Sd.Kfz. 2

Le Sd.Kfz. 2, plus connu sous les noms de Kleines Kettenkraftrad HK 101 (en français : « motocyclette à chenilles »), abrégé en Kettenkrad, est un « Sonderkraftfahrzeug » (abrégé en « Sd.Kfz. »), ce qui signifie en français « véhicule spécial à moteur », ayant la numérotation « 2 ». Il s'agit d'un modèle d'autochenille. Produit de 1940 à 1948, il ne transporte que deux hommes, atteint une vitesse de l'ordre de 70 km/h et est en mesure d'aborder tout type de terrain.

Kettenkrad hiver 1943-1944 en Russie.
Kettenkrad avec remorque, Russie, 1943.

Il s'agissait au départ d'un petit tracteur pour troupes aéroportées. Ce véhicule a ainsi été conçu pour pouvoir être acheminé par des avions Junkers Ju 52, sans être parachuté. Le véhicule avait l'avantage d'être le seul tracteur d'artillerie suffisamment petit pour tenir dans la soute d'un avion de transport.

Il a été utilisé comme transport de troupe, mais aussi pour d'autres missions, notamment le déroulage de câbles téléphoniques ou le tractage de pièces d'artillerie légères.

Caractéristiques techniques

  • Moteur : Opel Olympia 38 à essence avec refroidissement à eau, 4 cylindres en ligne OHV ; 1 478 cm3 ; 36 ch.
  • Dimensions : longueur 2,74 m, largeur m, hauteur 1,01 m.
  • Poids à vide : 1 235 kg.
  • Performances : vitesse max. 72 km/h sur route, 48 km/h tout terrain.
  • Autonomie : 260 km sur route ; 190 km tout terrain.

Conduite

La conduite du Kettenkrad se faisait normalement en tournant le guidon. Pour de petits changements de direction, la roue avant dirigeait le véhicule. Pour de plus amples changements, le guidon engageait automatiquement (par un système de tringlerie) les freins de chenilles, pour permettre de virer plus court.

L'utilisation d'une roue avant donnait plus de stabilité en conduite à grande vitesse (entre 70 et 80 km/h) et autorisait le virage en courbes larges. La conduite sans roue avant était possible mais recommandée seulement pour de très mauvais terrains.

Constructeurs

Le Sd.Kfz. 2 a été conçu et construit par NSU Motorenwerke AG à Neckarsulm en Allemagne. Conçu et breveté en , il fut utilisé pour la première fois lors de l'invasion de l'Union soviétique en 1941[1]. Plus tard dans la guerre, le constructeur Stoewer de Stettin produisit aussi des Kettenkrads sous licence, intervenant pour environ 10 % de la production totale[2]. Les statistiques données par le site officiel NSU sont :

  • NSU  : 7 571
  • STOEWER : environ 1 300
  • soit au total : 8 871

Utilisations

En opérations de guerre

Cet engin blindé a été cité par Paul Carell[3], écrivain militaire allemand. Cette « moto » a permis de circuler dans la boue de la steppe russe (raspoutitsa). Son emploi est cité dans la bataille de la poche de Tcherkassy-Korsoun (Ukraine) comme estafette de transport d'un officier, le général Wenck.

À la fin de la guerre, la Luftwaffe dispose encore de beaucoup d'avions mais manque de pilotes expérimentés et surtout… d'essence, les procédures de piste sont alors changées. En effet, déplacer un avion au sol à l'aide de ses propres moteurs (en particulier les réacteurs des tout nouveaux Messerschmit Me 262 et Arado Ar 234) consomme beaucoup de carburant et de plus, les bombardements alliés exigent de tirer les avions loin des pistes d'envol pour les camoufler dans des abris souterrains ou sous des couverts végétaux.

La Kettenkraftrad est alors utilisée comme tracteur de piste, notamment pour déplacer les Messerschmitt Me 163 Komet, des avions fusée qui larguent leurs roues au décollage et atterrissent sur un ski ventral.

En récupérations civiles

Après guerre, on cite des KettenKrad récupérées en République démocratique allemande (RDA) et qui avaient été reconverties en tracteurs agricoles ou en engins d'exploitation forestière (voir site officiel NSU). Certains exemplaires de collection sont homologués pour circulation routière.

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « SdKfz 2 » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) A concise history of the Kettenkrad
  2. (en) Vehicles of the Wehrmacht
  3. Paul Carell, Les Russes déferlent : opération terre bûlée (3), trad. Raymond C. Albeck, coll. Éditions J'ai lu (Flammarion), Paris, 1970, p. 115.- (édition originale : Verbrannte erde, Verlag, Berlin, 1996)

Liens externes

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