Sarcodes sanguinea

Sarcodes sanguinea est une plante non chlorophyllienne de la famille des Éricacées. Présente dans les forêts des montagnes de l'Ouest de l'Amérique du Nord, cette espèce vit en symbiose avec le mycélium de champignons, par l'intermédiaire duquel elle se nourrit des produits de la photosynthèses de Pins. Il s'agit de l'unique espèce du genre Sarcodes, qui est localement dénommée snowplant[1], soit littéralement la « plante des neiges ».

Sarcodes

Taxonomie

Cette plante est récoltée par John Charles Frémont, entre 1841 et 1846, lors de l'une de ses expéditions de la vallée de Sacramento, probablement le long de la rivière Yuba. Elle est ensuite décrite par le botaniste John Torrey dans son Plantae Fremontianae, ouvrage qui regroupe ses travaux de description de l'ensemble des végétaux collectés par Frémont. Il la nomme Sarcodes sanguinea, du grec ancien sarkos, « chaire » et odes « ressemblance », et du latin sanguinea, « sanguin » ; une allusion à la texture charnue de couleur rouge sang de la plante[2]. Cette espèce est proche des points de vue morphologique et biologique de Pterospora andromedea[3].

Description

Jeunes pousses de Sarcodes sanguinea

Sarcodes sanguinea est une plante herbacée pérenne achlorophylle de 15 à 20 cm à maturité, poussant en solitaire ou en touffe. Son inflorescence charnue et dressée est colorée d'un éclatant rouge vif à orange foncé. Ses fleurs horizontales ou légèrement descendantes, portées par des pédicelles perpendiculaires à l'axe de l'inflorescence et sous-tendues par des bractées lancéolées et ciliées, plus longues que les fleurs. mesurent de 2 à 10 cm de diamètre. Les cinq sépales lancéolés et rouges surmontés de cinq pétales rouges et glabres forment une corolle campanulée proposant du nectar entre ses 10 étamines. Le fruit est une capsule déhiscente portant plus de 100 graines ovoïdes et non ailées[1],[4].

Biologie

Contrairement aux plantes vertes autotrophes, Sarcodes sanguinea ne contient pas de chlorophylle et n'utilise donc pas la photosynthèse afin d'assimiler elle-même les composés carbonés nécessaires à sa nutrition. Elle est myco-hétérotrophe, tirant son alimentation par symbiose uniquement grâce aux champignons Basidiomycètes du genre Rhizopogon, R. ellenae et R. subpurpurascens. Ces champignons forment des ectomycorhizes autour des racines des Pins et des mycorhizes avec les racines de S. sanguinea ; ces tissus conduisant ainsi les produits de la photosynthèse des Pins, la sève élaborée, vers S. sanguinea[3].

Attirrés par le nectar, Bourdons et Colibris visitent les fleurs et les pollinisent, mais en leur absence, la plante pratique également l'autofécondation. Le mécanisme de dispersion des graines est mal connu et l'espèce peut aussi se reproduire par voie végétative[4].

Écologie et répartition

Sarcodes sanguinea fleurit de la fin du printemps au début de l'été au sein des forêts de conifères et mixtes des hautes montagnes de la côte pacifique de l'Amérique du Nord, soit à des altitudes comprises entre 1100 et 3000 m. Cette espèce est présente en Californie, au Nevada, en Oregon (USA) et en Basse-Californie (Mexique)[1].

Références

  1. EFloras, consulté le 02 mai 2020
  2. (en) John Torrey, « PLANTAE FREMONTIANAE : Description of some new plants collected by Colonel J.C. Frémont in California », Smithsonian contributions to knowledge., Washington :Smithsonian Institution, vol. 6, (lire en ligne).
  3. Nicholas J. Dowie, Joshua J. Hemenway, Steven M. Trowbridge et Steven L. Miller, « Mycobiont overlap between two mycoheterotrophic genera of Monotropoideae (Pterospora andromedea and Sarcodes sanguinea) found in the Greater Yellowstone Ecosystem », Symbiosis, Springer Science and Business Media LLC, vol. 54, no 1, , p. 29-36 (DOI 10.1007/s13199-011-0127-1, lire en ligne).
  4. (en) Vincent S. F. T. Merckx et al., « Taxonomy and Classification », Mycoheterotrophy, Springer New York, , p. 19-101 (ISBN 978-1-4614-5209-6, DOI 10.1007/978-1-4614-5209-6_2).

Liens externes

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Sarcodes sanguinea

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