Ruolz
Le ruolz (prononcé [ʁyols]) est un alliage de cuivre, nickel et argent mis au point par le comte français Henri de Ruolz qui lui donna son nom.
Cet alliage a été utilisé notamment en joaillerie et pour la fabrication de couverts au début du XXe siècle.
Alliage
Les proportions de l'alliage vont de 35 à 50 % de cuivre ; 25 à 40 % de nickel ; 25 % d'argent[1].
Caractéristiques du ruolz :
[Combien ?]
Références littéraires
- Roland Dorgelès y fait référence dans un épisode de son récit de la Grande Guerre, Le Cabaret de la belle femme : « Nous avions également rapporté du village, en fouillant dans les ruines, des assiettes dépareillées, des couverts en ruolz… »
- Louis Aragon, dans Les Beaux Quartiers : « Les consommateurs, entassés autour des tables, à ne pouvoir bouger, se levaient pour laisser passage aux garçons noirs et blancs, qui élevaient au-dessus des têtes le ruolz des plateaux. »
- Victor Hugo l'utilise dans l'acception « en toc » dans Les Châtiments : « Cette altesse en ruolz, ce prince en chrysocale, Se fait devant la France, horrible, ensanglanté, Donner de l'empereur et de la majesté. »
- Dans le Journal des Goncourt : « Nous déjeunions sur un coin de table avec un seul couvert de ruolz et nous buvions dans le même verre. » ()
- Eugène Labiche l'utilise dans La Poudre aux Yeux, alors que Blanche Malingear fait remarquer à son mari, le Docteur Malingear qu'il a remplacé sa fine chaîne en or par une grosse chaîne en alliage : « C’est de la poudre aux yeux ! Je t’y prends comme les autres !… Eh bien, ta fille… c’est la petite chaîne d’or… bien simple, bien vraie, bien modeste… Aussi personne n’y fait attention… il y a si peu de bijoutiers dans le monde !… Laisse-moi l’orner d’un peu de clinquant, et aussitôt chacun l’admirera… (montrant la chaîne) comme ton câble Ruolz. »
- Dès 1846, Émile Souvestre le mentionne dans son roman d'anticipation Le Monde tel qu'il sera : « C’était un petit homme en paletot de caoutchouc, coiffé d’un gibus mécanique, cravaté d’un col de crinoline, et chaussé de guêtres en drap anglais. Il portait au cou une énorme chaîne dorée par le procédé Ruolz, à la main droite une canne de fer creux, et sous le bras gauche un portefeuille, d’où sortaient quelques coupons d’actions industrielles[2]. »
- Dans Les Enfants du Capitaine Grant, Jules Verne décrit le soleil comme « un disque de métal doré par les procédés Ruolz ».
- Dans le roman court lovecraftienne Ceux des profondeurs[3] de Fritz Leiber, auteur américain de fantastique, fantasy et science-fiction, le manuscrit qui est « révélé » au lecteur a été découvert « dans un curieux étui en cuivre et en ruolz ».
- Lors du fameux procès de l'anarchiste Alexandre-Marius Jacob (), un habitant d'Amiens signale que le malfaiteur n'a pas emporté son argenterie. Celui-ci rétorque : "C’était du ruolz, du simple ruolz ; c’est pour ça que je n’en ai pas voulu".
Notes et références
- source : Larousse
- Prologue du roman Le Monde tel qu'il sera d'Émile Souvestre sur Wikisource.
- « The Terror from the Depths » in : The Disciples of Cthulhu, anthologie d’Edward P. Berglund, éd. Chaosium Inc (Hayward, Californie), octobre 1976 (ISBN 978-1568820545) ; édition française récente : éd. Mnémos, coll. Hélios n° 121, mars 2019, trad. Jacques Van Herp (ISBN 978-2-35408-720-3).
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