Sanctions contre Haïti

Les sanctions contre Haïti sont des sanctions économiques et internationales mises en place notamment par les Nations unies à la suite d'un coup d'État militaire contre Jean-Bertrand Aristide en 1991. Ces sanctions prennent fin en 1994, après une courte interruption en 1993.

Histoire

Le , l'Organisation des États américains, suivie par la Communauté européenne, met en place un embargo pour sanctionner le coup d'état de Raoul Cedras contre le président Jean-Bertrand Aristide, fraîchement élu[1].

Le , le Conseil de sécurité des Nations unies par la résolution 841 met en place un embargo sur les produits pétroliers[1], ainsi que sur l'armement contre Haïti[2].

En , Raoul Cedras et Jean-Bertrand Aristide signent un accord[1] ; en réaction, en août, le Conseil de sécurité par la résolution 861 annule ses sanctions. Mais l'accord est annulé peu de temps après, suite au revirement du régime militaire. Après cet épisode, en octobre, le Conseil de sécurité par la résolution 875 remet en place l'embargo sur les produits pétroliers et les armes[2],[3].

Le , le Conseil de sécurité des Nations unies vote un embargo quasi complet prenant effet le contre Haïti, à la suite de l'absence d'évolution de la situation politique. Cet embargo exclut les produits alimentaires, l'essence et les produits médicaux. Ces sanctions incluent également des interdictions de voyager pour la personnalité du régime militaire, et une interdiction de vols pour les avions militaires d'Haïti[4].

En , l'embargo est suspendu par le Conseil de sécurité, puis cette suspension est définitivement actée en [2],[5].

Impacts

Ces sanctions et notamment les différents embargos sont vivement contestés de par leur impact sanitaire et humanitaire sur la population civile haïtienne. En , une étude d'Harvard nommée Sanctions in Haiti: Crisis in Humanitarian Action parle d'une forte augmentation de la mortalité infantile de l'ordre de 33 %, avec plus de 100 000 cas de malnutrition supplémentaires. L'étude affirme que si l'embargo ne porte pas légalement sur les produits alimentaires et médicaux, en pratique ces produits sont soumis à l'embargo[6]. De plus, la distribution humanitaire est mis en difficulté de par le manque de matériels pour assurer le transport de nourriture notamment[7].

Références

  1. « Haïti et les sanctions », sur Les Echos,
  2. « UN arms embargo on Haiti », sur Sipri
  3. Paul Lewis, « Aristide Asks U.N. to Place A Total Embargo on Haiti », sur The New York Times,
  4. Julia Preston, « U.N. Widens Sanctions Against Haiti », sur The Washington Post,
  5. « U.N. Lifts Haiti Sanctions to Welcome Aristide », sur Los Angeles Times,
  6. (en) Howard W. French, « Study Says Haiti Sanctions Kill Up to 1,000 Children a Month », The New York Times, (lire en ligne)
  7. (en) Howard W. French, « U.N. Sanctions Against Haiti Are Hampering Relief Efforts », The New York Times, (lire en ligne)

Article connexe

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