Segeta

Segeta ou Segesta est une déesse de la mythologie celtique, déesse de la Loire et divinité éponyme du peuple ségusiave. Associée aux eaux thermales, c'était également une déesse guérisseuse.

Segeta
Déesse de la mythologie celtique

Plaque circulaire en marbre rose d'un diamètre de 0,60 m, trouvée sur le site d'Aquis Segeste et portant l'inscription à la déesse Segeta.
Caractéristiques
Fonction principale Déesse de la Loire
Fonction secondaire Déesse du peuple ségusiave, déesse guérisseuse.
Lieu d'origine Feurs (Loire) et Sceaux-du-Gâtinais (Loiret)
Période d'origine Antiquité celte et gauloise
Culte
Temple(s) sanctuaires de Moingt/Aquae Segetae et de Sceaux-du-Gâtinais/Aquis Segeste

Étymologie

Son nom serait basé sur le gaulois Sego- « force, victoire »[1].

Culte

Elle était célébrée plus particulièrement à Moingt, alors station thermale gallo-romaine attestée sous le nom d’Aquis Segeta (transcrit sous la forme classique Aquæ Segetæ) où se trouvait des thermes, un théâtre, un lieu de culte et des bâtiments publics et privés. Un autre aquis est mentionné sur le même Itinéraire d'Antonin, à savoir Aquis Segeste, Segesta représentant une version un peu différente de Segeta. On identifie Aquis Segeste à Sceaux-du-Gâtinais.

Inscriptions

Inscription dédiée à la déesse Segeta

Fragment de la table de Peutinger, montrant l'établissement thermal d'Aquis Segeste où fût trouvée la plaque, sur la voie romaine reliant Cenabum (Orléans) à Agedincum (Sens).

Une plaque circulaire en marbre rose d'un diamètre de 0,60 m, trouvée sur le site de Sceaux-du-Gâtinais/Aquis Segeste en 1973[2], porte l'inscription suivante :

AVG•DEAE
SEGETAE
T MARIVS PRISCINVS
V•S•L•M
EFFICIENDVM CVRAVT
MARIA SACRA FIL

Soit l'inscription complétée : Aug(ustae) deae Segetae T(itus) Marius Priscinus v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito) efficiendum curav(i)t Maria Sacra fil(ia).

Traduction : « À l'auguste déesse Segeta, T. Marius Priscinus s'est acquitté de son vœu de bonne grâce : Maria Sacra, sa fille, a pris soin de le réaliser ».

Le donateur porte les trois noms (tria nomina) des citoyens romains, et sa fille porte des noms latins[3],[Note 1].

Autres inscriptions

Offrandes votives déposées dans le bassin sacré (moulages d'originaux)

D'autres inscriptions dédiées à Segeta ont été trouvées à Bussy-Albieux[4], Feurs[5] et à Moingt[6](commune de Montbrison-Moingt dans la Loire), où un ancien site thermal porte le même nom[7] d'Aquae Segetae (noté Aquis Segete sur la table de Peutinger) depuis au moins le IVe siècle[8].

Culte de Segeta

Segeta avait au moins deux sanctuaires importants où elle était honorée, tous deux des établissements thermaux, le premier à Aquis Segeste, à Sceaux-du-Gâtinais, le deuxième à Moingt. Il semblerait qu'une grande partie des pèlerins étaient des femmes venant implorer ou remercier la déesse pour des problèmes de stérilité ou postnatal. Comme dans beaucoup d'établissements thermaux gaulois, une place importante était réservée aux soins des yeux (ces derniers étaient d'ailleurs considérés à cette époque comme le reflet de l'âme et fortement liés à la spiritualité)[9].

Segeta possède de nombreuses similitudes avec d'autres déesses gauloises des eaux de sources ou thermales, comme les déesses Sirona et Damona. Ces dernières ayant été également priées seules ou conjointement avec Apollon, souvent honoré dans des stations thermales, il est possible que Segeta ait été pareillement associé à ce dernier, comptant ainsi au nombre de ses compagnes[10].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Inscription référencée CAG-45 p. .

Références

  1. Daniel Nony, A la recherche de Segeta, Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1982, 1978-1979 pp. 244-246
  2. Anthropotoponymes – Appropriations, Commémorations. Marianne Mulon, Actes du XVIe Congrès international des sciences onomastiques, Université Laval, Québec, 16-22 août 1987. Ed. Jean-Claude Boulanger.
  3. Segeta (‘Victory’). Thèse universitaire Lyon II.
  4. CIL XIII, 1646
  5. CIL XIII, 01641
  6. CIL XIII, 01630
  7. Montbrison-Moingt, Avenue thermale - Bassin de rétention des eaux pluviales - Panorama. Thierry Argant. Rapport d’Opération d’Archéologie Préventive, Volume I/III - Textes. Archeodunum SA, D.R.A.C. Rhône-Alpes – Service Régional de l’Archéologie, Syndicat Intercommunal Montbrisonnais pour l’Environnement, les Loisirs et le Tourisme (simelet). Octobre 2007. p. 33, section "Les sources thermales".
  8. Dictionnaire topographique du département de la Loire. J.-E. Dufour, 1946. Reimpression. Publications de l'Université de Saint-Étienne.
  9. http://agendicum.over-blog.com/article-sceaux-du-gatinais-78789732.html Sens et le sélomais antique et médiéval
  10. Forez pittoresque et monumental: histoire et description du département de la Loire et de ses confins, Félix Thiollier, 1889, page 400


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