Saint-Michel (Aisne)

Saint-Michel est une commune française située dans la région naturelle de la Thiérache, au nord-est du département de l'Aisne en région Hauts-de-France.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Michel.

Saint-Michel

L'abbaye de Saint-Michel.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Vervins
Intercommunalité Communauté de communes des Trois Rivières
Maire
Mandat
Thierry Verdavaine
2020-2026
Code postal 02830
Code commune 02684
Démographie
Gentilé Saint-Michelois(es)
Population
municipale
3 365 hab. (2018 )
Densité 80 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 55′ 07″ nord, 4° 08′ 01″ est
Altitude Min. 172 m
Max. 278 m
Superficie 42,2 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Hirson
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Hirson
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Saint-Michel
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Saint-Michel
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Michel
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Michel

    Ses habitants sont appelés les Saint-Michelois(es).

    La commune est également appelée, sans que ce nom soit officiel, Saint-Michel-en-Thiérache.

    Géographie

    Saint-Michel est limitrophe de cinq communes : Martigny, Bucilly, Hirson, Momignies (Belgique) et Watigny[1].

    Hirson Momignies   Belgique
    Hirson N Watigny
    O    Saint-Michel    E
    S
    Bucilly Martigny Watigny

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Michel est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Michel, une unité urbaine monocommunale[5] de 3 417 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Hirson, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (57,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (57,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57,3 %), prairies (21 %), terres arables (13,3 %), zones urbanisées (6,6 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Histoire

    Autrefois

    Le village se trouvait sur la voie romaine menant au camp romain de Macquenoise.

    Au début du Xe siècle, à l'emplacement de la ville n'existait qu'un oratoire dédié à saint Michel-Archange. Depuis le VIIe siècle, il donnait lieu à un pèlerinage. En 945, quelques missionnaires irlandais ou écossais vinrent s'établir près de cet oracle et y fondèrent une abbaye dont les dispositions ont été étudiées pour répondre aux exigences de la règle de saint Benoît. Plus tard, des habitations se formèrent autour, le Chamiteau d'abord puis Nantuel, l'actuelle Bovette, et ainsi naquit le village de Saint-Michel-Rochefort-en-Thiérache que l'on désignera de la sorte jusqu'au début du XXe siècle (en 1794, la ville s'appelle Michel Rochefort sur les actes d'état-civil). Le village possédait un moulin, brûlé en 1557 par un parti espagnol. Construisant un fort à Souglang tenu par Jean Pétré pour le prince de Condé, le général Roze avec les Espagnols vint le raser lors de la guerre de Trente Ans.

    Forges et fonderies (Sougland bâtie en 1543 par Thomas de Canone), laminoirs. Pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg en 1689-1697, ces forges fournissaient beaucoup de munitions d’artillerie. Dans l’ancienne abbaye de Saint-Michel, une verrerie avait été installée sous la Révolution française et, sous l’Empire, une filature de coton, puis à la fin du XIXe siècle, une fabrique de chaussures, où travaillaient des orphelines dirigées par des sœurs. Durant le mois de , une ambulance militaire turinoise s'établit à l'orphelinat de l'abbaye[12].

    Quatre foires franches annuelles à la Saint-Joseph, Saint-Michel, Saint-Jean-Baptiste et Sainte-Anne.
    Carrière de Micorda.
    Voie ferrée d'Hirson à Mézières.

    Ernst Jünger y est cantonné avec l'armée d'occupation allemande en [13].

    Aujourd'hui

    Musée de la vie rurale et forestière dans les dépendances de l'abbaye.
    Industries : bois, produits béton, moules métalliques, produits en fonte et tôles fines, fabrication d'accessoires automobiles.
    Festival annuel de musiques baroques dans le site de l'abbaye, sons et lumières, concerts d'orgue.

    Une fleur a été attribuée à la commune en 2007 par le Conseil des Villes et Villages Fleuris de France au Concours des villes et villages fleuris[14].

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Saint-Michel est membre de la communauté de communes des Trois Rivières, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Buire. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[15].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Vervins, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[16]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton d'Hirson pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[16], et de la troisième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[17].

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1791 1791 M. Courteville[18]    
    maire en 1863  ? Constant Dieudonné
    Loncle-Doucet
    (1819-1901)
      Propriétaire-rentier
    Membre du conseil de surveillance de la banque Charles Soyez & Cie
    Maire nommé par l'empereur Napoléon III[19]
    1908 1914 (1919) Albert Dormoy   Directeur des Forges et Fonderies de Sougland
    1965 1991 Maurice Brugnon PS Député et conseiller général d'Hirson
    1992 mars 2001 Thierry Verdavaine PS  
    mars 2001 mars 2008 Paul Cherdon DVD  
    mars 2008[20] En cours
    (au 28 mai 2020)
    Thierry Verdavaine DVG Fonctionnaire
    Réélu pour le mandat 2020-2026[21],[22]

    Démographie

    À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Saint-Michel, cela correspond à 2004, 2009, etc[23]. Les autres dates de « recensements » (2008, etc.) sont des estimations. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].

    En 2018, la commune comptait 3 365 habitants[Note 3], en diminution de 4,81 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 3152 4552 5672 7593 1623 1973 2013 2723 334
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 2623 2773 1903 6373 9634 2514 4034 5224 874
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    5 0035 1405 1144 7275 4305 2495 1194 3344 632
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    4 5024 3424 1554 0443 7833 6563 5403 5223 528
    2018 - - - - - - - -
    3 365--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Abbaye de Saint-Michel : sur ce site, est organisé tous les ans le Festival de l'Abbaye de Saint-Michel consacré au chant et à la musique baroque.
    • Chapelle Savart : l'édicule, consacré à la Vierge, fut érigé en 1860 par l'industriel César Savart (1824-1907) en témoignage de reconnaissance pour avoir fait fortune. L'oratoire, œuvre du marbrier parisien E. Seguin, est protégé par un toit posé sur une structure ajourée en fonte, contemporaine de l'épanouissement de l'architecture métallique en France.[28]
    • Château de Saint-Michel (privé).
    • Forêt domaniale.
    • Forges de Sougland. Ces forges dateraient de 1540 environ. D'après Alfred Desmasures, auteur de l'histoire de Saint-Michel-en-Thiérache, « la forge de Sougland a pour possesseur M. de Tonnay, qui, dans un bail de 1591, est indemnisé par l'abbaye de Saint-Michel pour les désastres que lui ont causés les guerres civiles et pour la sous-location qu'il fait à Jean Petré »[29]. Les forges de Sougland auraient fabriqué des armes commandées par Louis XIII et Henri IV.
    • Mausolée Savart.

    Personnalités liées à la commune

    • Au XVIIe siècle, Jean-François Meuche est seigneur de Saint-Michel, licencié es-lois, échevin et prévôt de Béthune. Le , sa veuve Thérèse Élisabeth Morant obtient des lettres de réhabilitation ou lettres de relief de noblesse. Son mari était roturier et il y avait eu dérogeance pour que son mariage puisse avoir lieu. Elle est fille de Samson Morant, écuyer, seigneur d'Héransart, lui-même fils de François Morant, écuyer, lieutenant du comté de Saint-Pol. Elle a demandé ces lettres par crainte d'être assujettie par les habitants du lieu où elle demeure aux impôts et taxes (ex : tailles) auxquels ne sont pas soumis les nobles[30].
    • Nicolas Lelong (1715-1793), dit dom Lelong, bénédictin de l'abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers, historien, né à Saint-Michel. Il est l'auteur de Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Laon, 1783, un vol. in-4°[31].
    • César Savart (1824-1907), industriel, chevalier de la Légion d'honneur.
    • Edmond Dormoy (1838-1904), maître de forges, directeur des forges et fonderies de Sougland.
    • Roger Vasseur, pilote-aviateur, Royal Air Force Bomber Command, 1943-1945.
    • Maurice Brugnon (1909-1997), député.

    Héraldique

    Blason
    De sable au vol d’argent, au chef du même chargé d’une aigle issante du champ[32].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Carte de Saint-Michel » sur Géoportail (consulté le 05 janvier 2012).
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    5. « Unité urbaine 2020 de Saint-Michel », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    6. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. Les actes de décès de plusieurs militaires qui y moururent figurent aux registres de la commune (Archives départementales de l'Aisne en ligne, 5Mi 0665 - 1870-1872).
    13. Premier journal parisien, Le Livre de Poche p. 9 à 12
    14. « Le palmarès des villes et villages fleuris », Le Courrier picard édition de l'Oise,
    15. « communauté de communes des Trois Rivières (Aisne) - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    16. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Saint-Michel », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    17. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    18. Histoire de la ville d'Hirson par Alfred Desmasures
    19. « Almanach impérial... : présenté à Leurs Majestés », sur Gallica, (consulté le ).
    20. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
    21. Benoît Taquet, « Vendredi 18 avril, les élus de la majorité et de l'opposition ont constitué les commissions et voté les délégations. Seule pierre d’achoppement : les indemnités », Le Courrier La Gazette, no 2342, , p. 15
    22. « La réélection sans surprise du maire sortant de Saint-Michel », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
    23. « Calendrier de recensement », sur Insee (consulté le )
    24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    28. France. Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Picardie., Plouvier, Martine. et Impr. Mame), La Thiérache, Aisne : sur une frontière de la France, Association pour la généralisation de l'Inventaire régional en Picardie, (ISBN 2-906340-43-X et 978-2-906340-43-5, OCLC 468545952, lire en ligne)
    29. Tome II - Page 98 - Histoire de Saint-Michel
    30. Amédée le Boucq de Ternas, Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884, p. 54, lire en ligne.
    31. Maximilien Melleville, Dictionnaire historique du département de l'Aisne, volume 2, 1865, page 34
    32. « 02684 Saint-Michel (Aisne) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Histoire de Saint-Michel en Thiérache par Alfred Desmasures - rééditions-1984 éditions du Chertemps-Marcel Carnoy -Hirson de l'œuvre originale datée de 1883

    Liens externes

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