Sarrasinières
Les Sarrasinières (ou parfois Sarrazinières) sont deux conduits souterrains reliant Lyon (depuis l'angle de la rue Puits-Gaillot et de la rue du Griffon) à Miribel via Neyron, d'une longueur d'environ 13 km[a 1]. Il y aurait eu deux conduits entre Lyon et Neyron, puis un seul entre Neyron et Miribel. Sa date de construction exacte ainsi que son usage ne sont pas connus et sont débattus.
Étymologie
Selon Claude-François Ménestrier, le nom Sarrasinières viendrait de césarinière : les galeries auraient été creusées par les Romains après la victoire de Jules César sur les Helvètes. Elles auraient complété les systèmes de défense romains.
Description
Alexandre Flachéron décrit ainsi les deux conduits entre Lyon et Neyron[a 1] :
- « Les deux voies sont toujours parallèles : les murs qui supportent les voûtes de formes cylindriques ont 0,8 m d'épaisseur ; la hauteur du pavement à l’intrados du cerceau est de 2,85 m ; la largeur prise dans l'œuvre est de 1,9 m ; les parements des murs sont de moellons cimentés avec un mortier à chaux et de sables graveleux. »[a 1]
Hypothèses
Il pourrait s'agir d'un ancien aqueduc souterrain romain à double conduit puisant l'eau dans le Rhône à Neyron et l'acheminant jusqu'à Lugdunum[1],[a 1].
S'appuyant sur le constat que cette structure n'est pas enduite de tuileau et n'est pas composée de matériaux locaux, pour sa partie lyonnaise, Camille Germain de Montauzan, dans son ouvrage Les Aqueducs antiques, estime pour sa part que la construction des Sarrasinières remonterait à l'époque mérovingienne[2].
Autres sarrasinières
À Beynost, à proximité du château du Soleil, se trouverait une entrée de sarrasinière[a 2] ; une histoire locale[a 2] la ferait aboutir (sans certitude) au château de Margnolas.
Bibliographie
- François Bonfré, M. Bouvry, Pierre Brunel, Paul Denamur, Patricia Drai, Ena Ficht, B. Jaillet, M. Maillot, Henri Piolti et Claude Tissinié (préf. Marcel André), Rillieux-la-Pape : mille ans d'histoire, Millau, Société d'histoire de la ville de Rillieux-la-Pape, , 335 p. (OCLC 16655075), p. 107-110
- Ouvrage collectif, Richesses touristiques et archéologiques du canton de Miribel : Miribel, Beynost, Neyron, Saint-Maurice-de-Beynost, Thil, , 207 p. (ISBN 2-907656-27-9)
- Les Aqueducs antiques de Lyon : étude comparée d'archéologie romaine, (Wikisource)
- Céline Bouiller, « 2.000 ans après, les Sarrasinières vont-elles livrer leurs secrets ? », Bugey-Côtière, no 1299, , p. 6 (ISSN 2678-534X, notice BnF no FRBNF45751068, lire en ligne)
- Tony Silvino, « Neyron – Les Sarrasinières » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 20 juillet 2021, consulté le 24 juillet 2021. [lire en ligne]
- Jean-Marc Maucotel, « Les Sarrasinières de Neyron : une curiosité archéologique qui intrigue scientifiques et historiens », sur www.leprogres.fr, Le Progrès, (consulté le )
Références
- Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône, t. 1, E. de Rolland et D. Clouzet, 1901-1902, 322 p. (lire en ligne), p. 100 : « L'ouverture de la ligne Lyon-Genève a fait disparaître un aqueduc souterrain à double conduit qui s'étendait jadis le long des balmes du Rhône. Ce souterrain, dont l'origine n'est pas établie, partait du village de Neyron, où il avait une prise d'eau dans le Rhône, et, après un parcours de deux lieues, il débouchait dans la partie basse de l'ancien Lugdunum. Il est connu sous le nom de Sarrazinière (Note 1 : M. Raverat a expliqué qu'il ne faut voir dans ce nom de sarrasin ainsi appliqué aux œuvres des Romains qu'une corruption de celui de Cesarius, Cesarini, qui devait désigner naturellement, à l'origine, les monuments élevés par les Césars de Rome, dans les Gaules. (Voir Mémoires de la Société littéraire, année 1874-1875, p. 309 et suivantes. V. Vachez, Lyon au XVIIe siècle, p. 58. Voir également Archéologie gallo-romaine, Les Acquedus lyonnais, par F. Gabut, Lyon, 1892). ».
- Chapitre 2 - §6, Les Aqueducs antiques de Lyon : étude comparée d'archéologie romaine, (Wikisource).
- Les sarrasinières, p. 134-135.
- La sarrasinière de Beynost, p. 80.
Articles connexes
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