Amputation
L'amputation est l'ablation d'une extrémité du corps à la suite d'un traumatisme ou d'un acte chirurgical. Dans le cadre de la chirurgie, elle sert à limiter l'expansion incurable d'affections graves comme la gangrène. Elle peut être appliquée à titre préventif pour limiter la douleur ou éviter l'apparition d'autres pathologies.
L’amputation est utilisée comme punition légale dans un certain nombre de pays, dont l’Arabie saoudite, le Yémen, les Émirats arabes unis et l’Iran. Le hadd coranique de l'amputation de la main du voleur est d'ailleurs toujours soutenu par une majorité absolue de musulmans en Afghanistan (80 %), au Pakistan (74 %), dans les Territoires palestiniens occupés (68 %), en Malaisie (57 %), en Égypte (52 %) et en Irak (51 %)[1]. Autrefois, une forme d'amputation particulièrement cruelle, nommée Hanged, drawn and quartered, était pratiquée en Angleterre. Sa dernière application remonte à l'année 1810.
L'amputation a été minutieusement expliquée par Abu Al-Qasim, chirurgien très connu dans son encyclopédie Al-Tasrif.
Amputations du membre inférieur
Le membre inférieur est de loin le membre le plus souvent menacé d'amputation[alpha 1] , même si on inclut les fréquentes amputations des doigts[alpha 2] concernant le membre supérieur. En effet, les membres inférieurs sont le plus souvent en contact avec le sol qui peut renfermer divers objets à risque; Certaines amputations inférieures sont dues à l'explosion de mines terrestres, d'autres par la gangrène des diabétiques et la perforation accidentelle du pied, par la nécrose due au gel des doigts de pied mais aussi par l'artérite.
- amputation partielle (doigts) ou amputation totale du pied;
- amputation de la cheville (tibiale), (péroné raccourci);
- amputation du genou (fémorale);
- amputation de la jambe (hanche);
- amputation partielle ou totale du bassin.
Nombre de cas de France
Il n'existe pas de fichier de suivi des amputés en France. Les établissements de santé rapportent des statistiques d'environ 9000 opérations d'amputation de jambe (hanche, fémur ou tibia)[2], ce qui permet d'estimer à 100 à 150 000 personnes concernées par ce handicap en France[3].
Amputations du membre supérieur
Provenant d'accident, de blessure de guerre, de pathologie (cancer osseux), les amputations de membre supérieur sont moins répandues que celles du membre inférieur:
- amputation partielle (doigts) ou amputation totale de la main;
- amputation du poignet;
- amputation cubitale sous le coude ou l’avant-bras; possibilité de prothèse externe passive et de prothèse bionique (pince);
- amputation du coude;
- amputation de l’épaule.
L'arthrodèse est un blocage de l'articulation qui peut avoir un effet moindre que l'amputation.
Amputés et prothèses de membre
Les prothèses sont des membres créés artificiellement pour remplacer une partie du corps amputée. Il existe aujourd'hui des prothèses de main et de pied plus ou moins perfectionnées, allant de la simple pièce de matière plastique capitonnée emmanchant le moignon, à la lame en carbone de la prothèse externe puis au membre bionique.
Décision d'amputer
Inventé en 1990 par Johansen, le score de MESS (« Mangled Extremity Severity Score ») permet d'évaluer la pertinence médicale d'une amputation. C'est un score prédictif d’amputation du membre inférieur en traumatologie en aigu, pour discriminer rapidement et objectivement les critères pour choisir entre l’amputation primaire et le sauvetage de membre. Les critères sont au nombre de 4 : type de lésion et circonstance du traumatisme – entre 1 et 4 points ; Ischémie de membre – entre 0 et 3 points (les points sont doublés si l’ischémie est de plus de 6 heures) ; choc – entre 0 et 2 points ; age – entre 0 et 2 points. En cas de résultats supérieur à 7 points, le taux d’amputation est de 100%. En deçà, le membre inférieur doit être sauvé[4].
Les surinfections par bactéries multirésistantes sont une cause majeure d'amputations programmées, notamment chez le diabétique. L'amputation peut parfois être évitée en complétant les antibiotiques par une phagothérapie adaptée au germe responsable.[5]
Amputations chez l'enfant
L'amputation chez l'enfant est peu courante sauf dans des zones de guerre à la suite d'une explosion, ou lors de certaines maladies rares, comme le sarcome d'Ewing.
Notes et références
- « En France, les niveaux d’amputation se répartissent de la manière suivante, toutes étiologies confondues : - amputation transfémorale : 23.6% - amputation transtibiale : 20% - amputation partielle du pied : 19.6% - amputation d’orteil(s) : 37%. » in « Clémentine Grosclaude, « De l’amputation à l’appareillage : une rééducation pas à pas », 2013 (consulté le 06/04/2020). »
- Les plus fréquentes amputations du membre supérieur sont plus les partielles: des pulpes de doigts écrasées ou rapées voire brûlées, celles qui sont les plus éloignées (distales) de l'attache (racine) :coupure, arrachage.
- (en) « Muslim Beliefs About Sharia », sur www.pewforum.org, (consulté le )
- « Diabète : 9 000 personnes amputées par an en France », sur pourquoi docteur,
- « Adepa.fr », sur Les causes d'amputation, .
- Manuela Edoly BARLA, L’AMPUTATION PEUT-ELLE ÊTRE UN CHOIX THÉRAPEUTIQUE DANS LES TRAUMATISMES FRACTURAIRES SÉVÈRES DES OS LONGS DE MEMBRE INFÉRIEUR ?, Nancy, (lire en ligne)
- « Dax : elle devait se faire amputer de la jambe, elle est sauvée par un virus », sur SudOuest.fr (consulté le )
Voir aussi
- Orthopédie
- Kinésithérapie
- Autotomie (auto amputation par les animaux) voir le cas spécifique humain pour Aron Ralston.
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