Seloua Luste Boulbina
Seloua Luste Boulbina, née le , est une philosophe franco-algérienne. Elle est directrice de programme au Collège international de philosophie de 2010 à 2016, spécialiste des études postcoloniales.
Biographie
Seloua Luste Boulbina naît en France d'une mère française et d'un père algérien. Cette famille franco-algérienne s'installe ensuite à Alger où son père est l'avocat du FLN. Elle grandit dans ce pays qui vient d'acquérir son indépendance[1]. Elle revient en France pour faire ses études supérieures. Elle est agrégée de philosophie et soutient une thèse de doctorat en science politique, intitulée La symbolique politique des grands travaux du président Mitterrand, dirigée par Lucien Sfez, à l'université Paris-I en 1998[2]. Elle enseigne la théorie politique à l'Institut d'études politiques de Paris de 1990 à 2005. Elle est directrice du programme « La décolonisation des savoirs » au Collège international de philosophie de 2010 à 2016[3],[4]. Elle est membre associée du Laboratoire du changement social et politique de l'université Paris-Diderot[5],[6].
Activités de recherche et éditoriales
Dans L'Afrique et ses fantômes. Écrire l'après, Seloua Luste Boulbina réfléchit à l'évolution post-coloniale de l'Afrique, et à l'empreinte, matérielle, intellectuelle, psychologique laissée par cette colonisation, dans les pays colonisés comme dans les pays colonisateurs. Dans Les miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs, elle écrit :« Les mondes extra-européens ont été regardés comme des univers de la réception, de l’imitation et de l’appropriation dans lesquels des codes divers – politiques, philosophiques, esthétiques – ont été empruntés », invitant ses lecteurs à ne plus considérer l'Occident comme « le » modèle à suivre. Elle n'hésite pas à appuyer ses réflexions, dans ses différents essais, par des observations sur l'expression littéraire et artistique, domaines qui la passionnent également[5],[7],[8].
Publications
- Tocqueville, Sur l'Algérie (éd. scientifique de Seloua Luste Boulbina), Flammarion, 2003, 380 p. (ISBN 978-2080711755)
- Le Singe de Kafka et autres propos sur la colonie, Parangon, 2008, 167 p. (ISBN 978-2841901722)
- Les Arabes peuvent-ils parler ?, Blackjack, 2011
- L'Afrique et ses fantômes : Écrire l'après, Éditions Présence Africaine, 2015, 140 p. (ISBN 978-2708708761)
- (dir.) Dix penseurs africains par eux-mêmes, Chihab éditions, 2015, 152 p. (ISBN 978-9947391167)
- Les miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (art, littérature, philosophie), Les Presses du réel, 2018, 159 p. (ISBN 978-2378960254)
Références
- Sabine Cessou, « [Portrait] Seloua Luste Boulbina, une philosophe à l’écoute des artistes », Radio France internationale, (lire en ligne)
- « La symbolique politique des grands travaux du president mitterrand », sur theses.fr, (consulté le ).
- « Seloua Luste Boulbina », sur ciph.org, Collège international de philosophie (consulté le ).
- « Seloua Luste Boulbina », sur franceinter.fr, (consulté le ).
- Séverine Kodjo-Grandvau, « Dix femmes qui pensent l’Afrique et le monde », Le Monde, (lire en ligne)
- Notice sur la page des membres du Laboratoire du changement social et politique, [lire en ligne], page consultée le 2 décembre 2018.
- Josette Rivallain, « L'Afrique et ses fantômes. Écrire l'après », Académie des sciences d'outre-mer (consulté le ).
- Séverine Kodjo-Grandvaux, « Décoloniser les arts : « Les Blancs doivent apprendre à renoncer à leurs privilèges » », Le Monde, (lire en ligne).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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