Sébastien Brant

Sébastien Brant (1458 à Strasbourg - à Strasbourg) est un humaniste et poète satirique allemand, auteur notamment de La Nef des fous (Das Narrenschiff), illustrée par Albrecht Dürer et qui fut, avant les Souffrances du jeune Werther de Goethe, l'ouvrage populaire le plus souvent imprimé.

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Sébastien Brant
Portrait de Sébastien Brant par Hans Burgkmair (1508).
Alias
Titio
Naissance
Strasbourg, Saint-Empire romain germanique
Décès
Strasbourg, Saint-Empire romain germanique
Activité principale
Humaniste et poète satirique
Auteur
Langue d’écriture Allemand
Mouvement humanisme
Genres
conte
Portrait de Brant; dessin d'Albrecht Dürer (extrait)
La Nef des fous.
Gravure d'Albrecht Dürer (1498).

Biographie

Fils d'aubergistes strasbourgeois (à l'auberge au Lion d'or, rue d'Or[1]), Brant fait ses études universitaires à Bâle à partir de 1475, il obtient un doctorat in utroque jure en 1489. Il y devient plus tard professeur de droit et de poésie et occupe par intermittence la fonction de doyen, à partir de 1492. Il deviendra conseiller juridique de la ville en 1500, puis son secrétaire jusqu'à sa mort en 1521.

Son grand-père avait été sept fois membre du conseil. Son père est mort en 1467.

C'est à Bâle qu'il édite un manuel d'introduction à l'étude du droit, plusieurs fois réédité, des œuvres poétiques de Virgile, l'œuvre complète de Pétrarque et des traités de certains pères de l'Église. Il contribue ainsi à la naissance de l'humanisme bâlois, sachant lui-même le latin et passablement le grec.

En 1485, il épouse la bâloise Elisabeth Bürgis, fille d'un coutelier, avec qui il aura sept enfants. Souhaitant que son fils aîné, Onuphrius, devienne un humaniste, il lui apprend le latin au berceau et le fait immatriculer à l'université à ses sept ans.

En 1494, il crée un nouveau genre littéraire, celui de la Narrenliteratur, le genre bouffon, en publiant son œuvre majeure, La Nef des fous (Das Narrenschiff en allemand), critique de la faiblesse et de la folie de ses contemporains.

De retour à Strasbourg en 1500, Brant sollicite à plusieurs reprises l'Empereur pour qu'il repousse les Turcs afin de sauver l'Occident. Mais lorsqu'il s'aperçoit que l'Empereur qu'il vénère, n'est pas à la hauteur de cette tâche, il écrit en 1504, dans une lettre à l'humaniste Konrad Peutinger d'Augsbourg, qu'en fin de compte la fonction impériale peut tout aussi bien être assumée par un autre peuple si les Allemands sont incapables de jouer le rôle qui leur a été assigné par l'Histoire. Dans le même esprit, Brant fit en 1492 l'éloge de Ferdinand le Catholique, vainqueur des Maures et unificateur de l'Espagne.

Margarita Decretalium, 1496

Notes et références

  1. Cette auberge se trouvait à la jonction entre les actuelles rue d'Or et de la rue de la Première Armée, l'immeuble a été démoli lors de la Grande Percée, voir le 4 rue de la Première Armée sur le site Archi-Wiki

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Dollinger, « Sébastien Brandt (surnom Titio, le tison) », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 5, p. 334
  • Gonthier-Louis Fink (dir.), Sébastien Brant, son époque et la 'Nef des fols' : actes du colloque international, Strasbourg, 10-, Université des sciences humaines/Institut d'études allemandes, 1995, 187 p. (ISBN 2-907599-02-X)
  • Frédéric Hartweg, Préface à "La nef des fous", La Nuée bleue, , 484 p. (ISBN 9782716506663), p. V à XXXV
  • Trad. Madeleine Horst, La Nef des fous, La Nuée bleue, 2005
  • Trad. Nicole Taubes, La Nef des fous, GF Flammarion, 1997 (épuisée) ; José Corti, 2004
  • Joël Lefebvre, Les fols et la folie, Paris, 1968, rééd.Klincksieck, 2003.
  • Frédéric Hartweg, « Knape (Joachim) et Wilhelmi (Thomas) (avec l’utilisation de données de Dieter Wuttke et la collaboration de Christian Gojowczyk, Bernhard Roll, Wolfgang Runschke, Sebastian Barth, Elisabeth Grüner et Christian Thumm), Sebastian Brant Bibliographie Werke und Überlieferungen

Harrassowitz Verlag, 2015, 728 p. », Revue d'Alsace, , p. 433-438 (lire en ligne)

Article connexe

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