Moyen Âge[13].
    • Le Champ de la Bataille Nord , signalé par l'abbé Fr. Poulaine et à sa suite par l'abbé Parat mais sans avoir été l'objet de repérages depuis. Il est dans le prolongement du site du Champ de la Bataille sur la commune voisine Givry au sud[13].

    En 448, le convoi transportant le corps de l'évêque d'Auxerre saint Germain d'Auxerre et venant de Ravenne traverse le village.

    En 1164, Charles le Chauve fait don de Sermizelles à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun. En avril 1164, le pape Alexandre III, réfugié en France, confirme dans une bulle l'appartenance de Sermizelles (Ecclesiam Surmiseliis) à cette abbaye[14].

    La fin du XIIe siècle voit la construction de l'église avec son clocher fortifié. Elle inclut plusieurs sortes de canonnières. Malgré ces moyens de défense, elle est prise en 1427 (guerre de Cent Ans). Re-fortifiée au XVIe siècle, elle inclut alors : d'étroites arquebusières avec fente de visée en façade à tous les niveaux ; des orifices circulaires étroits servant de canonnières sur la tourelle d’escalier sur le côté nord-est du clocher ; et au rez-de-chaussée, des canonnières à la française rectangulaires, qui donnent un angle de tir plus large.
    À cette époque, le village est circonscrit dans un mur d'enceinte qui comprend 8 tours[15] et deux portes fortifiées. Les fossés sont alimentés en eau par une dérivation de la Cure. Un petit château est construit, dont il ne reste que les aménagements du XVIIe siècle. Ce château a appartenu à Robert de Domecy qui a commandé la décoration de la salle à manger au peintre Odilon Redon. Un travail d'envergure par le nombre de panneaux (dix-huit ; il n'en subsiste plus que seize aujourd'hui), par leurs dimensions (le plus grand atteint presque 2,50 m de haut), par leur technique mixte (pastel, huile, détrempe) et par le fait que l'iconographie est laissée à l'appréciation de l'artiste[16].  

    En 1347, l'abbé de Saint-Martin Geoffroy de Girolles fonde un "luminaire de cire" à Sermiseles[10],[11], c'est-à-dire qu'il fait une donation pour entretenir la cure et les services probables d'un luminier ou intendant. Dom Alexandre, abbé de Saint-Martin, cède en 1373 des terres à Girolles et à Sermizelles aux moines du Prieuré de Bragny dépendant de son abbaye, pour leur vie durant[17].

    1793 : le 29 Brumaire de l'an II, soit le 19 décembre, le préfet de l'Yonne nomme Louis Gourlet premier maire de Sermizelles.

    En 1927, l'électrification du village est réalisée.

    En 1964, construction de la station de pompage et du réseau de distribution suivis du tout-à-l'égout et de la station d'épuration.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1793   Louis Gourlet   1er maire
             
    1950 1971 Robert Guy    
    1977 1988 Lucien Roy    
    1988 octobre 2010 Pierre Bertoux[Note 4]    
    décembre 2010 2014 Isabelle Sautreau [18]    
    2014 En cours Franck Moinard SE Retraité

    Démographie

    En 2018, la commune de Sermizelles comptait 252 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Les autres chiffres sont des estimations.


    Évolution démographique sous l'Ancien Régime
    1543 1590 1605 1679 1720
    435400175450250
    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    330350336402362365394396373
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    328349342362319317305313318
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    278266255231246250251266248
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    263306218201204225264286262
    2018 - - - - - - - -
    252--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Tour Malakoff
    • Chapelle Notre Dame d'Orient [21]

    Dans les années 1950, il fut envisagé la construction d'une chapelle pour accueillir les pèlerins. L'abbé Henri Blanc parvint à rassembler les bonnes volontés et l'architecte et sculpteur Marc Hénard (1919-1992) fut chargé du projet.

    Et le 3 juin 1958, c'est une chapelle à l'architecture résolument moderne qui fut bénie par l'abbé de la Pierre-qui-Vire, Dom Denis Huerres, un siècle exactement après l'édification de la tour Malakoff.

    La chapelle est construite en béton et pierres, dont une partie provient de maisons en ruine de Tharot et Girolles. Les vitraux sont l'œuvre de Marc Hénard, également maître-verrier.

    Depuis 2005, l'association Notre-Dame D'Orient s'est fixé pour objectif la sauvegarde, la restauration, la protection et l'animation de la chapelle et du site.

    Cinéma

    Le film "Une fille unique", présenté au festival de Cannes en 1976[22], a été entièrement tourné à Sermizelles. Un grand nombre d'habitants du village figuraient dans le film, à l'époque interdit aux moins de 13 ans.

    Un film de Philippe Nahoun, avec Sophie Chemineau, Bruno La Brasca, Philippe Nahoun, Josiane Balasko[23]

    Pour approfondir

    Bibliographie

     : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • Victor Petit, Description des villes et campagnes du département de l'Yonne, vol. 2 (arrondissement d'Avallon), Auxerre, Charles Gallot, , 352 p. (lire en ligne), p. 86.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Cavaliers cataphractaires couverts de cottes de mailles de la tête aux pieds, ainsi que leurs chevaux.
    4. Décédé fin octobre 2010

    Notes

      Références

      1. Petit 1870, vol. 2.
      2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
      4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Avallon », sur insee.fr (consulté le ).
      6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
      7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
      8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
      9. Petit 1870, vol. 2, p. 86.
      10. Jacques-Gabriel Bulliot, Essai historique sur l'abbaye de Saint-Martin d'Autun de l'ordre de saint Benoît, vol. 2 : Chartes et pièces justificatives, Autun, Société Éduenne des lettres, sciences et arts, (lire en ligne), « Charte n° 21 », p. 207.
      11. Bulliot 1849, p. 204.
      12. Claude Courtépée et Edme Beguillet, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, vol. 4, Dijon, Lagier et Décailly, , 2e éd. (1re éd. 1779), 788 p. (lire en ligne), p. 23.
      13. (2008) Pierre Nouvel, « La vallée de la Cure à l'époque gallo-romaine : Découvertes anciennes et apports des prospections aériennes et terrestres 1991-2008 », Bulletin de la Société d'Études d'Avallon, no 84, , p. 14-43 (lire en ligne, consulté le ), p. 14.
      14. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, charte n°XVIII. Voir Bulliot 1849, p. 40-44.
      15. Fabrice Cayot, La fortification des églises rurales en Bourgogne, éd. Centre de Castellologie de Bourgogne, 2010.
      16. « Biographie, vie et œuvres du Prince des symbolistes », sur odilonredon.net (consulté le ).
      17. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte n° CXXXI.
      18. « Isabelle Sautreau est le nouveau maire de Sermizelles (lien brisé) »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), L'Yonne, .
      19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
      20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
      21. « Site de l'association Notre Dame d'Orient », sur assndorient.canalblog.com.
      22. « Festival de Cannes »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ).
      23. « Encyclopédie du cinéma » (consulté le ).
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